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Jean Bricaud

Jean Bricaud (ou Joanny Bricaud), est un occultiste et franc-maçon français, né le à Neuville-sur-Ain (Ain) et mort le à Francheville.

Jean Bricaud
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Ancien cimetière de Francheville (d)
Pseudonyme
Tau Jean II.
Nationalité
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Membre de

Biographie

Jean Bricaud est issu d’une famille paysanne, et il entre au petit séminaire de Meximieux[1]. Durant son adolescence, il découvre des livres d’occultisme, ce qui le conduit à refuser de poursuivre ses études au grand séminaire. Il se fixe alors à Lyon et entre au Crédit lyonnais (en 1897), société dans laquelle il travaillera toute sa vie. Il est mobilisé durant la première guerre mondiale. Il épouse le Marie-Anne Neysson (1884-1958), dont il divorce (1911), pour épouser () Eugénie-Antoinette Allemand (1884-1958), qui le secondera et l'aidera dans sa carrière occultiste.

À Lyon, il rencontre de nombreux occultistes: Auguste Vandekerkhove, alias S.U. Zanne (1838-1923), Gervais-Annet Bouchet (1863-1927), alias Elie Alta, ou Elie Steel, qui l’introduit auprès du Dr Emmanuel Lalande (1868-1926), intime de Gérard Encausse, qui le présente à son beau-père, Nizier Anthelme Philippe (1849-1905) thaumaturge connu sous le nom de "Maître Philippe". Celui-ci dirige à Lyon l’École pratique de magnétisme dans laquelle Bricaud s’inscrit le . Il rédige une brochure Le Maître Philippe (en 1927). S'ensuivent d'autres fréquentations lyonnaises : le philosophe Pierre-Camille Revel (1853-1932), le magnétiseur spirite Alphonse Bouvier (1851-1931), et Jacques Charrot (1831-1911), élève d'Eliphas Lévi, qui devient son maître de kabbale et de magie.

En 1901, Léonce Fabre des Essarts (1848-1917) consacre Bricaud évêque de Lyon[2], sous le nom de "Tau Johannes", dans l'Église gnostique de France (ou Église Gnostique Valentinienne) fondée par Jules Doinel en 1890.

En 1907, Bricaud rompit avec Fabre des Essarts pour fonder sa propre branche de l'Église gnostique. Bricaud, Fugairon et Encausse, dans une première tentative, nommèrent leur branche de l'Église : Église catholique gnostique. Après 1907, afin de clairement distinguer les deux branches de l'Église gnostique, celle de Fabre des Essarts fut connue sous le nom d'« Église gnostique de France ». En février 1908, le synode épiscopal de l'Église catholique gnostique se réunit et élit Bricaud comme Patriarche sous le nom de "Jean II". En 1908 l'Église catholique gnostique voit son nom changer en Église gnostique universelle. En 1911, Papus fait de cette Église l'Église officielle du Martinisme. En 1960, Robert Ambelain change le nom d’« Église gnostique universelle » en « Église gnostique apostolique ».

Jean Bricaud devient aussi franc-maçon du Rite de Memphis-Misraïm. Il est, un temps, le disciple du Maître Philippe de Lyon. Il est ordonné prêtre le par Monseigneur Louis-Marie Giraud, évêque de l'Église gallicane, et obtient, le , la "consécration épiscopale" du même évêque, à la mine Saint-Amand, près d'Ambert (Puy-de-Dôme). Dès lors le renouveau gnostique dit relever d'une "succession apostolique", selon une mode en cours dans certains milieux occultistes de cette époque: mais, bien évidemment l'Église gallicane n'étant point celle de Rome (et étant au moins partiellement reliée au mouvement théosophiste), la validité de cette « succession apostolique » est considéré comme illicite au regard du catholicisme romain (codes de droits canon 1331, § 1, 2 ; cf. CIC 1917, C. 2261, § 1) .

Bricaud était intimement lié aux occultistes qui gravitaient dans l'entourage de Vintras: il possédait en particulier un exemplaire des "hosties sanglantes" transmises au sataniste excommunié (et ex-abbé) Joseph-Antoine Boullan et avait rédigé un opuscule de sorcellerie intitulé Méthode pratique pour l'incubat et le succubat. Ce milieu a eu une influence sur le mouvement "traditionaliste" du début du XXe siècle (Barrès,Léon Bloy etc.), lequel était fortement influencé par le soi-disant "secret de La Salette".

En 1914, Jean Bricaud reprend, à Lyon, et à la suite de Teder (Charles Détré), le mouvement martiniste sur la base des accords de 1911, et les règles de recrutement de Willermoz. Jean Bricaud est nommé légat de l'Ordre Martiniste pour la province de Lyon. Il devient également Grand Maître de Memphis, patriarche de l'Église gnostique universelle, et président de la société occultiste internationale. Il désigne Constant Chevillon comme son successeur martiniste en septembre 1932.

Jean Bricaud meurt le . Il est enterré le 24 février à Francheville, près de Lyon. C'est au domicile de l'épouse de Jean Bricaud, en 1944, que Constant Chevillon sera arrêté puis assassiné par la milice, selon des modalités qui restent énigmatiques.

Son successeur direct dans l'épiscopat fut Victor Blanchard, "Targelius", consacré le selon le "pontificat vieux-catholique".

Bibliographie

Ĺ’uvres de Jean Bricaud

  • CatĂ©chisme gnostique Ă  l'usage des fidèles de l'Église catholique gnostique, Édition du RĂ©veil gnostique, Lyon, 1907, 47 p. Comprend un Symbole de l'Église Gnostique
  • Exposition de la religion chrĂ©tienne, moderne, scientifique et philosophique, Ă©crit avec Louis-Sophrone Fugairon, 2° Ă©d., Chacornac, 1909, XIV-384 p.
  • Huysmans, occultiste et magicien ; avec une Notice sur les hosties magiques qui servirent Ă  Huysmans pour combattre les envoĂ»tements, Chacornac, 1913, 43 p. Sur Joris-Karl Huysmans
  • J.-K. Huysmans et le satanisme : d'après des documents inĂ©dits, Chacornac, 1913, 77 p.
  • La messe noire ancienne et moderne, Chacornac, 1924, 68 p.
  • Les IlluminĂ©s d'Avignon, 1927, 114 p.
  • Notes historiques sur le Rite ancien et primitif de Memphis-MisraĂŻm, Lyon, 1933, 15 p.
  • Notice historique sur le martinisme, Lyon, Édition des Annales initiatiques, 1935, 16 p.
  • MĂ©thode pratique pour l'incubat et le succubat, brochure anonyme de sorcellerie dont Bricaud Ă©tait l'auteur.

Études sur Jean Bricaud

  • Philippe Encausse, Sciences occultes. Papus, sa vie, son Ĺ“uvre, OCIA, 1949.
  • Robert Amadou, « L'Église Gnostique - histoire, doctrine, rites », in L'Autre Monde,
  • RenĂ© Le Forestier, L'occultisme en France au XIXe et XXe siècle : l'Église Gnostique, 1990 - Archè, Milan.

Notes et références

  1. Serge Caillet (préf. Pierre Mollier), Les compagnons d'Alexandrie, Aubagne, Les Éditions de la Tarente, , 215 p. (ISBN 978-2-916280-53-0), p. 74.
  2. André Combes, « Oswald Wirth, du GODF à la GLSE, de la GLSE à la GLDF (1884-1914) », Chroniques d'histoire maçonnique, vol. 2, no 78,‎ , p. 29-55 (note 10) (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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