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Joseph-Marie-Jules Parrot

Joseph-Marie-Jules Parrot est un pédiatre français, professeur de médecine, né le à Excideuil (Dordogne) et mort le à Paris où une rue honore sa mémoire.

Joseph-Marie-Jules Parrot
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Biographie

Origine et formation

Son père est Bertrand-Auguste, notaire, et sa mère Catherine Rosa Jaubert, sans profession[1].

En 1852, il est interne des hôpitaux de Paris, docteur en médecine en 1857, et agrégé de médecine et de médecine légale en 1860[1].

Un de ses frères est le peintre Philippe Parrot.

Carrière

En 1862, il est médecin du bureau central[1] (centre régulateur des admissions hospitalières à Paris de cette époque[2]).

En 1864, il est professeur suppléant de Léon Rostan (1790-1866), et en 1867, médecin des hôpitaux nommé à la direction des nourrices, puis à l'hospice des Enfants-Assistés la même année[1].

En 1874, il est professeur d'histoire de la médecine et de la chirurgie, et en 1879 professeur de clinique des maladies des enfants (chaire créée en 1878)[1].

Travaux

Avec Paul Broca (1824-1880), il observe des traits caractéristiques de syphilis sur des ossements de cimetières d'Europe médiévale, ce qui remettait en question l'hypothèse de l'origine américaine de la syphilis[3] - [4]. Chez les nouveau-nés et nourrissons, il décrit de nombreux stigmates de syphilis congénitale, jusqu'à étendre de façon excessive le domaine de la syphilis en faisant du rachitisme une forme de syphilis héréditaire[1] - [5].

Parrot participe aux travaux sur la tuberculose infantile menés à l'hospice des Enfants-Assistés, en dégageant la notion de chancre pulmonaire d'inoculation à l'origine de la tuberculose de primo-infection[1].

Avec Armand Trousseau (1801-1867), on lui doit une description clinique définitive de l'asthme infantile[1].

Éponymie

Les appellations « de Parrot » sont devenues désuètes voire obsolètes au cours du XXe siècle[6].

L'expression « maladie de Parrot » peut désigner : 1) l'achondroplasie de Parrot 2) la pseudoparalysie de Parrot[7].

De nombreux signes cutanés, neurologiques et osseux attribués à une syphilis congénitale, ont été appelés « de Parrot »[6]. L'entité la plus notoire est la :

  • Pseudoparalysie de Parrot (appelĂ©e aussi maladie de Parrot). Il s'agit d'une impotence douloureuse du nourrisson que Parrot attribuait Ă  un dĂ©collement Ă©piphysaire d'origine syphilitique. Il s'agit en fait de fractures pathologiques (d'origine non traumatique) très proche de la zone d'ossification, et non spĂ©cifiques de la syphilis, car retrouvĂ©es aussi dans d'autres causes d'ostĂ©omyĂ©lite[7] - [9].
Plaque de rue de la rue Parrot, Ă  Paris.

Honneurs

Iconographie

Buste de Parrot par Dubois.

Paul Dubois (1829-1905) a réalisé un buste de Marie-Jules Parrot qui fut présenté à l'Exposition universelle de 1878. Deux exemplaires en bronze sont conservés à l'Académie de Médecine.

Charles Blanc (1813-1882) a fait le commentaire suivant[10] :

« Le buste du docteur Parrot que Paul Dubois a modelé complaisamment et magistralement, je veux dire avec l'intimité que permettent les relations amicales et avec la dignité que commande la réputation des modèles. Ces bustes[11] sont à la fois pleins de vérité et pleins de style. L'artiste, après les avoir vus largement, les a rendus avec finesse... Houdon, dans ses bons jours n'eut pas mieux fait ; peut-être n'aurait-il pas fait aussi bien. »

Publications

  • ConsidĂ©rations sur le zona. Union mĂ©dicale, Paris, 1856.
  • Propositions de mĂ©decine. Thèse de doctorat, Paris, 1857.
  • Étude sur la sueur de sang et les hĂ©morragies nĂ©vropathiques. Gazette hebdomadaire de mĂ©decine et de chirurgie, Paris, 1859.
  • De la mort apparente. Thèse d'agrĂ©gation, Paris, 1860.
  • Étude sur un bruit de souffle cardiaque symptomatique de l’asystolie. Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, Paris, 1865.
  • Étude clinique sur le siège, le mĂ©canisme et la valeur sĂ©miologique des murmures vasculaires inorganiques de la rĂ©gion du cou. Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, Paris, 1867.
  • Étude clinique sur le siège et le mĂ©canisme des bruits cardiaques dits anĂ©miques. Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, Paris, 1866.
  • Maximilien Stoll. ConfĂ©rences historiques faites Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine, Paris, 1866.
  • Étude de la stĂ©atose interstitielle diffuse de l’encĂ©phale chez le nouveau-nĂ©. Archives de physiologie normale et pathologique, Paris, 1868.
  • Sur un cas d’hydatide du cerveau observĂ© Ă  l’hospice des Enfants-AssistĂ©s. Archives de physiologie normale et pathologique Paris, 1868.
  • Du muquet gastrique et de quelques autres localisations de ce parasite. Archives de physiologie normale et pathologique Paris, 1869.
  • Note sur un cas de rupture de la moelle chez un nouveau-nĂ© par suite de manĹ“uvres pendant l’accouchement. Bulletins et mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© mĂ©dicale des hĂ´pitaux de Paris, 1869.
  • Étude sur l’encĂ©phalopathie urĂ©mique et le tĂ©tanos des nouveau-nĂ©s. Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, Paris, 1872.
  • Note sur l’infarctus uratique des reins chez les nouveau-nĂ©s. Union mĂ©dicale, Paris, 1872.
  • Sur une pseudo-paralysie causĂ©e par une altĂ©ration du système osseux chez les nouveau-nĂ©s atteints de syphilis hĂ©rĂ©ditaire. Archives de physiologie normale et pathologique Paris, 1872.
  • Sur le ramollissement de l’encĂ©phale chez les nouveau-nĂ©s. Archives de physiologie normale et pathologique, Paris, 1873.
  • Études sur l'hĂ©morragie encĂ©phalique chez les nouveau-nĂ©s. Archives de tocologie, Paris, 1875.
  • Recherches sur les relations qui existent entre les lĂ©sions des poumons et celles des ganglions trachĂ©o-bronchiques. Comptes rendus de la SociĂ©tĂ© de biologie, Paris, 1876, sĂ©r 6, 3: 308-309.
  • Clinique des nouveau-nĂ©s. L’athrepsie. Leçons recueillies par le Dr. Troisier. Paris, Masson, 1877.
  • L’organisme microscopique trouvĂ© par M. Pasteur dans la maladie nouvelle provoquĂ©e par la salive d’un enfant mort de la rage. Bulletin de l’AcadĂ©mie de mĂ©decine, Paris, 1881, 2 sĂ©r. 10: 379.
  • Leçons cliniques sur la fièvre typhoĂŻde chez les enfants. Progrès mĂ©dical, Paris, 1883.
  • La syphilis hĂ©rĂ©ditaire et le rachitisme. (Maladies de enfants). Paris, Masson, 1886.

Notes

  1. Françoise Huguet, Les professeurs de la faculté de médecine de Paris, dictionnaire biographique 1794-1939, Paris, INRP - CNRS, , 753 p. (ISBN 978-2-222-04527-4), p. 352-353.
  2. « Bureau central d'admission », sur FranceArchives (consulté le )
  3. Olivier Dutour (dir.) et Mirko Grmek, L'origine de la syphilis en Europe : avant ou après 1493 ? (Actes du Colloque International de Toulon 25-28 novembre 1993), Paris, Editions Errance, , 320 p. (ISBN 2-87772-097-7), p. 298.
  4. Pierre L. Thillaud, Paléopathologie humaine, Sceaux, Kronos B.Y Éditions, (ISBN 2-910652-03-3), p. 14.
  5. Bariéty et Coury, Histoire de la médecine, Fayard, , p. 847.
  6. A. Manuila, Dictionnaire français de Médecine et de Biologie, t. IV, Masson, , « Index des patronymes », p. 128.
  7. Garnier Delamare, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris, Maloine, , 1094 p. (ISBN 978-2-224-03434-4), p. 709.
  8. Garnier Delamare, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris, Maloine, , 1094 p. (ISBN 978-2-224-03434-4), p. 91.
  9. Pierre L. Thillaud, Paléopathologie humaine, Sceaux, Kronos B.Y Éditions, (ISBN 2-910652-03-3), p. 174.
  10. Cf. Charles Sterling, L'art à la faculté de Médecine, 1935, p. 4.
  11. C. Sterling qui cite ce texte ne nous apprend pas quel est l'autre modèle.

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