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Joséphine Mézeray

Marie Antoinette Joséphine Mézeray, dite Mademoiselle Mézeray, née le à Paris, où elle est morte le , est une actrice française, sociétaire de la Comédie-Française.

Joséphine Mézeray
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
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A travaillé pour
Comédie-Française (-)

Biographie

Elle est la fille de Jacques Mézeray, limonadier de la Comédie-Française, installé rue Molière (actuelle rue Rotrou)[1], qui a donné son nom au Café Mézeray[2], et de Marie-Antoinette Muret[3] - [4].

Elle débute, le 21 juillet 1791, dans les rôles de Lucile, des Dehors trompeurs de Boissy au théâtre-français du faubourg Saint-Germain[5] et de Zéneïde dans Zéneïde de Cahusac[6] et Watelet. Sa nonchalance et sa dissipation entravent sa carrière.

Elle devient membre de la Comédie-Française en 1791[7]. Elle est incarcérée, en septembre 1793, avec les comédiens, à la suite des représentations de Paméla ou la Vertu récompensée de François de Neufchâteau, à la prison Sainte-Pélagie, puis à la maison de santé de Belhomme[8]. Libérée en 1795, elle fait partie de la troupe de Mlle de Raucourt jusqu'à la fermeture du théâtre Louvois[9]. Elle joue Rosine dans Le Barbier de Séville au théâtre de la Nation, et reprend les rôles de Mlle Lange, lorsque celle-ci quitte la Comédie-Française[10]. Après la chute du directoire, elle réintègre la Comédie-Française, salle Richelieu, lors de la réunification de 1799.

Elle se contente, la plupart du temps, de doubler Mademoiselle Contat dans l'emploi des grandes coquettes, lorsque celle-ci s'absente de Paris, et crée quelques rôles dans les comédies de l'époque. Elle joue La Coquette corrigée de La Noue, La Fausse Agnès de Destouches. Sa beauté supplée à son manque de sensibilité et surtout de travail.

Elle développe un goût pour le luxe. Elle a une relation suivie avec le peintre Jean-Baptiste Jacques Augustin[11], des rapports tendres avec le sculpteur Antoine. Elle est la favorite du gastronome Grimod de La Reynière[12] - [13], l'amante de Joseph Fouché[14], de Lucien Bonaparte[15], pendant quelques mois[16] - [17]. Les Goncourt ont commenté sa « paresse et goût du plaisir »[4].

L'âge venant, on lui demande de prendre aussi l'emploi des mères nobles[18]. En 1814, devant son incapacité à changer d'emploi et à corriger ses défauts, notamment une voix de tête devenue désagréable, le comité demande sa mise à la retraite, effective le 1er avril 1816, après la représentation d'adieu[19], le 27 décembre 1816[20].

N'ayant plus de riches protecteurs pour subvenir à ses besoins de luxe, couverte de dettes, Joséphine Mézeray est poursuivie par ses créanciers. Elle perd la tête, quitte son domicile et tente de mettre fin à ses jours en 1818[21], en se jetant dans un fossé plein d'eau derrière Les Invalides[5]. Elle se laisse aller à la boisson et meurt en 1823, dans un état de folie délirante : selon les sources, soit à l'ancienne maison de santé du docteur Pierre Antoine Prost (reprise en 1820 par son confrère Esprit Blanche) au 4, rue Traînée (actuel 22, rue Norvins) à Montmartre[22], soit à l'hospice de Charenton[23].

Carrière à la Comédie-Française

Entrée en 1791
Nommée 202e sociétaire en 1799

Iconographie

Notes et références

  1. de Manne 1866, p. 147.
  2. Émile Campardon, Les comédiens du roi de la troupe française pendant les deux derniers siècles, (lire en ligne)
  3. « Inventaire après décès de Marie Antoinette Muret, veuve en 1ères noces de Jacques Mezeray, veuve en 2èmes noces de René Coiffier, et épouse en 3èmes noces de Pierre Thomas Renaud », sur FranceArchives (consulté le )
  4. (en) « Citoyen Coiffier, marchand de couleurs et de papiers », sur Neil Jeffares, (consulté le )
  5. Biographie universelle ancienne et moderne, 1843-18.. (lire en ligne)
  6. de Manne 1866, p. 148.
  7. de Manne 1866, p. 149.
  8. « Le Ménestrel », sur Gallica, (consulté le )
  9. Narcisse Blanpain, Musée féminin : Galeries illustrées des femmes célèbres : courtisanes, aventurières, reines, impératrices, femmes de lettres, empoisonneuses, héroïnes, actrices, criminelles, Tome 2, 1878-1880 (lire en ligne)
  10. « La Nouvelle revue », sur Gallica, (consulté le )
  11. Bouchot, Henri, « La miniature française, 1750-1825 », sur Gallica, (consulté le )
  12. Gustave Desnoiresterres, Grimod de La Reynière et son groupe, (lire en ligne)
  13. Alexandre-Balthazar-Laurent Grimod de La Reynière, A Mademoiselle Joséphine Mézeray, première actrice du Théâtre-françois, en lui envoyant un cachet de bureau avec son chiffre, (lire en ligne)
  14. Eduard Maria Oettinger, Un agathopède de l'Empire ou essai sur la vie et les travaux gastronomico-littéraires de feu Grimod de La Reynière, (lire en ligne)
  15. « La Nouvelle revue », sur Gallica, (consulté le )
  16. Constant Wairy, Mémoires intimes de Napoléon Ier, Tome 1-5, 1909-1910 (lire en ligne)
  17. Frédéric Masson, Napoléon et les femmes, (lire en ligne)
  18. de Manne 1866, p. 151.
  19. de Manne 1866, p. 152.
  20. « Journal général de France », sur Gallica, (consulté le )
  21. « Le Spectateur politique et littéraire », sur Gallica, (consulté le )
  22. de Manne 1866, p. 153.
  23. Catalogue de la précieuse collection d'autographes composant le cabinet de M. Alfred Bovet, séries VII, VIII, IX et X., (lire en ligne)
  24. Mary Berry, Voyages de miss Berry à Paris, 1782-1836 traduits par Mme la Desse de Broglie, (lire en ligne)
  25. Justine Favart, Léon Gozlan, Gérard de Nerval et Charles-Simon Favart, Œuvres de M. et Mme Favart, (lire en ligne)
  26. La Comédie-Française : 1680-1980 : [exposition, Paris, 23 avril-27 juillet] 1980, Bibliothèque nationale, (lire en ligne)
  27. Julius Meier-Graefe et Erich Klossowski, La collection Chéramy, (lire en ligne)

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : documents utilisés comme source pour la rédaction de cet article :

  • Le Ménestrel, Paris, 1833-1940 (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica
  • Edmond-Denis de Manne, Galerie historique des comédiens de la troupe de Talma : notices sur les principaux sociétaires de la Comédie française depuis 1789 jusqu'aux trente premières années de ce siècle, Lyon, , 436 p. (lire en ligne), p. 147.

Liens externes

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