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Jean-Marie Le Barbier de Tinan

Jean-Marie Le Barbier de Tinan, né à Strasbourg le , mort à Paris le , est un intendant général français.

Commissaire des guerres puis intendant militaire, il devient inspecteur aux revues sous le Premier Empire, inspecteur en chef puis intendant général sous la Restauration. Il établit les projets de réorganisation de l'intendance.

Par ailleurs dignitaire franc-maçon, il fonde la Grande Loge nationale d'Espagne et devient membre du Suprême Conseil de France.

Biographie

Jean-Marie Le Barbier de Tinan (appelé aussi Barbier de Tinan, Lebarbier de Tinan ou simplement Tinan), né en 1771, est le fils de Théodose Le Barbier de Tinan, commissaire des guerres, président de la Société des Amis de la Constitution à Strasbourg, président du directoire du district de Strasbourg, et de Marie-Françoise-Xavière Noblat, fille de François-Bernardin Noblat et sœur du député puis émigré Pierre Noblat[1] - [2] - [3].

Commissaire des guerres sous la RĂ©volution

Jean-Marie de Tinan devient élève commissaire des guerres en juin 1788, à 17 ans, et se prépare à reprendre la charge de son père. Il fait partie en 1791 de la Société des amis de la constitution[1] - [3].

Pendant les guerres de la Révolution, il sert à l'armée du Rhin. Il y est aide commissaire des guerres en , commissaire des guerres en , puis fait fonction d'ordonnateur en l'an 3 (1795). Il passe ensuite en à l'armée de l'Intérieur. Suspendu de ses fonctions le pour être allé à un bal sans uniforme, il est réintégré le suivant, après que sa demande de réintégration ait été appuyée par plusieurs généraux dont Kellermann et Sérurier. En l'an 7 (1799), il est ordonnateur du Corps d'armée d'observation, sous les ordres de Bernadotte, puis passe à l'armée d'Helvétie[1] - [3].

Inspecteur aux revues sous le Consulat et l'Empire

Sous le Consulat et l'Empire, il sert dans le nouveau corps des inspecteurs aux revues. À la création de ce corps en mars 1800, il est nommé sous-inspecteur aux revues, avec rang de colonel, à l'armée du Rhin, en l'an X (1802) au royaume de Naples sous les ordres du général Soult, en septembre 1802 dans la 16e division militaire, puis en juin 1803 à l'armée des côtes de l'Océan, au Camp de Saint-Omer. Nommé en septembre 1805 à la Grande Armée, il participe alors à la Campagne d'Autriche. Il passe en Espagne en 1808, et y fait fonction en d'inspecteur aux revues. En décembre 1812, il est nommé chef de la 4e division au ministère de la Guerre, nommé officiellement inspecteur aux revues en novembre 1813. Il écrit alors de nombreux rapports et élabore les projets de réforme de l'administration militaire[4] - [1] - [5] - [3]. Il contribue aussi à l'organisation des Corps francs[6]. Le contenu de l'ensemble de ses rapports atteste sa grande culture, sa pleine connaissance de la situation française et une pertinence avérée, assorties d'un certain fatalisme[7].

Intendant militaire puis intendant général sous la Restauration

Sous la Restauration, Jean-Marie de Tinan est nommé inspecteur en chef aux revues, chef de division au ministère de la Guerre, puis intendant militaire en 1822. Il est nommé intendant en chef lors de l'expédition d'Espagne en 1823 ; c'est pour les services qu'il rend alors que le roi Ferdinand VII d'Espagne le fait Grand Croix de l'Ordre de Charles III. Rentré en France, il est chargé de réformes et d'inspections de l'intendance militaire, puis nommé directeur du personnel et intendant général, avec rang de lieutenant général. Pour un congé pris sans autorisation, il est mis à la retraite en avec le grade de lieutenant général[4] - [3].

Pour ses services, il reçoit en 1817 le titre de baron, et en 1830 celui de baron héréditaire[2] - [3].

Dignitaire franc-maçon

Jean-Marie Le Barbier de Tinan est par ailleurs un dignitaire franc-maçon. Son père avait été Chancelier du directoire écossais de Bourgogne et Préfet de Strasbourg dans le système des chevaliers bienfaisants[8]. Lui-même est également initié selon le rite écossais. En 1809 à Madrid Jean-Marie de Tinan crée selon ce rite écossais la loge de L'Étoile et il en est vénérable maître ; puis il crée deux autres loges et les réunit ensuite toutes les trois en une Grande Loge nationale[9] - [10]. En 1814 et 1815 il est de ceux qui s'opposent à la réunion au Grand Orient de France[11] - [12]. En 1821 il est un des 21 membres du Suprême Conseil de France[13].

Mariage et enfants

  • Jean-Marie Le Barbier de Tinan Ă©pouse le Marguerite (dite Fanny) de Ris ou Deris (ou Denis), morte Ă  Paris en 1847, fille du banquier Auguste de Ris (ou Augustin Denis) et de Marie Tremolet. Ils ont comme enfants[2] - [3] - [5] :

Titre et armoiries

  • Les armes de la famille Barbier ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es au registre d'Alsace de l'Armorial gĂ©nĂ©ral en 1699[2].
  • Jean-Marie Le Barbier de Tinan reçoit en octobre 1817 le titre de baron, confirmĂ© comme baron hĂ©rĂ©ditaire par lettres patentes dĂ©livrĂ©es le [2].

Il meurt en 1831 Ă  Paris[1].

Titres et décorations

Notes et références

  1. « Lebarbier baron de Tinan, Jean Marie », base Léonore, ministère français de la Culture.
  2. « Le Barbier de Tinan » dans Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830, vol. 3-4, réédité H. Champion, 1974, p. 233.
  3. Paul-Albert, Papiers et souvenirs de la famille Le Barbier de Tinan, Tours, Paul Salmon, sd [1909].
  4. Voir sur le site du service historique de la défense le recensement des mémoires, projets, lettres, rapport, notes, tableaux de Jean-Marie de Tinan sur l'administration militaire, sur les attributions de l'intendance militaire, les réformes à appliquer et la rédaction d'un code militaire.
  5. L'intermédiaire des chercheurs et des curieux, tome 31, 1981, col. 199-201 et 764.
  6. Jean-Marie Thiébaud, Gérard Tissot-Robbe, Les Corps Francs de 1814 et 1815, La double agonie de l'Empire, L'Harmattan, coll. Kronos, 2011, p. 52.
  7. Jean-Marie Thiébaud, Gérard Tissot-Robbe, Les Corps Francs de 1814 et 1815, La double agonie de l'Empire, L'Harmattan, coll. Kronos, 2011, p. 23, 58.
  8. René Le Forestier, Antoine Faivre, La franc-maçonnerie templière et occultiste aux XVIIIe et XIXe siècles, Aubier-Montaigne, 1970, p. 382, 386, 768.
  9. Paul Naudon, Histoire générale de la Franc-Maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, 1981.
  10. Bègue-Clavel, Histoire pittoresque de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes, Pagnerre, 1844, p. 251-252.
  11. Bègue-Clavel, Histoire pittoresque de la franc-maçonnerie et des sociétés secrètes, Pagnerre, 1844, p. 253.
  12. Emmanuel Rebold, Histoire des trois grandes loges de francs-maçons en France..., 1864, p. 471.
  13. Emmanuel Rebold, Histoire des trois grandes loges de francs-maçons en France..., 1864 p. 479.

Sources

Sources bibliographiques

  • Jean-Marie ThiĂ©baud et GĂ©rard Tissot-Robbe, Les Corps Francs de 1814 et 1815, La double agonie de l'Empire, L'Harmattan, coll. « Kronos » (no 57), , p. 23, 52, 58, 62.
  • « Le Barbier de Tinan » dans RĂ©vĂ©rend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1814-1830, volumes 3-4, rĂ©Ă©ditĂ© H. Champion, 1974, p. 233.
  • Paul-Albert, Papiers et souvenirs de la famille Le Barbier de Tinan, Tours, Paul Salmon, sd [1909].

Autres sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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