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Jean Ier de Brandebourg

Jean Ier, né vers 1213 et mort le , est un prince de la maison d'Ascanie, fils aîné du margrave Albert II de Brandebourg. Il régna de façon collégiale en tant que margrave de Brandebourg avec son frère cadet Othon III « le Pieux » de 1220 à sa mort.

Jean Ier de Brandebourg
Illustration.
Double statue des margraves-frères Jean Ier et Othon III par Max Baumbach (1900), une partie de l'ancienne allée de la Victoire (Siegesallee) à Berlin, aujourd'hui dans la citadelle de Spandau.
Fonctions
Margrave de Brandebourg
avec son frère Othon III
–
Prédécesseur Albert II
Successeur Othon III
Biographie
Dynastie Maison d'Ascanie
Date de naissance vers 1213
Date de décès
Père Albert II de Brandebourg
Mère Mathilde Wettin
Conjoint (1) Sophie de Danemark
(2) Jutta de Saxe

Leur règne fut consacré à la colonisation germanique des anciens territoires slaves, notamment les plateaux de Teltow et de Barnim, les confins d'Uckermark et le fief de Stargard, ainsi que le pays de Lebus s'étendant aux premiers endroits sur la rive est du fleuve Oder (la future Nouvelle-Marche). Résidant à Spandau, ils fondèrent également plusieurs villes. C'est de cette époque que date la première mention documentale de Cölln (1237) et de Berlin (1244).

Biographie

Jean était le fils aîné d'Albert II (v.1176-1220), margrave de Brandebourg depuis 1205, et de son épouse Mathilde (morte en 1225), fille du margrave Conrad II de Lusace, issue de la maison de Wettin. À la mort de leur père, le , Jean et son frère cadet Othon (1215-1267) sont encore mineurs ; l'empereur Frédéric II a chargé l'archevêque Albert de Magdebourg et le prince Henri d'Anhalt, cousin d'Albert II, de leur garde.

Politique impériale

Même pendant leur minorité, les jeunes margraves doivent repousser des attaques de leur parent ascanien le duc Albert de Saxe, frère cadet d'Henri. Après la mort de leur mère en 1225, les frères ont pû exercer la suprématie intégrale sur la marche de Brandebourg, fondée par leur arrière-grand-père Albert Ier « l'Ours » en 1157.

Ils parvinrent à asseoir durablement le poids politique et le rayonnement du Brandebourg dans le Saint-Empire : à la mort de leur beau-frère Henri de Brunswick en 1227, prince de la puissante dynastie des Welf, ils soutiennent la succession de son neveu Othon l'Enfant en Brunswick-Lunebourg. En 1235, les margraves ainsi que leurs adversaires et alliès ont participé à la diète de Mayence où l'empereur Frédéric II a proclamé ses capitulations impériales.

Plus tard, pendant le Grand Interrègne, à la suite des affrontements entre Conrad IV de Hohenstaufen, fils de Fréderic II, et l'antiroi Henri le Raspon, ils ont soutenu la succession de Guillaume de Hollande. Après la mort de Guillaume en 1256, la puissance de Brandebourg permit au frère de Jean, Othon III, de briguer la couronne impériale. L'année suivante, les frères ont pris part à l'élection d'Alphonse de Castille ; l'électorat de Brandebourg a été confirmé par la Bulle d'or cent ans plus tard.

Colonisation

La marche de Brandebourg sous le règne des Ascaniens ; les acquisitions de Jean et Othon III en vert.

Le règne des deux margraves est marqué par la colonisation des territoires de l'Est, qui rattacha au Saint-Empire les derniers régions de l'ancienne marche du Nord jusqu'aux confins du royaume de Pologne qui à ce temps subit une période de « démembrement territorial » sous le règne de la maison Piast. C'est ainsi qu'ils fondèrent plusieurs bourgs, se consacrant particulièrement au développement des deux villes jumelles de Cölln et Berlin dans la vallée proglaciaire de la Sprée. Ils firent de la forteresse des Ascaniens, édifiée sur la colline voisine de Spandau, leur résidence favorite.

En 1236, les margraves acquéraient la seigneurie de Stargard avec les domaines de Beseritz et Wustrow des mains du duc Warcisław III de Poméranie. En 1245, après de longs et pénibles conflits, ils conquirent les forteresses de Köpenick, située à la confluence de la Sprée et de la Dahme, et de Mittenwalde, anciennes propriétés des Wettin, souverains de la marche de Lusace au sud. Les frères ont également pu acquérir la région de l'Uckermark par un accord avec le duc poméranien Barnim Ier signé en 1250.

À partir de 1249, les margraves avaient acquis des premières parties du pays de Lebus (terra lubucensis) dans l'Est, initialement sous la domination des ducs de Silésie. En 1253, Jean concéda des droits urbains à Francfort-sur-l'Oder ; quatre ans plus tard, il fonda la ville de Landsberg au bord de la Warta face à la forteresse polonaise de Santok. En 1261, Jean et Othon rachetaient aux Templiers la ville de Soldin qui devient le chef-lieu de la Nouvelle-Marche au déla de l'Oder (terra transoderana). Néanmoins, l'extension envisagée de leurs territoires jusqu'à la côte Baltique en Poméranie n'est pas réussie.

Règlement de succession

Église de Chorin.

Vers l'an 1258, à la suite du mariage de Jean avec Jutta (Brigitte), fille du duc Albert de Saxe, les frères décidèrent d'un commun accord de partager la marche de Brandebourg entre leurs deux lignées, la lignée johannique et la lignée othonienne. Jean et ses descendants ont reçu les territoires de l'Altmark autour de Stendal, le pays de la Havel et l'Uckermark, alors qu'Othon possédait les forteresses de Brandebourg-sur-la-Havel, Spandau et Salzwedel, ainsi que les pays de Barnim, Lebus et Stargard. En même temps, les margraves fondèrent le monastère cistercien de Chorin sous le nom de Mariensee puisque le monastère maternel de Lehnin, tombeau ancestral des margraves de la maison d'Ascanie, allait échoir désormais à la lignée othonienne. À l'extinction de cette dernière lignée, en 1317, les deux fiefs ascaniens furent réunifiés sous la couronne du petit-fils de Jean Ier, le margrave Valdemar de Brandebourg.

Le pape Clément IV songeait à confier à Jean de Brandebourg la direction de la croisade en préparation, quand celui-ci mourut le [1]. À la mort de Jean, son frère Othon III assuma seul le gouvernement du Brandebourg en 1266 ; toutefois, il lui-même mourut en 1267 et le fils aîné de Jean Ier, à savoir Othon mit dem Pfeil (« à la Flèche »), devint margrave sous le nom de Othon IV.

Mariages et descendance

Le groupe sculptural de l'Allée des victoires s'orne de la double statue en pied des margraves-frères Jean Ier et Othon III. Les personnages secondaires sont le prieur Siméon de Cölln (à gauche), et l'écoutète Marsile de Berlin (à droite).

Jean Ier épousa en premières noces la princesse Sophie de Danemark (1217–1247), fille du roi Valdemar II de Danemark et de Bérengère de Portugal, en 1230, dont :

Après la mort de Sophie de Danemark, Jean Ier se remarie en 1255 avec Jutta (Brigitte) († 1266), fille du duc Albert Ier de Saxe et d'Agnès d'Autriche, dont :

Jean Ier retint prisonnier le roi danois Éric V de 1261 à 1264. Ce dernier épousa sa fille Agnès en 1273.

Ascendance

Notes

  1. Jean Richard, La croisade de 1270, premier « passage général » ? », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, no 2, 1989, p. 515 note 25.

Source

  • Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de gĂ©nĂ©alogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă  nos jours, prĂ©f. H. F. Wijnman, Ă©ditions Brill Leyde 1890-1893, rĂ©Ă©dition 1966, volume III, chapitre VIII « GĂ©nĂ©alogie des Margraves de Brandebourg. Maison d'Ascanie » . Tableau gĂ©nĂ©alogique n° 7.


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