Jean-Pierre Rivalz
Jean-Pierre Rivalz, ou Rivals[1] est un peintre et architecte français né à Labastide-d'Anjou le , et mort à Toulouse le [2].
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Période d'activité |
- |
Nationalité | |
Activité | |
Maître | |
Élève | |
Lieu de travail | |
Mouvement |
baroque italien et classicisme |
Enfant |
Élève du frère Ambroise Frédeau, il fait le voyage d'Italie et est influencé par l'art baroque romain. Rentré à Toulouse, il accède à de hautes responsabilités et est l'un des peintres toulousains les plus productifs de la période. Il forme dans son atelier des artistes importants du siècle suivant tels que Marc Arcis, Raymond Lafage et son propre fils, Antoine Rivalz.
Biographie
Jean-Pierre Rivalz naît à Labastide-d'Anjou, dans le diocèse de Saint-Papoul, en 1625. Il est formé à Toulouse, où il vient en 1641, dans l'atelier du peintre Ambroise Frédeau, frère lai au couvent des Augustins. En 1656, il participe à la construction de la chapelle Saint-Antoine, église du couvent des religieux de Saint-Antoine-du-Salin. Il quitte la ville, certainement vers 1657 pour terminer sa formation par un voyage à Rome, où il cultive son goût de l'Antiquité et des ruines romaines. Il est influencé par les maîtres de l'art baroque romain, en particulier Ciro Ferri. Il y rencontre le peintre Nicolas Poussin et participe aux travaux de réfection de l'hôpital du Saint-Esprit de Rome.
Revenu à Toulouse en 1666, il commence à exercer comme peintre et architecte et développe son activité. Il se constitue une collection d'antiques, en particulier de sculptures en marbre d'un temple antique trouvé dans la Garonne, près de la chaussée du Bazacle, au milieu du XVIIe siècle comme le Relief des Amazones qu'il expose dans le jardin de sa maison de l'actuelle rue Rivals[3].
Il Ă©pouse en 1666 Perrette de Caillavel. Le couple a dix enfants, dont le peintre Antoine Rivalz.
En 1667, il obtient la charge d'architecte et peintre de l’hôtel de ville de Toulouse. Cette charge, faiblement rémunérée, lui donne un vaste atelier au sein du Capitole, où se rencontrent les artistes locaux et ses élèves, peintres, sculpteurs et orfèvres, tels que le sculpteur Marc Arcis et le dessinateur Raymond Lafage. Surtout, cette situation lui permet de nouer des relations avec la noblesse et la haute bourgeoisie toulousaine. Il bénéficie ainsi d’un quasi-monopole des commandes publiques, religieuses et privées à Toulouse.
En 1668, le prieur des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Antoine de Roubin-Granson, lui commande la reconstruction complète de l'ancien prieuré de Toulouse, connu comme hôtel Saint-Jean, rue de la Dalbade. Les travaux, commencés en 1668 se poursuivent jusqu'en 1680.
À la fin du xviie siècle, les capitouls entreprennent de réhabiliter les galeries du Capitole : Jean-Pierre Rivalz commence, en 1674, l’aménagement des deux premières. En revanche, le projet de façade qu'il soumet aux capitouls est finalement abandonné par manque de moyens.
Il meurt Ă Toulouse le .
Ĺ’uvres
Peinture
- La Chapelle des carmélites de Toulouse : peinture murale et plafond[4].
- Visitation : Huile sur toile Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse - Tableau classé [5].
- Visitation : tableau du retable de la Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth de Toulouse.
- Clémence Isaure. Cette peinture fut commandée en 1678 par les Capitouls comme dessus de porte de la première galerie du Capitole de Toulouse (musée des Augustins, Toulouse).
- La Fondation d'Ancyre par les Tectosages. Cette peinture murale fut ruinée par l'humidité et le salpêtre, c'est son fils Antoine qui fut chargé en 1723 de repeindre cette composition.
- La Communion de la Vierge. Commande pour l'église de la Chartreuse et déposée à la Basilique Saint-Sernin de Toulouse.
- Ajax traîne hors du temple Cassandre, fille de Priam et d'Hercule, huile sur papier, marouflé sur toile, 53.5 x 65.5 cm (Musée des Beaux-Arts de Dijon)[6].
- Portrait allégorique[7] (musée Atger, Montpellier).
- Caricatures et études de têtes. Dessin (musée du Louvre, Paris).
- Profils caricaturaux. Dessin (musée du Louvre, Paris).
- Chapelle des Carmélites de Toulouse - Plafond du Chœur
- La Visitation Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse
- Retable et tableau de la Visitation Chapelle Notre-Dame-de-Nazareth de Toulouse
Architecture
- chapelle Saint-Antoine du couvent des religieux de Saint-Antoine-du-Salin, 20 rue Pharaon Ă Toulouse[8]
- hôtel Saint-Jean, 30 rue de la Dalbade à Toulouse, construit entre 1668 et 1680. Classé MH (1990)[9].
- Façade de la chapelle du couvent des religieux de Saint-Antoine-du-Salin (1656).
- Porche de l'hĂ´tel Saint-Jean.
- Dessin du projet de façade du Capitole (fin du XVIIe siècle).
Publications
- Analyse des différens ouvrages de peinture, sculpture et architecture qui sont dans l'hôtel de ville de Toulouse[10], Toulouse, Dalles Joseph, 1770.
Hommages
À Toulouse, la rue Rivals (en occitan : carrièra Joan Pèire e Antòni Rivals) porte son nom et celui de son fils, Antoine.
Notes et références
- Larousse, « les Rivalz ou les Rivals », sur www.larousse.fr (consulté le )
- Jules Momméja, « Le monument de Raymond de Lafage », Revue historique, scientifique et littéraire du département du Tarn, vol. 9,‎ , p. 301 note1 (lire en ligne)
- Daniel Cazes, Palladia Tolosa, Toulouse, Musée Saint-Raymond, , 191 p. (ISBN 2-9500977-5-8), p. 133
- « Chapelle des Carmélites (Toulouse, 1643) », sur Structurae (consulté le )
- Notice no PM31000756, base Palissy, ministère français de la Culture
- « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le )
- Photographie de l'Ĺ“uvres sur le site photo.rmn.fr
- PA00094513
- Mérimée PA00094571
- Analyse des différens ouvrages de peinture, sculpture et architecture qui sont dans l'hôtel de ville de Toulouse (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- « Mort de Jean-Pierre Rivais, Peintre », Mercure de France,‎ , p. 1417-1426 (lire en ligne)
- [Raynal 1759] Jean Raynal, « Jean-Pierre Rivals », dans Histoire de la ville de Toulouse avec une notice des hommes illustres, une suite chronologique et historique des évêques et archevêques de cette ville, et une table générale des capitouls, depuis la réunion du comté de Toulouse à la Couronne, jusqu'à présent, Toulouse, Jean-François Forest, (lire en ligne), p. 387-388
- [Fontenai 1776] Abbé de Fontenai, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Dictionnaire des artistes : ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs & danseurs, imprimeurs, horlogers & méchaniciens, t. 2, Paris, chez Vincent, (lire en ligne), p. 456-457
- [Du Mège 1823] Alexandre Du Mège, Étienne-Léon de Lamothe-Langon et Jean Théodore Laurent-Gousse, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Biographie toulousaine ou Dictionnaire historique des personnages qui par des vertus, des talens, des écrits, de grandes actions, des fondations utiles, des opinions singulières, des erreurs, etc. se sont rendus célèbres dans la ville de Toulouse, ou qui ont contribué à son illustration, t. 2, Chez Louis Gabriel Michaud imprimeur-libraire, (lire en ligne), p. 297-301
- [Mariette 1857-1858] Pierre-Jean Mariette, « Rivalz (Jean-Pierre) », dans Abecedario, t. IV Mocchi-Roberti, Paris, J. B. Dumoulin, 1857-1858 (lire en ligne), p. 400-401
- [Clausade 1882] Gustave de Clausade, « Séance du 14 mars 1882 - Tombes de Jean-Pierre et Antoine Rivalz », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France,‎ , p. 12 (lire en ligne)
- [Desazars de Montgailhard 1904] Marie-Louis Desazars de Montgailhard, « L'art à Toulouse. - Ses enseignements professionnels pendant l'ère moderne : VI- Les enseignements de Jean-Pierre Rivalz (1674) », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, t. 4,‎ , p. 278-284 (lire en ligne)
- [Galabert 1917-1921] François Galabert, « Note sur un dessin de Rivalz (1671) et un tombeau du Musée des Augustins », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, t. 46,‎ 1917-1921, p. 131-135 (lire en ligne)
- [Lespinasse 1942-1945] Pierre Lespinasse et Robert Mesuret, « Documents inédits sur les Rivalz », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France,‎ 1942-1945, p. 199-225 (lire en ligne)
- Jean Penent, Antoine Rivalz, catalogue de l'exposition « Antoine Rivalz », musée des Augustins, Toulouse, 2002.
- [Escard-Bugat 2011] Myriam Escard-Bugat, « Le métier de peintre à Toulouse au XVIIIe siècle, entre transmission et échanges », dans Transmettre et échanger en Roussillon et en Languedoc XVIe-XVIIIe siècle : Sixièmes Journées d'histoire et histoire du droit et des institutions de l'Université de Perpignan Via Domitia, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 183 p. (ISBN 978-2-354121-32-7), p. 169-183