Accueil🇫🇷Chercher

Jean Claude Gandur

Jean Claude Gandur, né le à Grasse (Alpes-Maritimes), est un homme d'affaires, collectionneur d’art et mécène suisse, originaire du canton de Vaud. Il est « l’un des cinq ou six plus grands collectionneurs d’art de l’Antiquité sur la planète »[1].

Jean Claude Gandur
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

Origines et formation

Après une enfance égyptienne passée à Alexandrie, puis des études de droit et de sciences politiques à l’université de Lausanne, Jean Claude Gandur rejoint en 1976 la société du négociant en matières premières Philipp Brothers (qui deviendra ensuite Phibro), où il restera huit ans[2], travaillant pour la filiale zougoise de l’entreprise. C’est cette formation qui le mène à l’industrie pétrolière dans laquelle il connaîtra un succès « fulgurant »[3].

Activité dans l'industrie pétrolière

En 1987, Gandur fonde le complexe pétrolier Addax and Oryx Group (AOG). Le focus de cette société est l'exploitation pétrolière en Afrique, notamment au Nigéria. En 2009, Addax Petroleum est revendu au groupe chinois Sinopec pour plus de 7 milliards de dollars[4] - [5]. Gandur poursuit son activité avec la création d’Oryx Petroleum, et de la société Nyala Shipping SA[6].

Fortune personnelle

Depuis 2008, le nom de Jean Claude Gandur apparaît sur la liste des plus grosses fortunes mondiales établie par le magazine économique américain Forbes. En 2010, sa fortune était estimée à plus de deux milliards de francs suisses[7]. En 2011, toujours selon Forbes, il se classe au rang de septième fortune de Suisse[8].

Fondation Gandur pour l’art

Aux côtés d’œuvres antiques grecques et romaines, la collection d'antiquités égyptiennes de Jean Claude Gandur est une des plus importantes au monde encore en mains privées. La Fondation Gandur pour l'Art qu'il a constituée en gère également ses œuvres d'art moderne, collection d’environ huit cents toiles de peinture expressionniste européenne non figurative d'après-guerre, ce qui en fait une des dix collections importantes au monde[9].

En , Jean Claude Gandur s'engage auprès de la ville de Genève à investir 20 millions de francs suisses dans les travaux de rénovation et d'agrandissement du musée d'art et d'histoire par Jean Nouvel et à confier au musée pour une durée de 99 ans ses collections d'antiquités et de peinture moderne[10].

Par un vote négatif à la suite d'un référendum, le , le projet d'agrandissement du musée d'art et d'histoire de Genève par Jean Nouvel est abandonné, entraînant le retrait de Jean Claude Gandur.

En 2011, une centaine de peintures de sa collection sont exposées au musée Rath, puis au musée Fabre à Montpellier, parmi lesquelles des œuvres de Dubuffet, Picabia, Fautrier, Poliakoff, Alfred Manessier, Jean Le Moal ou Georges Mathieu, de l’Allemand Hans Hartung, l'Italien Lucio Fontana ou le Catalan Antoni Tàpies.

Un nouveau projet de musée est lancé dans les années 2020. Le musée serait construit sur fonds privés (budget prévisionnel de 50 à 60 millions d'euros), la fondation demandant toutefois la mise à disposition d'un terrain. Fin 2022, sont en lice des sites à Bordeaux, Strasbourg, Annecy, Rouen, Fessenheim, Arles et Caen[11].

Affaires judiciaires

Depuis 2009, un procès oppose Jean Claude Gandur et Vincent Mangeat, l'architecte qui avait dirigé le chantier de la villa Gandur, à Tannay, achevée en 2006[12]. L'un des éléments du procès est la défaillance d'un climatiseur, qui a endommagé la collection d'œuvres anciennes[13].

En 2015, à la suite de la publication d'un article dans le quotidien genevois Le Courrier, dans le cadre du débat sur la rénovation du musée d'art et d'histoire, Gandur dépose une plainte pénale pour diffamation et calomnie, et une plainte civile pour atteinte à l’honneur, contre le journaliste auteur de l’article[14]. La plainte pénale est classée par le procureur général genevois en , mais le plaignant dépose un recours devant le Tribunal fédéral, et poursuit le procès civil devant le Tribunal civil de première instance[15].

En 2022, il dépose une plainte contre X après avoir découvert qu'un portrait de Fayoum dont il a fait l'acquisition et provenant de la fondation Pierre Bergé était un faux[16].

Vie privée

En 2015, Jean Claude Gandur, qui vivait alors à Londres, déménage à Malte, et y domicilie le groupe AOG[17].

Notes et références

  1. Élisabeth Eckert et Pascale Zimmermann, « Genève peut entrer dans le top 10 des musées d’Europe », La Tribune de Genève, 12 mars 2010.
  2. Bruna Basini, « Jean Claude Gandur: Pétrole et œuvres d’art », Le Journal du dimanche, 15 mai 2010.
  3. La Tribune de Genève, art. cit. du 12 mars 2010.
  4. Gandur: mécène en eaux troubles, Le Courrier, mai 2015
  5. Richard Etienne, « Le pétrolier Oryx licencie 40 % de ses effectifs suisses », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Bruna Basini, art. cit.
  7. J.-Cl. Péclet, « Jean-Claude Gandur, « L’exil a forgé mon caractère » : d’Alexandrie à Genève, en passant par Château-d’Œx, Zoug, l’Afrique et le Kurdistan, une vie mouvementée consacrée au négoce et à la passion de l’art », Le Temps, 12 mars 2010.
  8. « Jean-Claude Gandur », Forbes, mars 2011.
  9. « Le portrait de Jean-Claude Gandur, milliardaire et passionné d'art », TSR, 8 mai 2011.
  10. « Rénovation et agrandissement du MAH », site de la ville de Genève, 19 octobre 2011.
  11. « Caen toujours dans la course pour le musée du milliardaire suisse », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Sylvain Besson, « Gandur contre Mangeat, bataille d'ego pour une villa fantôme », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Agathe Duparc, « Jean-Claude Gandur raconte sa passion pour les pièces d'antiquité », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  14. Anna Vaucher, « La Ville et Gandur ont révisé la convention pour le MAH », La Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Laura Drompt, « Jean Claude Gandur: «J’ai été choqué, meurtri» », Le Courrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) Devorah Lauter, « A Top Swiss Collector Believes He's Been Fooled by the Antiquities Smuggling Ring That Ensnared the Louvre's Director: 'It's Frightening' », sur Artnet News, (consulté le )
  17. Richard Etienne, « Jean Claude Gandur, le milliardaire vaudois s'exile à Malte », 24Heures,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Éric de Chassey et Éveline Notter, Les Sujets de l'abstraction, catalogue de l’exposition prĂ©sentĂ©e au musĂ©e Rath de Genève du au , Éditions 5 Continents, 2011, 320 p. (ISBN 9788874395958)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.