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Jeunesse et montagne

Jeunesse et montagne (JM) est une organisation créée en , après la défaite, par l'Armée de l'air française, afin de donner une formation à la jeunesse (notamment aux jeunes qui auraient voulu devenir aviateurs) alors que les Forces armées françaises étaient quasiment dissoutes par les autorités allemandes. Jeunesse et montagne est donc une organisation sœur des Chantiers de la jeunesse française. Elle est aussi l'ancêtre de l'actuelle UCPA, centre de loisirs pour la jeunesse.

Jeunesse et Montagne
Histoire
Fondation
Cadre
Pays

Fondation

Les fondateurs du mouvement sont :

  • le commandant Raymond Coche[1], chasseur alpin du 6e BCA, de retour de Norvège ;
  • le capitaine Jacques Faure, chasseur alpin, ancien chef de l'Ă©quipe militaire française de ski aux Jeux olympiques de Munich de 1936 ; il rentrait, lui aussi, de Norvège, Ă©tant passĂ© par l'Angleterre oĂą il avait rencontrĂ© le gĂ©nĂ©ral de Gaulle ;
  • le commandant AndrĂ© Roussy de Sales[2], pilote de chasse, membre du cabinet du gĂ©nĂ©ral d'Harcourt, commissaire de l'ArmĂ©e de l'air, est dĂ©tachĂ© auprès du capitaine Faure pour assurer la liaison entre JM et l'Ă©tat-major de l'ArmĂ©e de l'air ;
  • le lieutenant Charles Gaston Rouillon[3], chasseur alpin.

Les pionniers

L'objectif est clairement de conserver une activité aux cadres et aux engagés volontaires de l'Armée de l'Air : on devait donc faire monter en montagne aux aviateurs une vie calquée sur celle des sections d'éclaireurs skieurs.

La mission en fut alors confiée au capitaine Jacques Faure. Celui-ci fit appel début à trois jeunes sous-lieutenants d'aviation récemment démobilisés qui erraient dans le ministère à la recherche d'une activité conforme à leurs vœux :

Organisation administrative

De 1940 Ă  1942, Jeunesse et montagne se structure en cinq groupements :

Ces deux groupements pyrénéens sont dissous en sur ordre des autorités allemandes qui les soupçonnaient — à juste titre — de favoriser des passages clandestins de la frontière espagnole et leurs effectifs répartis sur les groupements alpins.

À chaque groupement sont rattachés deux ou trois centres. Chaque centre comprend plusieurs groupes, subdivisés en deux équipes. À la tête de l'équipe est placé un chef d'équipe avec un moniteur ou instructeur alpin. L'équipe compte vingt-quatre hommes ; elle est divisée en deux patrouilles, dirigées chacune par un chef de patrouille.

Activité

Au total, plus de 12 000 jeunes passent par Jeunesse et montagne de 1940 Ă  1944. Leurs activitĂ©s Ă©taient :

  • utilitaires (coupe de bois, construction et rĂ©habilitation de chalets, construction de refuges en altitude et de sentiers, aide aux travaux agricoles) ;
  • sportives (escalade, ski) ;
  • artistiques (groupe « jeux et arts » d'oĂą sont issus les Compagnons de la chanson) ;
  • industrielles (Ă  partir de 1943, certaines Ă©quipes ont travaillĂ© dans les ateliers industriels de l'Air).

Entre Vichy et RĂ©sistance

En , Pierre Laval place JM sous la direction du commissaire général des Chantiers de la jeunesse française. En , les Allemands exigent la dissolution totale de JM, ce qui ne sera fait qu'avec une si grande lenteur que les unités ont le temps de se préparer à rejoindre les maquis. Le , la BBC diffuse le message : « Coup d'envoi à 15 heures », signal du passage à la résistance intérieure française de JM. Le , l'École des cadres bascule dans la Résistance et va devenir la colonne rapide no 6 des FFI d'Auvergne.

D'autres groupes résistants sont en grande partie constitués de membres de JM :

  • la « compagnie StĂ©phane » du capitaine Étienne Poitau, comptait 136 combattants ;
  • dans le Champsaur, le maquis Constant ;
  • le maquis d'Oisans, crĂ©Ă© par les chefs de centre Ripert et Carrel.

Membres connus de Jeunesse et montagne

Insignes

  • Insigne gĂ©nĂ©ral
    Insigne général
  • Commissariat gĂ©nĂ©ral : centre PĂ©pin
    Commissariat général : centre Pépin
  • Centre École
    Centre École
  • Groupement Savoie - Centre de Gail
    Groupement Savoie - Centre de Gail
  • Centre Bruneau
    Centre Bruneau
  • Centre Paturaud - Mirand
    Centre Paturaud - Mirand
  • Groupement  Haute-Savoie - Centre Petit de Mirbeck
    Groupement Haute-Savoie - Centre Petit de Mirbeck
  • Centre Guilaumet
    Centre Guilaumet
  • Centre Yvernaud
    Centre Yvernaud
  • Groupement DauphinĂ©
    Groupement Dauphiné
  • Groupement DauphinĂ©
    Groupement Dauphiné
  • Centre de Chezelles
    Centre de Chezelles
  • Centre de la Herverie
    Centre de la Herverie
  • Centre Pasteau
    Centre Pasteau
  • Centre Mermoud
    Centre Mermoud
  • Groupement Vignemale
    Groupement Vignemale
  • Centre Arnoux
    Centre Arnoux
  • Centre Mailloux
    Centre Mailloux
  • Centre Assolant
    Centre Assolant
  • Centre Castagnier
    Centre Castagnier
  • Groupement Comminges
    Groupement Comminges
  • Centre Lamon
    Centre Lamon
  • Centre Hertaut
    Centre Hertaut

JM après 1945 : UNCM et UCPA

L'héritage de Jeunesse et montagne est multiple.

  • L'association Jeunesse et montagne existe toujours, qui regroupe les anciens.
  • ÉtĂ© 1944, Ă  la libĂ©ration de la France, les responsables de la jeunesse, « dĂ©cidĂ©s Ă  ne pas laisser se perdre les acquis techniques et humains de Jeunesse et montagne » forment l'Union nationale des centres de montagne (UNCM) qui prend de facto la suite de JM. Ils servent d'abord de formation militaire pour les combats de la libĂ©ration des Alpes (oĂą les Allemands rĂ©sistent toujours) et assurent les secours en montagne. En 1965, sous l'Ă©gide du ministre Maurice Herzog, l'UNCM fusionne avec l'Union nautique française (UNF) pour devenir l'Union nationale des centres sportifs de plein air (l’UCPA), qui existe toujours.
  • Dans son roman Face Nord publiĂ© en 1950, l'Ă©crivain français Saint-Loup raconte l'histoire d'un guide Ă©nigmatique et tĂ©mĂ©raire ayant la charge d'un groupe de jeunes dans le cadre d'une opĂ©ration Jeunesse et montagne dans le DauphinĂ©.

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • GĂ©rard Appolaro, Les chantiers de jeunesse (1940-1945), club marcophile de la Seconde Guerre mondiale, bulletins 53 et 54, .
  • Paul Edmon, Images des chantiers de la jeunesse française, Édition de l'Orme rond, 1982 (ISBN 2-86-403-002-0).

Liens externes

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