Jean Payen de Boisneuf
Jean Payen de Boisneuf (1738-1815), est un ancien militaire et riche propriétaire français, disposant de domaines sur l'île de Saint-Domingue et en Touraine, lorsqu'il est élu député du bailliage de Touraine pour les États généraux de 1789.
Jean Payen de Boisneuf | ||
Portrait par Olivier Perrin. | ||
Fonctions | ||
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Député à l'Assemblée constituante de 1789 | ||
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Groupe politique | Club des feuillants | |
Député aux États généraux de 1789 | ||
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Élection | ||
Groupe politique | Tiers Ă©tat | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Les Verrettes (Saint-Domingue (colonie française)) | |
Date de décès | (à 77 ans) | |
Lieu de décès | États-Unis | |
Nationalité | Français | |
Profession | militaire, propriétaire | |
RĂ©sidence | Saint-Domingue puis Maryland | |
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Biographie
Naissance et famille
Jean Payen de Boisneuf est né, le , à Les Verettes lieu de Saint-Domingue (colonie française)[1] (devenu Verrettes commune de Haïti). Son père, issu d'une famille de négociants, est « chevalier de l'ordre de Saint Louis et commandant des milices de la paroisse des Verrettes dans les îles de l'amérique sous le vent »[2], sa mère est née Marie-Claudine Lezlee ou Leslay. La fratrie comportera un autre garçon prénommé Jean[3].
Officer Ă Saint-Dominque et retour en France
Le , Jean Payen de Boisneuf, a 19 ans lorsqu'il entre au service du roi comme enseigne dans la milice commandée par son père. En 1767, il est nommé commandant de troupes détachées pour intervenir contre des corsaires anglais qui font des descentes dans l'île. Il réussit à contrer efficacement cet ennemie, à en capturer, et à les emmener dans les prisons de la ville de Saint-Marc[2]. En 1765 il obtient une commission de capitaine d'une compagnie de hussards au quartier de Saint-Marc et en 1771, après un voyage en France pour affaires, il obtient le même poste pour une compagnie d'infanterie. En 1776, il est nommé capitaine aide-major du quartier de Mont-Louis, chargé de la police du quartier. En 1777, épuisé et en mauvaise santé il retourne en France alors que ses supérieurs demandent qu'il soit décoré « de la croix de St Louis, au titre de retraite et de récompense de ses services. »[4].
En 1787, Jean Payen de Boisneuf achète, 61 600 livres , à Pernay en Touraine, la « seigneurerie de Fouinais » qui comprend une métaierie et une maison. L'année suivante, il est reçu franc maçon par la loge des Amis réunis[3].
Député des états généraux et de la constituante
Jean Payen de Boisneuf est élu, le , député du Tiers état aux États généraux par le bailliage de Touraine, avec 99 voix sur un total de 162 votants. L'intendant lui donne le qualificatif d'« Américain très riche » dans son rapport[5].
Il est présent au serment du Jeu de paume, puis devient membre du comité colonial[5]. Le , il fait partie des nouveaux membres du comité des recherches, avec : Poulain de Corbion, l'abbé Joubert, de Pardieu, Ledéan, Voidel, Cochon de l'Apparent, Verchère de Reffye, Rousselet, de Macaye, De Sillery, Babey[6].
Membre du Club des feuillants, il est un ami intime de Moreau de Saint-Méry, comme lui, il défend l'esclavage, notamment le , il intervient pour souligner l'impact négatif provoqué par la déclaration des droits de l'homme sur les colons de Saint-Domingue « les membres de l'assemblée colonial ont été égarés par la crainte d'une application rigoureuse de cette déclaration dans un pays où l'existence est inconcevable avec l'article premier »[3].
Il assiste à l'installation de l'évêque constitutionnel de Paris, Gobel, le . Sa dernière implication sur le territoire métropolitain français est d'être nommé 2e haut-juré d'Indre-et-Loire, le [5].
Émigre aux États-Unis
Après avoir refusé d'être élu à la mairie de Tours, Jean Payen de Boisneuf vend, le , à R. de la Missardière son beau-frère, sa propriété de Touraine pour 150 000 livres. En 1793, il émigre à Philadelphie aux États-Unis[3]. Il réside à Frederick sur la plantation l'Hermitage (L'Hermitage Slave Village Archeological Site (en)) appartenant à la famille de la Vincendière.
Jean Payen de Boisneuf meurt le [1]. Il est enterré au St. John's Cemetery (en) à Frederick, ville de l'État du Maryland aux États-Unis[7].
Écrits de Jean Payen de Boisneuf
- Lettre aux Français - 1793. Manifeste de Payen-Boisneuf aux colons de Saint-Domingue (Ouvrage patrimonial de la Bibliothèque numérique Manioc. Service commun de la documentation, Université des Antilles et de la Guyane. Conseil Général de la Martinique, Bibliothèque Schoelche), , 4 p. (lire en ligne).
- To John Adams from Jean Payen de Boisneuf, 6 ferbruary 1798 (Lettre de Jean Payen de Boisneuf au président des États-Unis John Adams), Adams Papers, , 1 p. (lire en ligne).
Notes et références
- Assemblée nationale 2018, p. informations générales.
- Vaissière 1885, p. 154.
- Delavenne 1955, p. 78.
- Vaissière 1885, p. 155.
- Assemblée nationale 2018, p. biographie.
- de Bonnay 1883, p. 295.
- Find A Grave 2018, fiche en ligne.
Voir aussi
Bibliographie
- P. de Vaissière, Personnel colonial ancien : Payen de Boisneuf, Jean, aide-major des milices de Saint-Domingue 1782/1785 (Dossier FR ANOM COL E 332 documents numériques), Paris, Secrétariat d'État à la Marine, (lire en ligne), p. 153-226.
- Charles-François de Bonnay, « Liste des nouveaux membres du comité des recherches et du comité des rapports, lors de la séance du 26 avril 1790 », dans Jérôme Mavidal (dir.), Émile Laurent (dir.), Archives Parlementaires de 1787 à 1860, t. XV : Du 21 avril au 30 mai 1790, Paris, Librairie Administrative P. Dupont, (lire en ligne), p. 295.
- « Jean Payen de Boisneuf », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Anthony-Louis Elicona, Un colonial sous la Révolution en France et en Amérique : Moreau de Saint-Méry, Paris, Jouve, , 271 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
- G. Debien, « Gens de couleur libres et colons de Saint-Domingue devant la Constituante (3e partie et fin) », Revue d'histoire de l'Amérique française, no 4,‎ , p. 530-549 (lire en ligne, consulté le ).
- A. Delavenne, « Jean Payen de Boisneuf », dans Recueil généal. de la bourgeoisie ancienne, (lire en ligne), p. 78.
- Henri Martin, « Communications : Deux familles de bourgeoisie tourangelle au XIVe siècle : les Frémaut et les Fourques », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 34,‎ , p. 298 ("Payen%20de%20Boisneuf"?rk=42918;4 lire en ligne, consulté le ).
- (en) Joe Baker, « L'Hermitage plantation : Inversting a landscape of pain at monocacy National Battlefield », Common Ground preserving our nation's heritage, no winter,‎ , p. 14-25 (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Sara Rivers-Cofield, « French Refugees and Slave Abuse in Frederick County, Maryland : Jean Payen de Boisneuf and the Vincendière Family at L'Hermitage Plantation », dans Kenneth G. Kelly et Meredith D. Hardy, French Colonial Archaeology in the Southeast and Caribbean, Floride, University Press of Florida, (ISBN 9780813036809, présentation en ligne).
- Manuel Covo, « Le Comité des colonies : Une institution au service de la « famille coloniale » ? (1789-1793) », La Révolution française, no 3,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Webographie
- Assemblée nationale, « Jean Payen de Boisneuf », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
- (en) Find A Grave, « Jean Payen Boisneuf », sur Find A Grave, (consulté le ).
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :