Jean Pierre Chalot
Jean Pierre Chalot, nĂ© en 1766 Ă ChĂąteau-VouĂ©, et mort en 1795 Ă Paris, est un prĂȘtre français guillotinĂ© durant la Terreur.
Histoire
Jean-Pierre Chalot, fils d'un Ă©chevin d'Ă©glise, reçoit la tonsure Ă Metz Ă 18 ans et prend l'habit dominicain Ă Nancy puis Ă Paris. OrdonnĂ© prĂȘtre en 1792, il devient curĂ© constitutionnel de Marsal.
Lors de la FĂȘte de la Raison Ă Marsal en dĂ©cembre 1793, l'abbĂ© Chalot dĂ©pose ses lettres de prĂȘtrise sur l'autel de la Patrie, « en signe de fĂ©odalitĂ© », puis est rĂ©Ă©lu curĂ© de Marsal par la population. Ayant repris ses fonctions le 29 dĂ©cembre, nommĂ© Ă la suite d'un vote des paroissiens, ses opposants forcent les portes de la sacristie lors des vĂȘpres pour prendre des ornements liturgiques mais sont chassĂ©s par les partisans du curĂ©. Le lendemain, l'abbĂ© Chalot envoie sa lettre de dĂ©mission au district de ChĂąteau-Salins..
AlertĂ© par le maire de Marsal, le district lance un mandat d'arrĂȘt contre Chalot comme « prĂȘtre turbulent et suspect » et l'arrĂȘte le 2 janvier 1794. Les piĂšces du dossier sont transmises Ă Paris, oĂč l'abbĂ© est envoyĂ© Ă l'accusateur public Fouquier-Tinville une semaine plus tard par le reprĂ©sentant du peuple de Nancy.
Incarcéré fin janvier à la Conciergerie, il est interrogé une premiÚre fois par le juge Harny du tribunal révolutionnaire, et condamné à mort puis guillotiné le 17 avril 1794 pour avoir "excité la guerre civile" afin de "rétablir le fanatisme". Il avait 27 ans.
Lors de la vente des meubles de Jean-Pierre Chalot en novembre 1795, le district de Chùteau-Salins précise que "que le seul crime qu'on a pu lui imputer et qui est la seule cause de son supplice a été un ferme attachement à ses opinions religieuses qu'il a manifestées trop librement et avec trop peu de précautions dans le temps de la tyrannie décemvirale. »
Sources
- « Le dominicain Chalot, curé de Marsal », dans EugÚne Mangenot, Les ecclésiastiques de la Meurthe, martyrs, et confesseurs de la foi pendant la révolution française, Pierron et Hozé, 1895, pages 113-121.
- Amans-Claude Sabatié, Les tribunaux révolutionnaires en province: Provinces du Nord, éd. P. Lethielleux, 1914, pages 334 et 354.
- Ivan Gobry, Dictionnaire des martyrs de la Révolution, Argé, 1990.
- Annales patriotiques et littéraires de la France, 18 avril 1794, page 3.
- Henri Wallon. Histoire du Tribunal révolutionnaire de Paris avec le Journal de ses actes. France: Librairie Hachette et cie, 1880, pages 239-240.
- "Hirtius". "Un épisode de la Grande Révolution", in Le Lorrain, échos de Metz et d'Alsace Lorraine, 9 décembre 1894, page 5.
- Odon Jean Marie Delarc. L'église de Paris pendant la révolution française, 1789-1801. France: Desclée, de Brouwer et cie, 1895, page 172.
- André Gain. Liste des émigrés déportés et condamnés pour cause révolutionnaire du Département de la Moselle. France: Les Arts graphiques, 1926, page 239.
- Albert Troux. La Vie politique dans le département de la Meurthe d'août 1792 à octobre 1795, thÚse pour le doctorat, présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Paris. 1936, page 524.
- Archives Nationales, W 347, "affaires jugées. 26 germinal-12 floréal an II", dossier 693, "Challot ou Chalot (Jean-Pierre), desservant de la cure de Marsal (Meurthe), Mort, 28 germinal"