Jeux floraux
Les Jeux floraux (en latin : ludi florales), Ă©galement appelĂ©s Floralies ou Floralia (en latin), Ă©taient des fĂȘtes cĂ©lĂ©brĂ©es dans la Rome antique en l'honneur de Flore, dĂ©esse des fleurs, des jardins et du printemps dâorigine sabine. Le culte de celle-ci fut Ă©tabli Ă Rome par Titus Tatius, roi lĂ©gendaire de Cures Sabini, puis roi de Rome en mĂȘme temps que Romulus.
InstituĂ©s de façon annuelle en 173 av. J.-C. par les Ă©diles curules, les Jeux floraux faisaient partie des plus anciens cĂ©lĂ©brĂ©s Ă Rome mĂȘme. Ils se dĂ©roulaient du 27 avril au 2 mai[1]. Ils furent introduits dans tout l'Empire au fur et Ă mesure des conquĂȘtes romaines, et fort apprĂ©ciĂ©s des peuples conquis en raison de leur caractĂšre licencieux.
Culte de Flore dans la Rome antique
Flore, la dĂ©esse des fleurs, adorĂ©e en GrĂšce sous le nom de Chloris, avait, dans la Rome naissante, des autels Ă©levĂ©s dĂšs l'Ă©poque de Romulus. Elle Ă©tait l'Ă©pouse de ZĂ©phyr (le vent de l'ouest) qui l'aima et la fit jouir d'un printemps Ă©ternel. Elle Ă©tait toujours reprĂ©sentĂ©e la tĂȘte et les mains chargĂ©es de fleurs. Les PhocĂ©ens lui consacrĂšrent un temple Ă Massilia (Marseille). Son culte, Ă©tabli chez les Sabins, fut introduit Ă Rome par le roi sabin Titus Tatius.
Elle avait dĂ©jĂ du temps de Numa Pompilius ses prĂȘtres et ses sacrifices, mais les Romains ne commencĂšrent Ă cĂ©lĂ©brer les Jeux floraux (floralia) en son honneur qu'en l'an de Rome 513, sous deux Ă©diles de la famille des Publiciens.
Célébration des Jeux floraux
Les Romains cĂ©lĂ©braient les Jeux floraux Ă l'Ă©poque de la floraison Ă la fin du mois d'avril et au dĂ©but de celui de mai. Ces fĂȘtes, qui se cĂ©lĂ©braient durant cinq nuits consĂ©cutives, consistaient en chasses, danses et en reprĂ©sentations mimiques et dramatiques. Les chasses avaient lieu dans un cirque spĂ©cial, appelĂ© cirque de Flore, situĂ© hors de la ville, dans une petite vallĂ©e formĂ©e par le mont Viminal et le Pincio.
La danse romaine la plus remarquable fut peut-ĂȘtre celle que l'on institua en l'honneur de Flore. C'Ă©tait Ă l'origine une danse simple et naĂŻve, exprimant la joie que causait Ă la jeunesse le retour du printemps. Mais, le peuple ne put conserver longtemps dans ses plaisirs la modĂ©ration qui en marque la sagesse. BientĂŽt la fĂȘte de Flore dĂ©gĂ©nĂ©ra en une licence effrĂ©nĂ©e ; des femmes parurent nues sur la scĂšne du thĂ©Ăątre, et l'obscĂ©nitĂ© de leurs danses rendit ce spectacle rĂ©voltant. Caton, qui assista une fois aux jeux floraux que l'Ă©dile Metius faisait cĂ©lĂ©brer, ne crut pas qu'il convĂźnt Ă la dignitĂ© de son caractĂšre, et Ă la sĂ©vĂ©ritĂ© de ses mĆurs, d'en soutenir le spectacle jusqu'Ă la fin.
Renouvelés vers 230 av. J.-C., ces jeux ne devinrent annuels qu'à partir de 173 av. J.-C.[2].
Selon Lactance, le culte de la dĂ©esse Flore aurait pour origine un legs qui aurait Ă©tĂ© fait au peuple romain par une courtisane nommĂ©e Flora, Ă la condition qu'on cĂ©lĂ©brerait tous les ans une fĂȘte en son honneur. Ovide, dans ses Fastes (l. V. v. 326 et suiv.) a assimilĂ© Flora Ă la nymphe grecque Chloris. Il explique Ă©galement que la nymphe aurait donnĂ© une fleur Ă Junon, dont le simple contact lâaurait mise enceinte de Mars, dâoĂč le fait, selon le poĂšte, que les Romains aient choisi de donner ce nom Ă un mois du printemps. CicĂ©ron met Flore au nombre des mĂšres dĂ©esses.
Jeux floraux dans la culture populaire
Peinture
Comme dans les bacchanales, les artistes aimaient reprĂ©senter ces fĂȘtes. Citons : Andrea Locatelli, Hobbe Smith, Antonio MarĂa Reyna Manescau, Francesco Zuccarelli.
Notes et références
- Ovide, Les Fastes, Livre V.
- John Scheid, La religion des Romains, Paris, Armand Colin, , 176 p., p. 159.