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Jean Nicolas Curély

Biographie

Ses origines

Jean Nicolas Curély est le fils d'un laboureur lorrain, il perd sa mère à l'âge de huit ans. Il rejoint le 8e régiment de hussards en tant qu'engagé volontaire le .

Les campagnes du Rhin et la campagne d'Autriche

Il sert avec bravoure, d'abord comme homme du rang puis comme sous-officier, lors des différentes campagnes qui ont lieu sur le Rhin entre 1794 et 1800. Après 12 ans de service il est officier subalterne. Lors de la campagne d'Autriche le il attaque et vainc près de Afflenz un régiment de cavalerie autrichien entier avec seulement 25 hommes. Ce brillant fait d'armes lui vaut une promotion au grade de sous-lieutenant au début de l'année suivante et une réputation d'homme prometteur.

La Grande Armée

Les deux campagnes suivantes de la Grande Armée lui valent encore deux promotions et c'est en tant que capitaine au sein des hussards qu'il participe à la bataille de Wagram en 1809, où il réussit un coup d'éclat plus grand encore qu'à Afflenz. On lui confie des dépêches pour le vice-roi d'Italie et Curély, accompagné par 40 hommes, doit faire son chemin au travers des lignes autrichiennes, reconnaissable de tous, y compris de ses ennemis, passant très près du camp de base de l'archiduc Jean. Il finit néanmoins par accomplir sa mission en sureté. Ce type d'exploits, comparable à certains faits d'armes célèbres de la guerre de Sécession, est relativement rare dans les guerres européennes de cette époque. Il est récompensé de ce coup de maître par une promotion au grade de chef d'escadron avec lequel il combat pendant la guerre d'indépendance espagnole.

La guerre d'Espagne

Lors de cette campagne, Jean Nicolas Curély se distingua lors d'un combat à Altafulla le où il achève la déroute des Espagnols. Cette charge de cavalerie des plus brillantes est menée avec son escadron et un escadron du 29e régiment de chasseurs à cheval contre plus de 400 cuirassiers et hussards ennemis dont un grand nombre sont tués. Une centaine de chevaux sont pris dans cet affrontement et une soixantaine d’Espagnols se rendent aux chasseurs que commande le chef d’escadron Curély. À la suite de cette belle charge de cavalerie l’ennemi, enfoncé sur tous les points, prend la fuite et est mis dans une telle déroute que la moitié des soldats espagnols jettent leurs armes au sol[1].

La campagne de Russie

Il suit le 20e régiment de chasseurs à cheval en Russie, lequel arrive à Polotsk le et est rattaché au 6e corps de la Grande Armée sous les ordres de Laurent de Gouvion-Saint-Cyr. Durant la retraite de Russie il combat lors de seconde bataille de Polotsk le . Il y commande deux escadrons de troupes légères à cheval, l'un tirée du 20e régiment de chasseurs à cheval et l'autre du 8e régiment de chevau-légers lanciers. Il a reçu l’ordre d’appuyer la droite de la 8e corps d’armée et marche contre l’ennemi, encaissant des charges disproportionnées par rapport aux forces qu’il commande. Il mérite par sa conduite les éloges flatteurs que le maréchal Gouvion-Saint-Cyr consigna dans son rapport au major-général de la Grande Armée Louis-Alexandre Berthier[2]. Il est promu colonel le .

Campagne de France

Lors de la campagne de France, il se distingue particulièrement à la tête du 10e régiment de hussards, au cours de combats à Nesles-la-Montagne et à la bataille de Château-Thierry le . Son rôle lors de cette bataille lui vaut d'être promu par l'Empereur au grade de général de brigade. Il combat encore avec distinction en plusieurs autres occasions au cours de cette campagne avec une brigade improvisée composée d'unités de cavalerie disparates et sut insuffler dans ses formations peu prometteuses un peu de son esprit audacieux, ses régiments se distinguant au cours de plusieurs combats. Le , lors de la Bataille d'Arcis-sur-Aube, la brigade sous son commandement secours avec le plus grand succès les grenadiers et les chasseurs à pied de la Garde impériale qui se trouvent entourés et chargés par des forces ennemis supérieures en nombre.

Les Cent-Jours

Durant les Cent-Jours le général Curély se rallie à l'Empereur, un acte de loyauté dont il doit subir les conséquences par la suite.

La Restauration

Au retour des Bourbons sur le trône de France, il est nommé maréchal de camp et décoré de l'ordre de Saint-Louis. Malgré cela les autorités se montrent suspicieuses envers ce général de cavalerie de la nouvelle génération, et il est placé sur la liste des officiers en retraite dès 1815. Il se retire dans son château à Jaulny avec sa famille (ce dernier est vendu comme bien national à la Révolution et Jean Nicolas Curély s'en porte acquéreur) et mène là bas une existence dans un retirement des plus morne, aggravé en 1824 lorsque son grade lui est retiré (on dit que cela accéléra son décès). Il meurt quelques années plus tard, en 1827.

Conclusion

Le général Curély est arrivé jeune à un grade élevé, on pourrait être tenté de le classer avec d'autres généraux tels que Lasalle ou Montbrun mais sa carrière, qui commence plus tard que la leur, s'arrête avec la chute de Napoléon Ier. Son ami Antoine Fortuné de Brack le définie dans son ouvrage Avant-postes de cavalerie légère comme un incomparable meneur de cavalerie. Le général Curély laisse lui-même un modeste manuscrit derrière lui qui est publié plus tardivement dans le XIXe siècle.

État de services

Affectations

DĂ©corations

Autres informations

Sources

Références

  1. Extrait du rapport du général en chef Decaen au ministre de la Guerre, daté du 31 janvier 1812.
  2. Rapport du Maréchal Gouvion-Saint-Cyr adressé au major-général de la Grande Armée Berthier, daté du 20 octobre 1812.

Bibliographie

  • Charles Antoine Thoumas, Le GĂ©nĂ©ral CurĂ©ly : ItinĂ©raire d'un cavalier lĂ©ger de la grande armĂ©e (1793-1815) Paris, 1887.
  • Antoine FortunĂ© de Brack, Avant-postes de cavalerie lĂ©gère, Paris, 1831.

Liens externes

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