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Jlass

Les Jlass ou Zlass (arabe : الجلاص أو الزّلاص) sont une confédération tribale tunisienne. Elle forme, avant l'avènement de la République, une alliance de sécurité pour la majeure partie des populations vivant dans la vaste région de Kairouan.

Jlass
Description de cette image, également commentée ci-après
Tuerie des Jlass à Kairouan par Louis Émile Bertrand (1815-1897).
Populations importantes par région
Autres
Régions d’origine Tunisie
Langues Arabe ou berbère
Religions Islam
Ethnies liées Arabes et Berbères

Si Jean Despois évoque une population de Bédouins[1], d'autres sources évoquent une origine berbère d'un point de vue étymologique[2]. Il s'agit en effet d'une tribu mixée arabo-berbère[3].

Il s'agit de la plus importante confédération tribale de Tunisie, avec une population de plus de 60 000 personnes entre 1858 et 1861[4].

Histoire

Historiquement, les Jlass ont pour ennemis les Majer et les Fraichiches[5], et pour alliés les Hamama[6].

Selon le journaliste Soufiane Ben Farhat, le pape Gélase Ier ayant exercé sa fonction de 492 à 496 serait issu de cette tribu[7].

Au XVIIIe siècle, alors qu'un conflit oppose le bey aux Ousseltia, celui-ci promet à une tribu des Jlass, les Kaoub, le territoire des Ousseltia en échange d'une guerre contre eux. Ce conflit se traduit par une victoire des Kaoub et l'accaparement des terres[8].

Durant le XIXe siècle, ils sont marginalisés par le pouvoir du fait de leur migration vers Tunis[9].

La tribu joue toutefois avec d'autres un rôle important dans la lutte armée contre la colonisation française[10]. Ils s'allient alors aux Souassi et aux Ouled Saïd, réunissant 6 000 hommes, et attaquent l'armée française à Bir Hfaïdh près de Hammamet. Chez les Jlass, l'insurrection est dirigée par le caïd des Ouled Iddir, El Hadj Hassein Ben Messai[11].

Culture

Si l'ensemble des tribus Jlass parlent arabe, une fraction des Ouled Khalifa qui vit dans les villages berbères de Takrouna et Jradou parlent encore berbère au XIXe siècle[12].

Composition

La confédération est composée de quatre fractions[4], à savoir :

  • Kooub et Gouazine ;
  • Ouled Khalifa ;
  • Ouled Sendassen ;
  • Ouled Iddir.

Références

  1. Jean Despois, « La fixation des Bédouins dans les steppes de la Tunisie orientale », dans Premier Congrès de la Fédération des sociétés savantes de l'Afrique du Nord : Alger, 10-11 juin 1935, Alger, Société historique algérienne, (lire en ligne), p. 71.
  2. « Jlassi, origine et histoire de ce nom berbère », sur wepostmag.com (consulté le ).
  3. La Grande Encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, vol. 31 : Thermopyles - Zyrmi, Paris, Société anonyme de La Grande Encyclopédie, , 1344 p. (lire en ligne), p. 1324.
  4. Jean Ganiage, « La population de la Tunisie vers 1860 : essai d'évaluation d'après les registres fiscaux », Population, vol. 21, no 5, , p. 878 (ISSN 0032-4663, lire en ligne, consulté le ).
  5. Mohamed Larbi Haouat, Habib Bourguiba : le combattant suprême, Casablanca, Centre culturel du livre, , 144 p. (lire en ligne), p. 78.
  6. Abderrahman Abdelkebir, « Les mutations socio-spatiales, culturelles, et aspects anthropologiques en milieu aride : cas de la Jerrafa tuniso-libyenne, 1837-1956 » [PDF], sur docnum.univ-lorraine.fr (consulté le ).
  7. « Le pape Gélase Ier, à l'origine de la Saint-Valentin, est d'origine tunisienne », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  8. Jeanne Riaux, « Petites paysanneries hydrauliques en Tunisie centrale : héritages et perspectives autour des eaux du Merguellil », sur shs.hal.science (consulté le ), p. 9, 12 et 13.
  9. Zeïneb Mejri, « « Les indésirables » bédouins dans la région de Tunis entre 1930 et 1956 », Cahiers de la Méditerranée, no 69, , p. 77-101 (ISSN 1773-0201, lire en ligne, consulté le ).
  10. « La lutte armée (1881-1956) », sur hmp.defense.tn (consulté le ).
  11. « Rétrospective : le 24 avril 1881, les tribus tunisiennes résistent aux occupants français », sur kapitalis.com, (consulté le ).
  12. Pascal Buresi (dir.), Histoire des pays d'Islam : de 1453 à nos jours, Paris, Armand Collin, , 340 p. (ISBN 978-2200619763, lire en ligne).
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