Jean de Poupet
Jean de Poupet de la Chaux, né en 1512 et mort en 1564 dans le Comté de Bourgogne[1] . Militaire, issue d'une illustre famille du comté de Bourgogne, il est chambellan et ambassadeur de Charles Quint[2] dont il devient intime. Il fait partie de ces quelques comtois qui eurent les faveurs de l'empereur comme Antoine de Granvelle ou plus particulièrement Jean d'Andelot dont la carrière est très similaire.
Jean de Poupet | ||
Titre | Chevalier | |
---|---|---|
Autres titres | Seigneur de Poupet, de la Chaux, de Châteauvillain, de Roche, d'Arc-et-Senans, de Buffard, de Crèvecoeur et de Saint-Loup-les-Gray | |
Années de service | 1526 - 1556 | |
Conflits |
|
|
Faits d'armes |
|
|
Distinctions | ||
Autres fonctions |
|
|
Biographie | ||
Dynastie | Famille de Poupet | |
Naissance | ||
Décès | Comté de Bourgogne ( Saint-Empire) |
|
Père | Charles de Clermont de Poupet | |
Mère | Jeanne de la Baulme | |
Conjoint | Antoinette de Montmartin | |
Enfants | Anne | |
Biographie
Jean de Poupet est né en 1512 dans une illustre famille du comté de Bourgogne dont les membres occupèrent des charges importantes auprès de divers souverains. Le berceau de la famille est situé dans le château aujourd'hui disparu du Mont Poupet. Son père Charles (1460-1526) est chambellan successivement du roi de France, Charles VIII, du roi de Castille Philippe Ier et de Charles Quint dont il fait partie du conseil de régence[3]. Sa mère, Jeanne de la Baulme est aussi issue d'une grande famille comtoise qui va donner notamment deux gouverneurs du Comté de Bourgogne. Son frère aîné Guillaume deviendra abbé de Baume-les-Messieurs[4].
Jean de Poupet rentre au service de l'empereur vers 1526, vraisemblablement comme gentilhomme de Chambre[5]. En 1529, il est nommé ambassadeur par Charles Quint auprès du duc de Savoie. Il y joue un rôle important notamment lors du traité de paix de Cambrai[1] Entre-temps, il est devenu le chambellan de l'empereur. En 1533 il est nommé bailli d'aval, devient en quelque sorte le gouverneur d'un territoire qui correspond à l'actuel Jura[1].
En 1535 commence sa carrière militaire; avec ses compatriotes Jean d'Andelot et Hugues Cousin, il prend part à la conquête de Tunis[6]. Il participe ensuite aux neuvième et dixième guerres d'Italie. On le retrouve ainsi aux batailles de Landrecies et Muehlberg[1]. Il se distingue tout particulièrement à la bataille d'Innsbruck le 19 mai 1552[7], où il permet à Charles Quint de s'échapper du champ de bataille et l'escorte en lieu sur[8]. Jean de Poupet ressort auréolé d'un certain prestige. Cette même année, Gilbert Cousin dans sa Description de la Franche-Comté décrit Jean de Poupet comme un brillant chevalier, fort en faveur auprès de l'empereur[9].
Il se marie avec Antoinette de Montmartin, femme célèbre en son temps pour son esprit et sa beauté[10]. Il n'aura qu'une fille: Anne, mariée à Jean de Bauffremont de Scey[2]. Il possède avec sa femme un hôtel particulier à Poligny situé dans le couvent des Ursulines[11].
En 1556, il est choisi parmi quelques proches pour accompagner l'empereur dans son exil à Yuste[8]. Mais il quitte assez rapidement son souverain pour revenir en Franche-Comté. À partir de 1560, il fréquente régulièrement la cour de Philippe II à Madrid[1]. En Franche-Comté, lui et son frère demeurent des personnages politiquement très influents. Il meurt dans sa patrie en 1564.
Armes et titres
"D'or au chevron brisé d'azur, accompagné de trois perroquets de sinople, becqués et membrés de gueules"[3].
Le chevalier Jean de Poupet était seigneur de: Châteauvillain, de Chaux des Crotenay, de Roche, d'Arc-et-Senans, de Buffard, de Crèvecoeur, de Mallerey, de Beyne et de Saint-Loup-les-Gray
Charles Quint l'a fait commandeur de l'Alcantara et le duc de Savoie : Chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade[1].
Bibliographie
- Charles Quint et la Franche Comté: Portraits et lieux de mémoire, Paul Delsalle, Cêtre, 2012
Notes et références
- Paul Desalle, Charles Quint et la Franche-Comté - Portraits et lieux de mémoire, Besançon, Cêtre, , 352 p. (ISBN 978-2-87823-242-4), p. 254
- François Ignace Dunod de Charnage, Mémoires pour servir à l'histoire du Comté de Bourgogne: contenans l'idée générale de la noblesse & le nobiliaire dudit Comté, l'histoire des comtes de Borgogne, des maisons de Valois & d'Autriche, de l'administration de la justice, de son parlement & de sa réunion au Royaume de France, l'histoire de toutes les révolutions & faits remarquable arrivés en cette province jusqu'au tems present, Chez Jean-Baptiste Charmet, (lire en ligne)
- R. de Auteur du texte Lurion, Nobiliaire de Franche-Comté , par R. de Lurion, (lire en ligne)
- Alphonse Rousset, Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent, classés par département. Tome premier [-VI] département du Jura, Bintot, (lire en ligne)
- Gilbert Cousin de Nozeroy Gilbert Cousin, La Franche-Comté au milieu du XVIe siècle: ou, Description de la Haute ..., L. Declume, (lire en ligne)
- Charles Piot, « La conquête de Tunis en 1535 racontée par deux écrivains francomtois, Antoine Perrenin et Guillaume de Montoche, par Auguste Castan; Besançon, 1891, in-8° », Bulletin de la Commission royale d'Histoire, vol. 60, no 1,‎ , p. 18–19 (DOI 10.3406/bcrh.1891.2541, lire en ligne, consulté le )
- Victoire de Maurice de Saxe et Guillaume de Hesse devant Innsbruck contre Charles Quint et Ferdinand Ier
- Jean-François Solnon, Quand la Franche-Comté était espagnole, Fayard, (ISBN 978-2-213-65794-3, lire en ligne)
- Gilbert Cousin de Nozeroy Gilbert Cousin, La Franche-Comté au milieu du XVIe siècle: ou, Description de la Haute ..., L. Declume, (lire en ligne)
- (la) Jacques Olivier Marie De Mersseman, La cour et la vie intérieure de Charles-Quint, (lire en ligne)
- François-Félix Chevalier, Mémoires historiques sur la ville et seigneurie de Poligny, avec des recherches rélatives à l'histoire du Comté de Bourgogne & de ses anciens souverains, et une collection de chartes intéressantes. Par Messire François-Félix Chevalier,... Tome premier [-second], de l'imprimerie de Pierre Delhorme, (lire en ligne)