AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Jiang Ziya

Jiang Ziya (槜歐牙, pinyin : Jiāng ZǐyĂĄ) ou Jiang Taigong (槜ć€Ș慬), XIIe siĂšcle av. J.-C., alias Jiang Shang (槜氚), LĂŒ Shang (摂氚) ou LĂŒ Wang (ć‘‚æœ›), est selon la tradition historique chinoise un ministre des premiers rois de Zhou qu’il aurait aidĂ©s Ă  vaincre les Shang, ainsi que le fondateur de l’État et de la civilisation de Qi au Shandong.

Jiang Ziya
Fonction
Conseiller militaire
Ă  partir de
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
槜歐牙
Prénom social
歐牙
Activités
Homme politique, stratĂšge
Enfants
Duke Ding of Qi (en)
Yi Jiang

On lui prĂȘte un grand savoir-faire stratĂ©gique, politique et Ă©conomique ; il est parfois appelĂ© le « pĂšre des cent Ă©coles » (ç™Ÿćź¶ćź—ćž«). On lui attribue Les Six Secrets (Liu tao 慭韜) [1], l’un des sept traitĂ©s de la guerre, ainsi que de nombreuses notions contenues dans d’autres ouvrages de stratĂ©gie tels que le Yinfu jing (陰珊經), le Taigong bingfa (ć€Șć…Źć…”æł•) ou le Taigong jingui (ć€Șć…Źé‡‘ćŒ±).

HĂ©ros populaire, le taoĂŻsme l’a divinisĂ© et le considĂšre comme un immortel et un grand exorciste[2]. Il est un des personnages principaux du roman Ming L'Investiture des dieux, qui en fait un disciple du Pur des origines.

Biographie

MalgrĂ© les nombreuses allusions le concernant dans des textes d’avant l’empire, on ne dispose d’aucune information prĂ©cise sur lui ; les traditions lettrĂ©e et populaire se sont employĂ©es Ă  combler les vides.

Noms

Jiang (槜, plus rarement 薑) est donnĂ© comme son nom de clan xing (槓), l’apparentant au souverain mythique Yandi dont il serait le descendant Ă  la 51e gĂ©nĂ©ration. À l’aube de la dynastie Xia, l’un de ses ancĂȘtres aurait aidĂ© Yu le Grand Ă  pacifier le fleuve et obtenu en rĂ©compense le fief de LĂŒ (摂), Ă  l'origine de son nom de famille shi (氏). Ziya (歐牙) est donnĂ© comme son prĂ©nom social et Shang (氚) comme son prĂ©nom d’origine. NĂ©anmoins, les sources affirment ailleurs qu’il obtint ces noms tard dans sa vie. Shang viendrait de Shang Fu (ć°šçˆ¶), pĂšre-aĂźnĂ© ou pĂšre-supĂ©rieur, appellation respectueuse du roi de Zhou envers lui. Taigong (ć€Ș慬), grand duc serait son appellation honorifique posthume de Qi Taigong (霊ć€Ș慬) grand duc de Qi, ou une pĂ©riphrase, Taigongwang (ć€Șć…Źæœ›) « Espoir (wang) du [dĂ©funt] grand duc (taigong) », le roi Wen des Zhou ayant reconnu en lui le hĂ©ros attendu par un de ses ancĂȘtres. Wang est parfois donnĂ© comme son prĂ©nom. Feixiong (飛熊) ours volant, serait son nom taoĂŻste.

Origine et famille

Il est communĂ©ment admis qu’il Ă©tait originaire de Donghai (東攷), bien que quelques sources comme le Shuijingzhu (æ°Žç»æłš) le fassent venir de Henei (æȳ憅) au Henan. Donghai, nom portĂ© par plusieurs endroits Ă  diverses Ă©poques, est situĂ© selon les auteurs prĂšs de Rizhao au Shandong, au Henan ou en Anhui. Certaines sources (Annales de LĂŒ par exemple) font de lui un Dongyi (æ±ć€·), ethnie distincte des Huaxia (èŻć€) auxquels auraient appartenu les Zhou.

La tradition ultĂ©rieure lui a attribuĂ© des dates prĂ©cises de naissance et de mort sans grand fondement historique : nĂ© le 3e jour du 8e mois de la 8e annĂ©e de Gengdingdi (æ›Žäžćž) des Shang (~-1211), mort Ă  139 ans dans la 6e annĂ©e du roi Kang des Zhou (摹ćș·çŽ‹) (~1072). Les informations concernant sa famille ne sont pas non plus jugĂ©es fiables : mariĂ© Ă  une dĂ©nommĂ©e Shenjiang (申槜), il aurait eu treize filsDing 䞁, Ren 棏, Nian ćčŽ, Qi 愇, Fang 枋, Shao 绍, Luo éȘ†, Ming 铭, Qing 青, Yi 易, Shang 氚, Qi ć…¶, Zuo 䜐 et une fille, Yijiang (邑槜), impĂ©ratrice de Wudi des Zhou.

Ministre des Zhou

De mĂȘme, rien ne permet de savoir si le rĂ©cit de sa vie est un archĂ©type du parcours du sage aux dĂ©buts difficiles et au succĂšs tardif, ou se base sur des Ă©lĂ©ments rĂ©els. Enrichi par la littĂ©rature et la tradition orale, il en existe plusieurs variantes.

Issu d’une famille jadis illustre mais sans fortune, il aurait pendant de nombreuses annĂ©es exercĂ© sans succĂšs plusieurs mĂ©tiers commerçants ou manuels avant d’obtenir un poste de petit fonctionnaire, qu’il finit nĂ©anmoins par abandonner, dĂ©goĂ»tĂ© par la conduite de Di Xin, dernier des Shang. Il dĂ©cide alors de quitter la capitale Zhaoge (朝歌pour se retirer Ă  Xiqi (è„żćȐ) que l’on situe au Shandong, dans un lieu nommĂ© Ă  Panxi (蟠æșȘ) ou Ciquan (çŁæł‰). Sa femme, lasse des changements, dĂ©cide de ne pas le suivre. C’est donc seul, en ermite, qu’il y vit une dizaine d’annĂ©es. On peut le voir chaque jour pĂȘcher au bord de l’eau avec une canne au fil trop court, au bout duquel pend un hameçon rectiligne ; certains prĂ©tendent mĂȘme qu'il tourne le dos Ă  la riviĂšre. Quand on lui demande ce qu’il espĂšre prendre ainsi, il rĂ©pond : « Un roi et ses vassaux. ». En effet, le futur roi Wen de Zhou, averti par un rĂȘve, vient le rencontrer et le prend comme conseiller, puis ministre. Il a alors 83 ans. Selon une version tardive, Jiang Ziya prie le seigneur de Zhou de tirer sa voiture Ă  bras. IntriguĂ©, ce dernier s’exĂ©cute, s’arrĂȘtant aprĂšs huit cents pas. Jiang Ziya lui dit alors : « Vous serez roi, et votre dynastie durera huit cents ans. ». Le seigneur essaie alors de tirer la charrette un peu plus loin, mais il est Ă  bout de forces.

GrĂące Ă  ses talents de stratĂšge, il aide les rois de Zhou Ă  vaincre les Shang et Ă  asseoir leur pouvoir. Sa lĂ©gende, qui lui prĂȘte une longĂ©vitĂ© surnaturelle, le fait servir successivement les quatre premiers rois. FieffĂ© Ă  Qi par Wuwang, il s’y montre un seigneur idĂ©al car il sait adapter son gouvernement aux coutumes locales. Chengwang dĂ©lĂšgue Ă  Qi le pouvoir de chĂątier les pays rebelles, permettant Ă  ce fief de gagner en importance. Pour se conserver le mana du ministre, observant les concepts du fengshui, les rois de Zhou auraient ordonnĂ© que lui-mĂȘme ainsi que ses descendants jusqu’à la 5e gĂ©nĂ©ration soient enterrĂ©s auprĂšs d’eux aux environs de Xianyang, Shaanxi, et non dans leur fief oriental. Un cĂ©notaphe contenant son habit et sa coiffe aurait nĂ©anmoins Ă©tĂ© Ă©rigĂ© Ă  Qi, dont le Temple de Taigong (槜ć€Șć…Źç„ ) Ă  Linzi (䞎淄) - actuelle Zibo - se prĂ©tend la continuation.

Reconnaissance officielle

Traditionnellement considĂ©rĂ© comme un « saint sage militaire » (wusheng 歊聖) par le pouvoir impĂ©rial, il a fait l’objet d’une attention particuliĂšre de la part du premier empereur Tang, Taizong (626-649), qui l’utilisa comme modĂšle de bon gouvernant dans sa propagande. Il lui fit bĂątir un temple officiel Ă  Panxi (磻æșȘ), lieu supposĂ© de sa retraite. En 731, il fut ordonnĂ© que des annexes soient construites dans chaque district (zhou ć·ž), oĂč auraient lieu des cĂ©rĂ©monies Ă  dates fixes ainsi qu’avant chaque expĂ©dition militaire. Il fut nommĂ© roi Ă  titre posthume en 739 (Wuchengwang 歊成王). Plus tard, l’empereur Zhenzong (997-1022) (漋真漗) des Song embellit son titre (Zhaolie wucheng wang 昭烈歊成王) ; en 1072, Shenzong (ćź‹ç„žćź—) rendit obligatoire la lecture de l’Art de la guerre de Jiang Taigong (Taigong bingfa ć€Șć…Źć…”æł•).

AncĂȘtre

Il est considĂ©rĂ© comme ancĂȘtre par les Lu (盧 ou 捱) chinois ou corĂ©ens (Roh)[3] ; ils seraient en effet originaires du fief Ă©ponyme, fondĂ© par Jiang Shi (槜悒), descendant Ă  la 10e gĂ©nĂ©ration de Jiang Ziya ; les Qiu (邱 ou 䞘prĂ©tendent Ă©galement descendre de lui.

Notes et références

  1. Un exemplaire en a Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1972 Ă  Yinqueshan (银雀汱) prĂšs de Linyi, Shandong, dans une tombe datant du dĂ©but du rĂšgne de Han Wudi
  2. La tradition prĂ©tend qu’il peut contrer toutes les forces nĂ©gatives (ć€Șć…Źćœšæ­€ïŒŒç™Ÿç„ĄçŠćżŒ) ; « Jiang Taigong est prĂ©sent » (槜ć€Șć…Źćœšæ­€) est une formule protectrice de talisman.
  3. En aoĂ»t 1992, le prĂ©sident de CorĂ©e du Sud Roh Tae-woo a dĂ©clarĂ© au vice-prĂ©fet du Shandong Li Chunting (李昄äș­) qu’il le considĂ©rait comme son ancĂȘtre. Le 18 juin 2000, aprĂšs sa libĂ©ration, il s’est rendu sur son cĂ©notaphe supposĂ© Ă  Zibo pour une cĂ©rĂ©monie. cf

Bibliographie

  • Les sept traitĂ©s de la guerre (trad. du chinois par Jean LĂ©vi), Paris, Fayard, , 591 p. (ISBN 978-2-01-279395-8)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.