Johann Christian Woyzeck

Né et élevé à Leipzig, il perd sa mère à l'âge de 8 ans et son père à l'âge de 13 ans[1] : il commence son apprentissage chez un barbier et, en 1798, il commence à voyager jusqu'à son enrôlement comme soldat. C'est à cette époque qu'il eut un fils d'une femme qu'il n'épousa cependant pas. Il revient à Leipzig en 1818 et entame une relation avec Johanna Christiane Woost[2], veuve d'un célèbre chirurgien. La relation a été minée par les trahisons constantes de Johanna, qui avait l'habitude de traîner avec des soldats avec qui elle s'amusait[3]. Porté par la jalousie, le 2 juin 1821, Woyzeck tua la femme en la poignardant dans sa maison. Après le meurtre, il a attendu que la police l'emmène en prison, avouant immédiatement ce qui s'était passé.

L'exécution publique

Le procès a duré plus de trois ans[1]. Pour évaluer la santé mentale de l'accusé, on a demandé l'expertise du psychiatre Johann Christian August Clarus, qui a rédigé deux expertises médicales dans lesquelles il a déclaré l'homme en pleine santé mentale[2]. On lui a diagnostiqué des maladies comme la dépression, la schizophrénie et des troubles comme la dépersonnalisation. Le 11 octobre 1821 et pour la deuxième fois, après une longue controverse psychiatrique, le 12 juillet 1824, le tribunal condamna l'homme à mort[1].

L'exécution publique, qui a eu lieu sur la place du marché de la ville, a été la première à avoir lieu en trente ans, et serait également la dernière exécution publique à avoir lieu dans la ville de Leipzig[4]. Le 27 août 1824, au milieu d'une foule de spectateurs qui ont afflué à l'événement, Woyzeck a été décapité[1].

Le fait divers, qui eut un vaste écho national, inspira l'œuvre Woyzeck du dramaturge Georg Büchner, écrite entre 1836 et 1837 et laissée inachevée à cause de sa mort[2]. Une comédie musicale s'en est inspirée, l'opéra d' Alban Berg intitulé Wozzeck et quelques adaptations cinématographiques, dont celles homonymes de 1979 de Werner Herzog et 1973 de Giancarlo Cobelli. L'auteur suédois Steve Sem-Sandberg a abordé ce cas historique dans son roman W. ou la guerre[5].

• (de) Birgit Lönne, Woyzeck. Leipziger Kriminalfall, deutscher Gelehrtenstreit und Szenenfolge von Weltruf, Leipzig, Passage-Verlag, coll. « Leipziger Blätter », 1998, 18-20 p., chap. 33
• (de) Richard Hüttel et Wolfgang Hocquél, Woyzcek, sein Kriminalrichter und die Reichsstraße, Leipzig, Passage-Verlag, coll. « Leipziger Blätter », 2021, 8-10 p., chap. 78
• (de) Hans-Georg Schede, Georg Büchner: Woyzeck, Ditzingen, Reclam-Verlag, coll. « Reclam Lektüreschlüssel », 2012, 5-6 p. (ISBN 978-3-15-015339-0)

• Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :

  • Deutsche Biographie
• Notices d'autorité :

  • VIAF
  • ISNI
  • LCCN
  • GND
  • WorldCat
• Johann Christian August Clarus, « Die Zurechnungsfähigkeit des Mörders Johann Christian Woyzeck » L'expertise de Clarus, 28 février 1823, en langue originale.
• (de) « Allergnädigst privilegirtes Leipziger Tageblatt » [PDF], Leipzig, 28 août 1824, p. 1
• Johann Christian Woyzeck, dans: Deutsche Biographie
• Robin Pape: Biographie de Johann Christian Woyzeck, dans: Biographisches Archiv der Psychiatrie (BIAPSY), 2015, en allemand
• Jean-Louis Besson, « Woyzeck, Georg Büchner - Fiche de lecture », consulté le 11 juin 2023, sur: Encyclopædia Universalis (en ligne)