Joan Mitchell
Joan Mitchell, née le à Chicago et morte le à Paris, est une artiste peintre et graveuse américaine faisant partie du mouvement de l'expressionnisme abstrait américain, même si elle a vécu en France une grande partie de sa carrière.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 67 ans) 5e arrondissement de Paris |
Nationalité | |
Activités | |
Formation |
Smith College (à partir de ) École de l'Institut d'art de Chicago (undergraduate degree (en) et maîtrise (en)) (à partir de ) Université Columbia Francis W. Parker School (en) Université de New York |
Lieux de travail | |
Mouvement | |
Père |
James Herbert Mitchell (d) |
Mère |
Marion Strobel (d) |
Conjoints |
Barney Rosset (en) (de Ă ) Jean Paul Riopelle |
Distinction |
Premio Lissone (d) () |
Archives conservées par | |
Site web |
Elle développe une œuvre à la fois abstraite et expressionniste très puissante. Ses œuvres sont exposées dans les plus grands musées d'art moderne à travers le monde.
Joan Mitchell est une des rares femmes peintres de son époque à être acclamée par la critique et le public.
Biographie
Joan Mitchell est née le à Chicago[2] dans une famille fortunée. Elle est la plus jeune des deux filles de James Herbert Michell, dermatologue, et de Marion Strobel poétesse[3] - [4]. Elle est une athlète de compétition et se distingue particulièrement en équitation, plongée et patinage artistique[5]. Elle montre également des talents d'écriture, un de ses poèmes, écrit à l'âge de dix ans est publié dans la revue Poetry[6].
Elle se tourne très vite vers les arts. En 1942, elle s'inscrit au Smith College, qu'elle quitte en 1944 pour l'Art Institute of Chicago. Elle y reçoit son diplôme (Bachelor of Arts degree) en 1947 puis un autre diplôme (Master of Fine Arts) en 1950[7]. Elle s'inscrit également à l'école de Hans Hofmann à New York.
Grâce à une bourse de voyage, elle étudie à Paris et en Provence en 1948-1949[8]. Elle voyage également en en Espagne et en Italie. Elle épouse l'éditeur américain Barney Rosset (en) en 1949 au Lavandou, ils divorcent en 1952[9].
De retour aux États-Unis dans les années 1959, Joan Mitchell se fait vite connaître au sein de l’École de New York, ou Eighth Street Club, un groupe composé des grands peintres expressionnistes abstraits de cette époque (Jackson Pollock, Franz Kline, Willem de Kooning, etc.). Il s’agit d’un groupe autant artistique qu’intellectuel qui se retrouve dans les galeries d’art de la huitième rue – comme l’équivalent des cafés parisiens. Son nom est également associé au mouvement de l’expressionnisme abstrait américain et elle connaît ses premiers succès. En 1951, elle participe au Ninth Street Show (en) puis est invitée au Whitney Museum et à la New Gallery[10] - [11] - [12].
Joan Mitchell revendique l'inspiration de Vincent van Gogh, mais ses œuvres font aussi une large référence à Paul Cézanne, Henri Matisse et Claude Monet[13] - [12].
En 1955, Joan Mitchell s'installe en France pour rejoindre son compagnon le peintre québécois Jean-Paul Riopelle, avec lequel elle a une relation longue, riche et tumultueuse, où chacun inspire l'art de l'autre. Ils habitent d'abord Paris, dans le 15e arrondissement, avant de déménager à Vétheuil, un village du bord de la Seine près de Mantes-la-Jolie, dans une maison proche de celle de Claude Monet à Giverny. Ils conservent des ateliers séparés, mais se rejoignent et dînent ensemble tous les soirs.
La collaboration entre les deux artistes est riche, et on voit les étapes de leur relation dans l'œuvre de Joan Mitchell. Par exemple, La Vie en rose, peint en 1979, soit deux ans après leur rupture, est souvent décrit comme étant une représentation de la fin abrupte de leur relation[14].
Joan Mitchell a son premier accrochage personnel à Paris en 1960, à la galerie Neufville. À cette époque, des événements douloureux comme le décès de ses parents, influencent sa peinture qui devient plus sombre[15];
Dans les années 1970, elle commence à réaliser des œuvres plus monumentales qui prennent la forme de dyptiques ou tryptiques[11].
En 1972, elle est incluse dans Some Living American Women Artists, un collage féministe de Mary Beth Edelson[16].
Joan Mitchell est la première femme à avoir une exposition personnelle au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1982[6]. C'est aussi la première grande rétrospective consacrée à l’artiste américaine dans une institution française[11].
En plus de la peinture, elle travaille le pastel et la gravure. Ses premières estampes (une série de sérigraphies) illustrent The Poems (1960), recueil de poésie de son ami John Ashbery[15].
Atteinte d'un cancer de la mâchoire, sa santé se dégrade et sa peinture devient plus sombre, reflétant sa tristesse et son angoisse[11].
Elle meurt dans le 5e arrondissement de Paris le [2] - [17].
Ĺ’uvre
Les Ĺ“uvres de Joan Mitchell sont souvent de grandes dimensions, sous la forme de diptyques.
Elle dit de ses tableaux qu'ils doivent « transmettre le sentiment d'un tournesol fanant » (« to convey the feeling of the dying sunflower »).
Une fondation en sa mémoire est créée aux États-Unis. Elle attribue des bourses à de jeunes artistes[18].
Elle est représentée à Paris par la galerie de Jean Fournier, passeur de la peinture américaine des années 1950 à 1980 en France.
En outre, elle fait partie des artistes dont des chefs-d'œuvre enrichissent la collection permanente[19] de la Fondation Louis Vuitton à Paris, comme entre autres le célèbre diptyque Two Sunflowers[20].
Expositions
- En 1951, l'œuvre de Mitchell est exposé au « Ninth Street Show », aux côtés des tableaux de Jackson Pollock, Willem de Kooning, et Hans Hofmann[21].
- En 1952, elle a sa première exposition à la New Gallery[21].
- En , ses tableaux apparaissent dans ARTnews.[22]
- En 1972, Mitchell organise sa première exposition, “My Five Years in the Country”, au Everson Museum of Art à Syracuse, New York[23].
- 1992 : exposition de dessins au Whitney Museum of American Art[15]
- Joan Mitchell : Les dernières années de 1983 à 1992, du au à la Galerie Nationale du Jeu de Paume, Paris[24].
- Joan Mitchell : œuvres de 1951 à 1982, du au au Musée des Beaux-Arts, Nantes[24].
- 2002 : The Paintings of Joan Mitchell, Withney Museum of American Art[25]
- Joan Mitchell, Peintures, du au au Musée des impressionnismes Giverny[26].
- Joan Mitchell, Mémoires de paysage, du au au Musée des beaux-arts de Caen[27].
- Mitchell/Riopelle. Un couple dans la démesure, du au au Musée national des beaux-arts du Québec[28].
- Mitchell/Riopelle. Nothing in Moderation, du au au Musée des beaux-arts de l'Ontario, Toronto[29].
- Mitchell/Riopelle. Un couple dans la démesure, du au au Fonds Hélène et Édouard Leclerc pour la culture, Landerneau[30].
- Joan Mitchell, septembre 2021 à janvier 2022, Rétrospective, Musée d'art moderne de San Francisco[31]
- Monet/Mitchell. Les couleurs de la lumière et Mitchell. Rétrospective, du 5 octobre 2022 au 27 février 2023 à la Fondation Louis-Vuitton, Paris[32].
Documentaire
- Stéphane Ghez, Joan Mitchell. Une femme dans l'abstraction, Arte, 2022.
Notes et références
- « https://www.joanmitchellfoundation.org/joan-mitchell/archives-research »
- « le fichier INSEE des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le ).
- Manuel Jover, « L’abstraction solaire de Joan Mitchell à la Fondation Louis Vuitton », Connaissance des arts,‎ (lire en ligne)
- « Joan Mitchell - Peintre | Biographie et Oeuvres d'Art », sur Barnie's Art Invest (consulté le )
- (en-US) « Sensing Joan Mitchell », sur Two Coats of Paint, (consulté le )
- (en) « Life and Work of Joan Mitchell, New York School Painter and Colorist », sur ThoughtCo (consulté le )
- (en) « Joan Mitchell | American painter | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
- « Joan Mitchell: A Painter Under the Influences : The American, a sampler of whose work is at the Newport Harbor, was affected by the light and the terrain of northern France », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
- (en) « James Campbell », The Guardian,‎ (lire en ligne)
- Bonnie Rosenberg, « An Inside Look at the AbEx-ers », sur newyorkartworld.com, .
- Guillaume Morel, « Joan Mitchell, la rage de peindre », Connaissance des Arts,‎ (lire en ligne)
- « Joan Mitchell, peintre de la vitalité furieuse », France Culture,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Guy Boyer, « Exposition Mitchell-Monet à Paris : un incroyable rassemblement de chefs-d’œuvre », Connaissance des arts,‎ (lire en ligne)
- (en) « Mitchell and Riopelle », sur creatureandcreator.ca.
- « Joan Mitchell | MoMA », sur The Museum of Modern Art (consulté le )
- (en) « Notice de l'œuvre Some Living American Women Artists », sur Center for the Study of Political Graphics (consulté le ).
- Joan Mitchell, la peinture des deux mondes, Ă©ditions Skira p. 226.
- (en) Fondation Joan Mitchell.
- Fondation Louis Vuitton, « Artistes de la collection permanente de la Fondation Louis Vuitton », sur https://www.fondationlouisvuitton.fr (consulté le ).
- Fondation Louis Vuitton, « Two Sunflowers », sur https://www.fondationlouisvuitton.fr (consulté le ).
- (en) Jane Livingston, The Paintings of Joan Mitchell : [exhibition, Whitney Museum of American Art, New York, June 20-September 29, 2002 ; Birmingham Museum of Art, Alabama, June 27-August 31, 2003 ; Modern Art Museum of Fort Worth, Texas, september 21, 2003-January 7, 2004 ; The Phillips Collection, Washington, February 14-May 16, 2004], California, University of California Press, , 237 p. (ISBN 0-520-23568-1), p.21.
- (en) Irving Sandler, « Mitchell paints a picture », ARTnews,‎ , p. 44–47, 67–70.
- (en) Peter Schjeldahl, « Joan Mitchell:To Obscurity and Back », New York Times,‎ .
- « Joan Mitchell, de Chicago à Vétheuil », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
- (en) « The Paintings of Joan Mitchell », sur whitney.org (consulté le )
- Kamila Benayada, « Joan Mitchell, Peintures », Transatlantica. Revue d’études américaines. American Studies Journal, no 2,‎ (ISSN 1765-2766, lire en ligne, consulté le )
- « Joan Mitchell, la peinture telle qu’en elle-même », sur L'Humanité, (consulté le )
- « Mitchell/Riopelle Un couple dans la démesure », sur Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) (consulté le )
- (en) « Mitchell/ Riopelle: Nothing in Moderation », sur Art Gallery of Ontario (consulté le )
- « Joan Mitchell et Jean-Paul Riopelle, un couple d'artistes à Landerneau », sur Franceinfo, (consulté le )
- (en-US) « SFMOMA Presents World Premiere of Joan Mitchell in September 2021 », sur SFMOMA (consulté le )
- Jean-Marie Wynants, « Monet et Mitchell à la Fondation Louis Vuitton: l’éblouissement », Le Soir,‎ (lire en ligne )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- Fondation Maeght
- Tate
- (en) Art Institute of Chicago
- (en) Art UK
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (en + de) Collection de peintures de l'État de Bavière
- (en) Grove Art Online
- (da + en) Kunstindeks Danmark
- (en) Museum of Modern Art
- (en) MutualArt
- (en) National Gallery of Art
- (en) National Gallery of Victoria
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives Ă la musique :
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- (en) MusicBrainz
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