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Jean André Valletaux

Jean AndrĂ© Valletaux, aussi appelĂ© sieur de la Plante, dit « La CĂŽte », nĂ© le Ă  Hiersac[1] (Charente) et mort le Ă  Quintanilla-del-Valle (Espagne), est un gĂ©nĂ©ral et homme politique français de la RĂ©volution et de l’Empire, tuĂ© au combat pendant la guerre d'indĂ©pendance espagnole.

Jean André Valletaux
Jean André Valletaux

Surnom La CĂŽte
Naissance
Hiersac (Royaume de France)
DĂ©cĂšs (Ă  53 ans)
Quintanilla-del-Valle (Espagne)
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Grade Général de brigade
AnnĂ©es de service 1779 – 1811
Commandement Armée des cÎtes de Brest
Armée du Portugal
Armée du Nord
Armée du Rhin
Gouverneur de Bois-Le-Duc
Conflits Guerres de la RĂ©volution
Guerre de Vendée
Chouannerie
Guerres napoléoniennes
Distinctions Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
Hommages Nom gravĂ© sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 32e colonne.
Autres fonctions Député des CÎtes-du-Nord (1802-1807)

Biographie

NĂ© dans une famille d'un pĂšre agriculteur, AndrĂ© Valletaux, sieur de la Plante, et de Marie Valletaux, Jean AndrĂ© Valletaux entre au service comme simple soldat dans le rĂ©giment d'Aunis (31e rĂ©giment d'infanterie de ligne) le , dans lequel un de ses frĂšres sert dĂ©jĂ  en qualitĂ© d’officier. Il devient caporal le , sergent le , sergent-major le et enfin adjudant-sous-officier le , en pleine RĂ©volution.

Soldat de la garde constitutionnelle

Sous l'ordre du ministre de la Guerre, il est choisi pour remplir les fonctions d'adjudant-sous-officier dans la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI[2]. Il sert dans ce dernier corps lorsque, le , le peuple, Ă©chauffĂ© par les Jacobins, force l'entrĂ©e du palais des Tuileries, fait irruption dans les appartements et contraint le roi Ă  se coiffer du bonnet rouge. L'adjudant Valletaux, qui n'est pas de service, vient au palais et se prĂ©sente dans l'appartement du roi au moment oĂč la reine Marie-Antoinette, tenant le dauphin dans ses bras, y entre par une autre porte. Il protĂšge la souveraine en s'interposant face aux rĂ©volutionnaires. Une personne de la Cour lui fait l’observation que ses expressions sont dĂ©placĂ©es en prĂ©sence de Leurs MajestĂ©s, la reine, qui a entendu l'interlocuteur, se hĂąte d'intervenir en disant: «Ah! Laissez-le dire; plĂ»t Ă  Dieu que tous les Français lui ressemblassent!». Le lendemain, la reine lui fait donner un logement au Garde-Meuble.

Bien que la Garde constitutionnelle du Roi ait Ă©tĂ© licenciĂ©e peu de temps aprĂšs, il ne quitte cependant pas Paris, quoique sans emploi. Dans la journĂ©e du , il se rend encore au palais des Tuileries et rejoint les serviteurs qui entourent le Monarque pendant que l’on massacre les Gardes suisses dans les cours du chĂąteau. Quelques personnes donnent au roi le conseil de prendre une rĂ©solution Ă©nergique, mais Louis XVI veut Ă©viter une effusion de sang. Tout Ă  coup une dĂ©putation de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative, qui a traversĂ© le jardin, arrive aux Tuileries, se prĂ©sente au roi et l'engage Ă  se rĂ©fugier avec sa famille au sein de l'AssemblĂ©e. C'est alors, parmi les assistants, un sauve-qui-peut gĂ©nĂ©ral. L'adjudant Valletaux descend, avec quelques autres personnes, dans les cuisines donnant sur le jardin des Tuileries, espĂ©rant y trouver une issue. Mais tout est fermĂ© et il faut perdre quelques minutes pour enfoncer une porte. Pendant ce temps, les Jacobins, armĂ©s de piques, envahissent le jardin. Valletaux parvient nĂ©anmoins Ă  se faire jour, accompagnĂ© de deux grenadiers et il se dirige du cĂŽtĂ© de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative, oĂč il a l'intention de chercher un refuge. Ses deux camarades sont massacrĂ©s au moment oĂč ils mettent, tous les trois, le pied sur le seuil de la porte de la salle des reprĂ©sentants. Valletaux rĂ©ussit Ă  se sauver et parvient Ă  se rĂ©fugier dans sa chambre.

Pendant la nuit qui suit cette journĂ©e, les assassins, courant de porte en porte, recherchent dans leurs logements les anciens gardes du roi dont ils ont dĂ©cidĂ© l‘immolation. Plusieurs de ces militaires sont arrĂȘtĂ©s, puis conduits Ă  la prison de l'Abbaye, oĂč ils sont Ă©gorgĂ©s avec les Suisses dans les journĂ©es de septembre. L'adjudant Valletaux, lorsqu'il entend les pas des Ă©gorgeurs se rapprocher du local qu'il habite, se revĂȘt Ă  la hĂąte de son ancien uniforme du rĂ©giment d'Aunis, qu'il a heureusement conservĂ© parmi ses effets, et affirme aux Ă©meutiers qui pĂ©nĂštrent chez lui qu'il appartient au 31e rĂ©giment d'infanterie, ce qui le sauve.

Ascension militaire et faits d'armes

Quelques jours aprĂšs, des officiers du 4e bataillon de volontaires de la Charente, qui viennent d'arriver du camp de Soissons Ă  Paris et demandent Ă  Valletaux s'il lui convient d'ĂȘtre leur chef. Il accepte la proposition et se rend au camp, oĂč il est Ă©lu chef de bataillon et prend le commandement.

Le 9 pluviĂŽse an II (), il est nommĂ© chef de la demi-brigade des Lombards et reçoit les Ă©paulettes de gĂ©nĂ©ral de brigade le 23 VendĂ©miaire an III ( mĂȘme annĂ©e). Ces deux grades sont les rĂ©sultats de sa participation aux trois premiĂšres campagnes Ă  l'armĂ©e du Nord, des CĂŽtes-de-Brest et des CĂŽtes-de-l'OcĂ©an. Il a Ă©galement Ă©tĂ© blessĂ© au siĂšge de Bois-le-Duc par un boulet.

Le 1er pluviĂŽse an III (), il passe Ă  l'armĂ©e des cĂŽtes de Brest, sous les ordres de Hoche. Il commande la colonne du centre lors de l'attaque et la prise du fort PenthiĂšvre, le 2 thermidor suivant () oĂč il reçoit un sabre d'honneur. Il est Ă©crit Ă  ce propos dans les Victoires et ConquĂȘtes, page 221, tome IV : « La colonne du gĂ©nĂ©ral Valletaux arrive la premiĂšre au pied du retranchement des Royalistes et commence aussitĂŽt l'attaque. Les Chouans qui gardaient les avant-postes sont surpris et Ă©gorgĂ©s. L'alarme se rĂ©pand sur la ligne et autour du fort. Les canonniers Ă©migrĂ©s sont Ă  leurs piĂšces et font feu sur les RĂ©publicains, qui n'ont point d'artillerie Ă  opposer Ă  celle de leurs ennemis. L'humiditĂ© a d'ailleurs rendu leurs fusils inutiles ; la baĂŻonnette seule leur reste pour combattre. Mais comment atteindre un ennemi retranchĂ© dans des ouvrages d'un difficile accĂšs ? Le gĂ©nĂ©ral Valletaux donne l'exemple, et s'Ă©lance sur les retranchements. Il est repoussĂ©, ainsi que tous ceux qui l'ont suivi. La colonne du gĂ©nĂ©ral Humbert s'avance avec une Ă©gale intrĂ©piditĂ© sur les points qui lui ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s : mais, doublement foudroyĂ©s par l'artillerie des Ă©migrĂ©s et par les chaloupes anglaises qui se sont rapprochĂ©es de la cĂŽte, les RĂ©publicains sont Ă©branlĂ©s, oublient leur audace accoutumĂ©e et rĂ©trogradent. Le vigilant Hoche accourt pour remĂ©dier au dĂ©sordre. Lui-mĂȘme se porte en avant avec quelques braves; mais il reconnaĂźt l'impossibilitĂ© de franchir les obstacles qui lui sont opposĂ©s. Le gĂ©nĂ©ral Botta est blessĂ© mortellement d'un coup de biscaĂŻen. Son escorte Ă©pouvantĂ©e fuit en dĂ©sordre. Tout semblait perdu. Le gĂ©nĂ©ral Hoche, frĂ©missant de rage et croyant avoir donnĂ© dans un piĂšge, se disposait Ă  ordonner la retraite, lorsqu’un bruit sourd et confus se fait entendre tout Ă  coup. Les soldats s'Ă©crient : « Ce sont les nĂŽtres qui ont pĂ©nĂ©trĂ© dans le fort ! » Hoche et les conventionnels Blad et Tallien, qui avaient suivi ce gĂ©nĂ©ral jusque sous le feu des batteries, Ă©lĂšvent leurs regards sur le fort, alors Ă©clairĂ© par les premiers rayons du soleil. Quelle est leur surprise ! l'Ă©tendard tricolore a remplacĂ© le drapeau blanc. Le cri de Victoire ! vole aussitĂŽt de bouche en bouche. Il est rĂ©pĂ©tĂ© par les RĂ©publicains, qui paraissent en cet instant sur les remparts du fort. » C'Ă©tait Valletaux qui venait de s'en emparer...

Administrateur et légionnaire

NommĂ© au commandement du dĂ©partement des CĂŽtes-du-Nord aprĂšs l'affaire de Quiberon, il contribue Ă  la pacification du pays. Un arrĂȘtĂ© du Directoire du 1er vendĂ©miaire an V () ayant supprimĂ© l'Ă©tat-major de l'armĂ©e des cĂŽtes de l'OcĂ©an, il demeure quelque temps sans emploi. Bernadotte, gĂ©nĂ©ral en chef de l'armĂ©e de l'Ouest, le remet provisoirement en activitĂ© le 27 thermidor An VIII (), position dans laquelle il reste jusqu'au 10 frimaire an IX ().

Élu membre du Corps lĂ©gislatif le 7 ventĂŽse an X (), il siĂšge dans cette assemblĂ©e jusqu'en 1809. Le 4 frimaire an XII () le Premier Consul Bonaparte le fait membre de la LĂ©gion d'honneur, et le 25 prairial suivant () il lui remet les insignes d’officier de l'Ordre.

En quittant le Corps lĂ©gislatif en 1809, il demande Ă  rentrer au service actif, et le il obtient d'ĂȘtre employĂ© Ă  l'armĂ©e de rĂ©serve d'Allemagne et est nommĂ© gouverneur de la ville de Bois-le-Duc. Il passe ensuite, le , Ă  l'armĂ©e du Nord et prend le commandement d'une brigade dirigĂ©e sur Anvers, qui est attaquĂ©e par les Anglais. Il contribue Ă  repousser les tentatives de l'ennemi et le , aprĂšs la cessation des hostilitĂ©s, il retourne dans ses foyers.

Général d'Empire

Le il est appelĂ© Ă  l'armĂ©e d’Espagne pour commander la 3e brigade de la division du gĂ©nĂ©ral Bonet, formant l'arriĂšre-garde du corps du duc d'Istrie, le marĂ©chal BessiĂšres qui opĂšre dans les Asturies. Le gĂ©nĂ©ral Bonet, secondĂ© par les officiers de sa division, dĂ©fait successivement les partis ennemis. Son quartier-gĂ©nĂ©ral est placĂ© Ă  Oviedo. Ses troupes occupent Grado et tout le pays entre Santander et LĂ©on et peuvent se porter en Galice, si la circonstance l‘exige.

Juan DĂ­az Porlier (dit le « Marquesito ») a rĂ©uni Ă  Potes un parti qui prend chaque jour de nouvelles forces. Se repliant devant le gĂ©nĂ©ral Serras, que le gĂ©nĂ©ral Kellermann a envoyĂ© pour dissiper ses troupes, le Marquesito, dans le courant de septembre, s'est jetĂ© dans les Asturies espĂ©rant attaquer avec succĂšs le gĂ©nĂ©ral Bonet dans Oviedo. Le 14 de ce mois, les avant-postes français dĂ©couvrent le chef espagnol, qui s'est avancĂ© Ă  quatre lieues de la ville Ă  la tĂȘte de trois mille hommes. Bonet marche contre lui, l'attaque, lui tue quatre mille hommes, dĂ©truit presque entiĂšrement sa cavalerie, lui fait plus de trois cents prisonniers, et disperse le reste.

Le , Portier, dĂ©jĂ  battu par le gĂ©nĂ©ral Bonet, se prĂ©sente tout Ă  coup devant GijĂłn, port de la cĂŽte des Asturies, au moment oĂč une escadre anglaise et espagnole s'approche du port et dĂ©barque deux mille cinq cents hommes de troupes, et force le colonel Cretin Ă  se replier Ă  une lieue de la ville ; mais le lendemain le colonel a reçu des renforts suffisants, marche sur GijĂłn et force l'ennemi Ă  se rembarquer prĂ©cipitamment en laissant plusieurs centaines de tuĂ©s et de blessĂ©s sur la plage.

Deux jours aprĂšs, le 20 du mĂȘme mois, un corps de cinq Ă  six mille Galiciens vient attaquer sa brigade Ă  Fresno et Ă  Grado mais cette nouvelle tentative des Espagnols n'a pas plus de succĂšs que celle tentĂ©e trois jours auparavant sur GijĂłn. Le , un corps de 5 000 Galiciens se porte devant l'avant-garde du corps d'armĂ©e français qui occupe le Royaume de LeĂłn. Cette avant-garde est postĂ©e prĂšs d'Oviedo. Il a 1 500 hommes ; il marche en direction de l'ennemi et le rencontre au village de Fresno ; une fusillade s'engage. Les Galiciens, supĂ©rieurs en nombre, dirigent leurs efforts sur le centre français ; ils gagnent du terrain et manƓuvrent pour entourer nos deux ailes, aprĂšs les avoir isolĂ©es l'une de l'autre. AprĂšs avoir reçu des renforts, il en profite pour tourner la gauche des Espagnols, manƓuvre qui les oblige Ă  se reporter en arriĂšre. Le centre français peut alors rentrer en ligne et reprendre ses positions. L'ennemi, enfoncĂ© Ă  son tour, se retire en dĂ©sordre. Les Espagnols sont encore battus et chassĂ©s au-delĂ  de la Narcea, aprĂšs avoir perdu beaucoup de monde.

Le au matin, un corps de 6 000 hommes de l'armĂ©e de Galice se porte sur l'avant-garde du gĂ©nĂ©ral Bonet, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Valletaux et postĂ©e en avant d'Oviedo, mais est repoussĂ© une nouvelle fois. Les reconnaissances françaises trouvent l'ennemi Ă  cheval sur les routes de Miranda et de Belmonte. Il forme son centre de huit compagnies, sous le commandement du chef de bataillon Andreossy et se place lui-mĂȘme Ă  Fresno avec un bataillon du 118e rĂ©giment. Les Espagnols se prĂ©sentent et couronnent tous les mamelons de la montagne. La fusillade s'engage. L'ennemi le centre des Français, qu'il espĂšre enfoncer ; il a rĂ©ussi Ă  gagner un espace de terrain assez Ă©tendu et manƓuvre pour entourer les deux ailes françaises, dĂšs qu'il les a isolĂ©es l'une de l'autre, lorsque le chef de bataillon Lenouand arrive sur la position avec quelques renforts. Il profite de cet Ă©vĂ©nement pour dĂ©tacher deux compagnies du 118e, chargĂ©es de tourner la gauche de l'ennemi. Ce mouvement rĂ©ussit et force l'ennemi Ă  se porter en arriĂšre. Le centre peut alors rentrer en ligne et reprend aussitĂŽt ses positions. Les Espagnols, enfoncĂ©s Ă  leur tour, sont obligĂ©s de se retirer en dĂ©sordre et les Français les poursuivent jusque dans Belmonte et Miranda.

DerniĂšre bataille

Le Marquesito, refoulĂ© dans les montagnes, ne tarde pas Ă  y rĂ©unir de nouvelles forces, et, vers la fin du mois de , il en redescend avec une bande de 3 Ă  4 000 hommes. Battu, il court se rĂ©fugier dans les montagnes de MerĂšs, oĂč, selon leur coutume, ses guĂ©rillas se dispersent.

Le suivant, le gĂ©nĂ©ral Bonet, informĂ© que Porlier rĂ©unissait son monde pour se porter vers les frontiĂšres de Galice, ordonne une forte reconnaissance sur la Navia. Le gĂ©nĂ©ral Valletaux, chargĂ© de cette opĂ©ration, marche dans la direction indiquĂ©e ; mais ses recherches sont vaines et il revient Ă  Tineo sans avoir pu rencontrer l'ennemi. Cependant, ayant appris, peu aprĂšs, qu’un dĂ©tachement considĂ©rable occupe vers Cangas de Tineo la forte position de Puelo, il se porte Ă  la rencontre de l'ennemi.

Le 18, au matin, la colonne française, forte de 1 500 hommes, attaque la montagne escarpĂ©e de Puelo, dĂ©fendue par 6 000 guĂ©rillas. Le capitaine Pellerin, Ă  la tĂȘte d’une compagnie de grenadiers, enlĂšve Ă  la baĂŻonnette un rocher sur lequel l'ennemi appuie sa dĂ©fense, pendant qu’une compagnie de voltigeurs pĂ©nĂštre dans le village adossĂ© au rocher. Les Espagnols, surpris par cette double attaque, lĂąchent pied, abandonnant leurs morts, leurs blessĂ©s et une centaine de prisonniers. Le duc d'Istrie, commandant l'armĂ©e du Nord en Espagne, ayant appris qu'un rassemblement de Galiciens se forme dans la vallĂ©e du Vierzo, dĂ©tache le corps du gĂ©nĂ©ral de division Bonet sur LĂ©on pour assurer les communications entre cette ville et les Asturies. L'avant-garde espagnole se prĂ©senta sur BenavidĂšs ; mais elle est attaquĂ©e et repoussĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Valletaux, qui se porte Ă  sa rencontre avec trois bataillons et soixante chasseurs. Les tirailleurs français poursuivent les fuyards jusqu'Ă  Quintanilla del Valle, oĂč l'armĂ©e ennemie, forte de 7 000 combattants, a pris position. Valletaux veut se retirer avec ses hommes mais, engagĂ© trop en avant, il se rĂ©sout Ă  attaquer les Espagnols.

Les Français marchent sur l'ennemi, le repoussent et le contraignent Ă  prendre une nouvelle position au-delĂ  du village qu'ils viennent d'enlever. Pour assurer ce succĂšs, il envoie le 119e rĂ©giment d'infanterie prendre poste Ă  droite au-delĂ  du village, et place le 122e en face des colonnes ennemies qui se forment sur les routes de Fontoria et de Quintana-Dejor, tandis que le chef de bataillon Durel tient en respect sur la gauche un dĂ©tachement de troupes venu d'Astorga et qui s'efforce de le tourner. Le combat ne tarde pas Ă  s’engager de nouveau, mais les soldats français restent maĂźtres du champ de bataille aprĂšs avoir infligĂ© des pertes de six cents hommes Ă  leurs adversaires. Les colonnes ennemies se retirent au-delĂ  d'Astorga. Cette journĂ©e vit toutefois pour les Français la mort du gĂ©nĂ©ral Valletaux, tuĂ© dans l'action lors d'une attaque espagnole.

L'Empereur ignore encore la mort du général Valletaux lorsqu'il le nomme commandant de la Légion d'honneur par décret du 1811[3]. Il est élevé au grade de général de division à titre posthume.

Mariage et descendance

Il a épousé, en 1802, Marie-ThérÚse Rouxel de Maisonneuve, fille d'un négociant armateur au Légué (port de Saint-Brieuc). De ce mariage nait une seule fille, Marie-ThérÚse, qui a épousé, en 1826, François Le Pomellec (1793-1853), armateur et maire de Saint-Brieuc, chevalier de la Légion d'honneur, membre du Conseil général du département des CÎtes-du-Nord et président de la Société d'agriculture.

En 1796, Valletaux achÚte le chùteau de Bienassis, bien national depuis la Révolution, revendu moins de cent ans plus tard, en 1880, par ses descendants, la famille Le Pomellec, à l'amiral Jules de Kerjégu.

Hommage posthume

Le nom du gĂ©nĂ©ral avait Ă©tĂ© omis sur les tables gravĂ©es sous les voĂ»tes de l'arc de triomphe de l'Étoile jusqu'Ă  l'intervention du marĂ©chal Soult, qui permet de graver le nom de Valletaux Ă  la fin de la nombreuse liste des militaires français. Le gĂ©nĂ©ral Valletaux est fait commandeur de la LĂ©gion d'honneur Ă  titre posthume, dignitĂ© post mortem accordĂ©e par l'Empereur en personne l'Ă©levant de fait au grade militaire de gĂ©nĂ©ral de division.

Inhumé prÚs de la riviÚre d'Orbigo (Espagne), il est écrit cette épitaphe sur sa tombe :

"Ci-git un général couronné par la gloire

et qui dans les combats ne fut jamais vaincu.

Passant, de Valletaux respecte la mémoire

il mourut en héros comme il avait vécu."[4]

Noms gravĂ©s sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Ouest, 31e et 32e colonnes.

Citations

Lors de sa derniĂšre bataille, Valletaux, qui Ă©tait Ă  150 contre 4 000, dit Ă  ses hommes :

"Soldats ! Vous n'avez qu'une ressource, c'est de mourir en braves gens, en passant sur le corps de ces bandits. Allons, tambours, la charge, en avant la baĂŻonnette !", et il vainquit en tombant au champ d'honneur...

[réf. nécessaire]

Distinctions

Notes et références

  1. Registre paroissial catholique de Hiersac (1737-1792), 3 E 173/1, Archives départementales de la Charente, 205 p. (lire en ligne), p. 56
  2. A. Botrel, « Le gĂ©nĂ©ral Valleteau (1757-1811) », Annales de Bretagne. Tome 30, numĂ©ro 1,‎ , p. 64-71 (lire en ligne AccĂšs libre)
  3. Base de données Léonore, « Dossier légionnaire de Jean André Valletaux. N° de Notice : L2666077 », sur Archives nationales (consulté le )
  4. François-Marie-Guillaume Habasque, Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du département des CÎtes-du-Nord : tome troisiÚme, Guingamp, B. Jollivet (Imprimeur-libraire), , 474 p. (lire en ligne), p. 111

Annexes

Bibliographie

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