Jean II de Châlon-Auxerre

Le dauphin Charles V de France, fils aîné et lieutenant du roi de France, donne à Jean d'Auxerre, conseiller du roi et bourgeois de Paris, une maison dite "maison aux Piliers", sise place de Grève à Paris. Cet acte rédigé en français en octobre 1356 est scellé du grand sceau royal en cire verte auquel il manque la moitié, pendant sur lacs de soie verte et rouge. Archives nationales de France.

Jean de Chalon, de la maison de Chalon-Bourgogne-Comté, est le fils de Guillaume de Chalon, comte d'Auxerre († 1304) et d'Éléonore de Savoie, fille du comte de Savoie Amédée V. Il est le petit-fils de Jean I^er de Chalon-Auxerre († 1309, fils cadet de Jean le Sage ou l'Antique comte de Chalon et comte-régent de Bourgogne, et d'Isabelle de Courtenay-Champignelles) et d'Alix de Bourgogne-Duché († 1290, comtesse d'Auxerre, sœur de la comtesse Marguerite de Bourgogne-Tonnerre).

Sa première épouse, Marie, est la dernière fille du comte Amédée II de Genève, comme le rapportent les historiens Louis Moréri (1718)[1] ou plus récemment Pierre Duparc (1978)[2], ou encore Richard Prot et Pierre Crinon[3]. Cependant, Moréri[1] fait mourir à tort notre Jean II à la bataille de Crécy en 1346, et donne Marie de Genève comme la mère de Jean III d'Auxerre, alors qu'il était en fait le fils d'Alix de Bourgogne-Montbéliard ci-après. Duparc cite Marie comme comtesse d'Auxerre au testament de son père Amédée II de Genève en septembre 1306 : le mariage a donc été précoce[2] ; Marie serait morte vers 1316. Prot et Crinon[3] établissent que Jean II est excommunié en 1341-1351 par Hugues VI de Vienne, archevêque de Besançon, petit-cousin de Marie de Genève et fils de Philippe de Vienne, de Seurre et Pagny, pour avoir battu monnaie à Orgelet, mais ce droit de frappe monétaire est effectivement concédé à perpétuité à Jean par l'empereur Charles IV en octobre 1353.

Jean de Chalon épouse ensuite (1317) Alix de Bourgogne-Montbéliard, dame de Montfleur, Lons en partie avec Montaigu, fille du comte Renaud. De leur union naissent :

• Jean III de Chalon-Auxerre, né vers 1318 et † 1379, comte d'Auxerre et comte de Tonnerre, d'où postérité : Louis, père de Louis II, Hugues, Jeanne II et Marguerite II de Tonnerre (dame de St-Aignan ; ∞ Olivier de Husson, d'où la succession de Tonnerre)
• Guillaume, † 1360, seigneur de Chavannes et Dramelay, x Jeanne de Châteauvillain
• leur frère cadet Tristan († assassiné en 1369), seigneur de Rochefort, Châtel-Belin, Orgelet, Arinthod, Dramelay, Monnet, Montfleur, Montaigu [4], ∞ Jeanne de Vienne (fille de Philippe II ou III de Vienne-Montmorot, Lons et Ruffey : cf. l'article Ste-Croix). Père de :
  • Jean de Chalon de Chatelbelin, † en 1396 à Nicopolis, sans postérité de ses deux épouses (1) Jeanne de Montfaucon-Montbéliard, puis (2) Jeanne de Ghistelles (remariée à Jean II de Neufchâtel-Montaigu), et dont hérita son petit-cousin Louis II, comte de Tonnerre, petit-fils de Jean III ci-dessus,
  • et Alix de Chalon († v. 1426), dame de Montfleur, ∞ (1) de François de Sassenage : Postérité, dont leur petite-fille Alix de Luyrieu(x) (fille de leur propre fille Jeanne de Sassenage et d'Humbert de Luyrieux), ∞ (2) en 1424 de Pierre de La Baume-St-Sorlin
• Henriette, dame de Binans, ∞ Hugues de Vienne seigneur de Pagny : d'où la suite des barons de Pagny.
• Margueritte († 1378), ∞ (1) Jean de Savoie, fils du baron Louis II de Vaud, ∞ (2) Henri de Vienne, seigneur d'Antigny.
• Jeanne (morte vers 1342), épouse de Thibaud V de Neuchâtel-Bourgogne.
• Béatrice, dame de Montgeffon en Comté, ∞ deuxième femme d'Humbert VI de Thoire-Villars, d'où, entre autres enfants : Humbert VII (père d'Humbert VIII, et de Louise de Thoire-Villars, première femme de Guillaume de Vienne : les deux sans postérité) ; Alix de Thoire-Villars (femme de Huguenin VII ou VIII de Vienne seigneur de Seurre et Ste-Croix, † 1390, demi-frère aîné de Guillaume de Vienne qu'on vient de rencontrer) ; Éléonore de Villars, mariée à 1/ Édouard, seigneur de Beaujeu et 2/ Philippe III de Lévis-Mirepoix, vicomte de Lautrec

À la mort de Jean, c'est sa sœur Jeanne qui lui succède comme régente en attendant que son fils Jean III soit adulte.