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John Casablancas

John Casablancas né le dans l'État de New York et mort le à Rio de Janeiro (Brésil) est le fondateur de l'agence de mannequins Elite, lancée en 1972 à Paris. Il grandit aux États-Unis, en Europe et au Mexique, étudiant principalement en Suisse. Avec des méthodes controversées, il révolutionne ce domaine d'activités dans les années 1980 et fait d'Elite la première agence de mannequins au monde. La création du concept des Supermodels lui est personnellement attribué. Il quitte Elite au début des années 2000 à la suite d'un faux scandale, après trois décennies à la tête de l'agence.

John Casablancas
Naissance
New York
Décès
Rio de Janeiro
Nationalité Américain
Pays de résidence États-Unis, France
Profession
Agent de mannequins, scout
Activité principale
Conjoint
Marie-Christine (1965-1970)
Jeanette Christjansen (1978-1983)
Stephanie Seymour (1984-1986, non marié)
Aline Wermelinger (1993-)
Descendants
Cinq, dont Julian Casablancas avec Christjansen

Biographie

John Casablancas nait à New York de parents industriels catalans (Fernando et Antonia Casablancas) ayant fait fortune dans la confection et fui la Guerre d'Espagne[1]. Sa mère fait un peu de mannequinat pour Cristóbal Balenciaga avant même sa naissance[2]. Son baptême a lieu à Mexico et ses vacances dans le sud de la France ou à Palm Beach. Il suit des études dans de réputés pensionnats en Suisse durant lesquelles il fait la connaissance d'Alain Kittler, futur cofondateur d'Elite. S'il s’ennuie en cours, sa réputation de dragueur invétéré — qui le suivra toute sa vie — grandit déjà[3]. Dès l'âge de quinze ans, il enchaîne les conquêtes : « depuis ce moment là, j'étais voué à tomber amoureux intensément et régulièrement » dira-t-il plus tard[1]. Renvoyé du pensionnat, il passe du temps avec sa sœur Sylvia qui lui fait rencontrer la jet set[1].

John Casablancas commence sa carrière professionnelle à Bahia au marketing de Coca-Cola. Le poste lui est proposé par un ancien copain d'étude[4]. Il s'installe au Brésil avec sa compagne de l'époque, Marie-Christine, une Française avec qui il se mariera. Il reste un peu plus de trois ans dans ce pays avant de venir vivre à Paris : l'Europe lui manque et la vie de famille ne lui convient pas[4]. Après la naissance de sa première fille, il divorce de Marie-Christine[4]. Il rencontre par hasard, dans l'hôtel où il loge rue d'Argout, Jeanette Christjansen, un mannequin danois qui va devenir sa seconde femme. Financé par son père, il fonde, sans succès, sa première agence Élysées 3 avec une quinzaine de mannequins au départ, toutes amies de sa nouvelle femme danoise[4]. Il se reconvertit temporairement comme agent de photographes et fait la connaissance, entre autres, de Patrick Demarchelier avant de fonder l'agence de mannequins Elite[3].

Elite

Avec Alain Kittler, il fonde Elite en 1972 avec le précepte simple : « trouver de jolies filles et les imposer sur le marché »[3]. Sa femme danoise débute dans l'agence avant de donner naissance à Julian Casablancas, le futur chanteur du groupe The Strokes. Il renouvelle avec ses méthodes le mode de fonctionnement obsolète des agences[3] : un « visionnaire et un as du marketing » dira de lui plus tard le patron d'Elite Paris[5], doublé d'un vrai talent comme scout pour repérer le potentiel des filles[6]. Il ouvre Elite NYC dans la ville qui l'a vu naitre et met à sa tête Monique Pillard. Ses affaires décollent réellement à partir de ce moment-là[7]. Rapidement, il déclenche par son comportement la « model war[3] - [7] » : débauchant nombre de mannequins de Ford et Wilhelmina, les deux leaders de l'époque[8] - [7], Elite subit procès sur procès pendant de nombreuses années. Mais la notoriété de l'agence explose, les mannequins se précipitent chez Elite. Ces déboires juridiques lui servent[7]. Qualifié de « pirate », il fait parler de lui et devient rapidement une icône de la ville américaine. « John Casablancas est peut-être l'homme le plus détesté de New York et il adore ça » écrit la presse à l'époque[3]. Il entretient en parallèle sa réputation de misogyne et de dragueur[3]. Symbole de réussite sociale en ces années 1980 faites de fric et de frime, il s'affiche perpétuellement entouré des plus beaux mannequins du monde : « On nous demande de vendre du sexe, alors, vendons du sexe » dit-il[6]. Les médias le surnomme « le pape de la mode »[1]. Il impose que les quatre classiques photos des débutantes, pour l'agence, soient complétées d'une cinquième avec l'apprenti-mannequin à quatre pattes[6]. Mais il est également à l'origine de la réussite de nombreux mannequins ; « Casablancas a gagné beaucoup de fric […] et il en a fait gagner aux filles comme jamais[6]. » Il entame une relation passionnelle et médiatisée avec une adolescente, la toute jeune Stephanie Seymour : pendant deux ans, il remplira les tabloïds[9]. Plusieurs années après, il fait connaissance de la brésilienne Aline Wermelinger, alors âgée de dix-sept ans, lors du Model Look ; il se mariera avec elle en 1993[10]. Si sa vie professionnelle est un succès, sa vie personnelle reste bardées d'échecs et déconvenues aux yeux du public : « il devient sa propre caricature »[4]. À l'aube de sa mort, John Casablancas fera son Mea Culpa : « Concernant mes relations avec ce que certains peuvent considérer comme des mannequins trop jeunes, je plaide coupable, mais je suis fier d'être encore ami avec la plupart d'entre elles. La dernière est devenue ma femme […] J'ai toujours été un esprit libre, briseur de règles, je l'ai assumé[10]. »

En 1983, il crée le Look of The Year, renommé plus tard Elite Model Look, concours dont il fera, avec Gérald Marie, une référence. Avec son frère, il fonde également la centaine de John Casablancas Modeling and Career Centers, écoles de mannequinat, qu'il dirigera jusqu'à sa mort[3] - [7]. Mais sa plus grande réussite professionnelle, c'est à la fin des années 1980 qu'il la réalise. Malgré les regrets qu'il exprime à ce sujet[7], John Casablancas reste l'une des pierres angulaires du succès public des supermodels, groupe de mannequins starisés : à part Christy Turlington, toutes sont sous contrat avec Elite[11]: Cindy Crawford, Iman, Stephanie Seymour, Naomi Campbell, Linda Evangelista. Il fait de ces femmes des vedettes mondiales aux salaires exorbitants[1].

À la fin de la décennie suivante, Elite vacille. L'enquête à charge diffusée par la BBC puis reprise mondialement, et qui se révèlera finalement truquée[12], détruit la réputation de l'agence : drogue, sexe, proxénétisme, racisme, rien n'est épargné durant le reportage[11]. Ébranlé, John Casablancas se fait discret, présente malgré tout des excuses publiques, puis se retire d'Elite au début des années 2000[7]. Les années suivantes, son activité professionnelle est très réduite[13] malgré une tentative de retour lors de la banqueroute d'Elite. Malade, il meurt au Brésil en [14] - [15].

Références

  1. Sahli - Gala 2016, p. 46.
  2. (en) John Casablancas obituary
  3. Joyard - Lui 2014, p. 124
  4. Sahli - Gala 2016, p. 47.
  5. Joyard - Lui 2014, p. 123
  6. Joyard - Lui 2014, p. 126
  7. (en) John Casablancas 22 juillet 2013 sur telegraph.co.uk
  8. (en) Jennifer Steinhauer, « The New Wilhelmina Wears a T-Shirt », sur New York Times, (consulté le )
  9. Joyard - Lui 2014, p. 127 Ă  128
  10. Joyard - Lui 2014, p. 128
  11. Joyard - Lui 2014, p. 127
  12. (en) « La vie de John Casablancas, fondateur de l'agence Elite, portée à l'écran - Le Soir », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Joyard - Lui 2014, p. 124 et 128
  14. (en) « John Casablancas, Modeling Visionary, Dies at 70 »
  15. Marie Ottavi, « John Casablancas, fondateur de l’agence Elite, est mort », Mode, sur next.liberation.fr, LibĂ©ration, (consultĂ© le ) : « Grand sĂ©ducteur, souvent accusĂ© d’être trop portĂ© sur les jeunes et jolies femmes (son aventure avec StĂ©phanie Seymour alors qu’elle n’avait que 15 ans et lui 41 est restĂ©e dans les annales) […] »

Voir aussi

Presse

  • Olivier Joyard, « John Casablancas : tireur d'Ă©lite », Lui, no 6,‎ , p. 122 Ă  128 (ISSN 2269-5699) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Nora Sahli, « John Casablancas, l'homme qui aimait tant les femmes », Gala, no 1203,‎ , p. 44 Ă  47 (ISSN 1243-6070) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Documentaire

Liens externes

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