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Jean-Pierre Voyer

Jean-Pierre Voyer, né le à Bolbec et mort le à Pont-Audemer, est un essayiste français.

Jean-Pierre Voyer
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Biographie

Ă€ partir de 1997 il s'attaque Ă  la critique littĂ©raire. Dans RĂ©ponse Ă  Rideau de Marc-Edouard Nabe il affirme notamment que « CĂ©line est gĂ©nial parce qu'antisĂ©mite et antisĂ©mite parce que gĂ©nial Â»[1].

Il a travaillé quelque temps aux éditions Champ libre où il était aussi édité, mais s'en est séparé après que Gérard Lebovici se fut indigné d'une affiche Le Tapin de Paris affirmant que la pensée de Marx et de Hegel n'avait pas encore été critiquée. Sur ce point il faut cependant signaler que les versions divergent. Dans son livre Un cavalier à la mer, Gérard Guégan indique le dépliant-affiche Reich, mode d’emploi comme origine du courroux du mécène[2].

En 2010, Jean-Pierre Voyer intervient à propos des questions financières sur le blog de Paul Jorion[3].

Il décède en 2019. Il habitait Bourneville avec son amie, Dominique, depuis de nombreuses années.

Pensée

Ses conceptions théoriques se présentent comme issues de l'héritage critique de l'Internationale situationniste.

Depuis 1975 il pratique l'analyse conceptuelle[4].

Les travaux philosophiques de Jean-Pierre Voyer sont autant de variations et d'approfondissements sur un thème principal : la communication entre les hommes, considérée comme le principe de toute humanité.

Selon lui, l'humanité commence réellement avec la communication. La présupposition première de toute existence humaine n'est pas, comme l'écrit Marx, que les hommes doivent être à même de vivre pour pouvoir faire l'histoire, et que pour cela il faut avant tout — le « avant tout » est bien de Marx — boire, manger, se loger, s'habiller et quelques autres choses encore. Cela tous les animaux le font et ne sont pas pour autant des hommes, ils ne font pas pour autant leur histoire. C'est simplement la présupposition de la vie de n'importe quel animal : il faut qu'un animal mange, boive, dorme s'il veut vivre, il faut qu'un animal vive s'il veut vivre. Au contraire, la présupposition première de toute existence humaine, partant de toute histoire, est que certains animaux utilisent leur vie d'animaux, utilisent ce qui était un but et en fassent donc un simple moyen — en un mot suppriment l'indépendance de ce but — pour communiquer. Évidemment, seuls des animaux vivants peuvent s'aviser de faire cela, mais ce n'est pas le fait qu'ils soient vivants, qu'ils mangent, qu'ils boivent, qui permet de dire qu'ils sont des hommes, mais seulement qu'ils utilisent cela pour communiquer. Les hommes pour être à même de vivre, et de vivre comme des hommes et non seulement comme des animaux, doivent être justement capables — c'est cette capacité qui est refusée aux esclaves salariés ou non, aux assujettis, aux pauvres de tous les temps — d'utiliser leurs besoins animaux, la satisfaction de leurs besoins de manger, de boire, de se loger, de s'habiller à des fins de communication, comme matière à communication.

Dès la fin des années 1970, il réfute l'économie et la conception utilitariste de l'activité humaine, notamment celle de Karl Marx. Il préfère se rattacher directement à celle de Hegel : « Être homme, c'est communiquer, c'est rechercher la reconnaissance ». Il propose une conception anti-utilitariste de la médiation de l'autre.

Un certain nombre de points peuvent être dégagés de ses théories :

  • la rĂ©futation de l'Ă©conomie : selon Jean-Pierre Voyer, l'Ă©conomie n'est qu'une croyance et un mythe, elle est devenue massive depuis seulement quarante ans, cette croyance en l’existence d’une prĂ©tendue chose sociale ayant remplacĂ© la croyance en un prĂ©tendu dieu : « l'Ă©conomie n'existe pas » ;
  • une critique de l'utilitarisme dans sa version marxiste, libĂ©rale ou sociale-dĂ©mocrate et un soutien affirmĂ© de la rĂ©sistance Ă  cet utilitarisme dont la figure la plus importante est celle de la religion survivant essentiellement dans la rĂ©sistance islamiste Ă  l'impĂ©rialisme amĂ©ricain ;
  • un horizon d'attente autour d'une vraie communication, Ă  propos de laquelle il affirme qu'on peut savoir non ce qu'elle est mais plus modestement ce qu'elle n'est pas ; Mai 68, « pĂ©riode durant laquelle des inconnus pouvaient s'adresser la parole dans la rue et discuter de choses importantes pour eux », en a constituĂ© l'expĂ©rience rĂ©cente la plus aboutie mais aussi la plus falsifiĂ©e ;
  • un mĂ©pris affichĂ© Ă  l'Ă©gard des intellectuels prĂ©sents ou reprĂ©sentĂ©s sur la scène mĂ©diatique, comme Guy Debord ou Bernard-Henri LĂ©vy, qu'il qualifie respectivement de « vieux pĂ©dĂ© » et de « pute intellectuelle » ;
  • sur son site, il expose ses rĂ©flexions thĂ©oriques et celles sur l'actualitĂ© plus immĂ©diate dans Le knock-blot de M. Ripley[5]. Principalement sur la question palestinienne en publiant surtout des textes critiquant l'axe amĂ©ricano-sioniste et en faisant l'Ă©loge de personnalitĂ©s aussi diverses que Ben Laden ou Alain Soral. Son anticonformisme l’amène Ă  puiser ses sources sur des sites multiples et Ă©clectiques.

Bibliographie

Un style influencé par Hegel.
  • Reich, mode d'emploi, 1971, Champ Libre.
  • avec Jean-Jacques Raspaud : L'internationale situationniste. Chronologie, bibliographie, protagonistes (avec un index des noms insultĂ©s), 1972, Champ Libre.
  • Introduction Ă  la science de la publicitĂ©, 1975, Champ Libre.
  • Une enquĂŞte sur la nature et les causes de la misère des gens, 1976, Champ Libre.
  • Correspondance, Vol. 1, 1978, Champ Libre. On y trouve les lettres Ă©changĂ©es entre Voyer et GĂ©rard Lebovici, Champ Libre.
  • Rapport sur l'Ă©tat des illusions dans notre parti suivi de RĂ©vĂ©lations sur le principe du monde, 1979, Institut de prĂ©histoire contemporaine.
  • Fin du situationnisme paisible, 1981, Institut de prĂ©histoire contemporaine.
  • Revue de prĂ©histoire contemporaine no 1, 1982, Institut de prĂ©histoire contemporaine (articles « Le Jugement de Dieu est commencĂ© » et « RĂ©ponse Ă  l'auteur de “Marx envers et contre Marx” »).
  • HĂ©catombe, 1991, La Nuit. On y trouve, notamment, la totalitĂ© de ses lettres Ă  GĂ©rard Lebovici.
  • L'ImbĂ©cile de Paris, 1995, Éditions anonymes.
  • Limites de conversation, 1998, Éditions anonymes.
  • Diatribe d'un fanatique, 2002, Éditions anonymes (largement consacrĂ©e au ; la version sur le site est actualisĂ©e).

Critiques

  • Guy Debord Ă©crit en 1984 que Jean-Pierre Voyer est « fou Â»[6].
  • Le spectacle de Jean-Pierre Voyer[7].
  • Yves Tenret, Comment j'ai tuĂ© la Troisième Internationale situationniste, 2004, La DiffĂ©rence.
  • Le MaĂ®tre du Bas Château — Portrait de Jean-Pierre Voyer / 12[8].

Références

Voir aussi

Liens internes

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