Suprême Conseil de France
Le Suprême Conseil de France, fondé en 1804, est l'un des organismes maçonniques français chargés de gérer les hauts grades du Rite écossais ancien et accepté au sein du Grand Orient de France, jusqu'en 1815. Devenu indépendant en 1821, il est à l'origine de la création de la seconde Grande Loge de France en 1894.
Fondation | |
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Origine |
Zone d'activité | |
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Type | |
Objectif |
Juridiction maçonnique |
Siège |
Siège de la GLF - 8 rue Puteaux 75017 17e arrondissement, Paris |
Pays |
Fondateur | |
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Grand commandeur |
Jacques Rozen (d) (depuis ) |
Personnes clés | |
Site web |
Histoire
Début du XIXe siècle, la fondation
Le Rite écossais ancien et accepté est apparu en France grâce à Alexandre de Grasse-Tilly en 1804, alors qu'il revenait des « isles d'Amérique ». Il fonda cette même année le Suprême Conseil pour le 33e degré en France, troisième au monde après celui de la Juridiction Sud des États-Unis (1801), celui des Isles Françaises d'Amérique (Saint Domingue) (1802).
Un traité d'Union est signé en entre le Grand Orient de France et le Suprême Conseil du 33e degré en France. Il est dit que Le Grand Orient unit à lui le Suprême Conseil. L'accord fut dans les faits appliqué jusqu'en 1814. C'est grâce à ce traité que le Grand Orient de France s'approprie le Rite écossais ancien et accepté. De 1805 à 1814 le Grand Orient de France administra les 18 premiers degrés du rite, le Suprême Conseil de France administrant les 15 autres, du 19e au 33e. Peu à peu le Suprême Conseil perdit son activité et tomba en sommeil. En 1815 la plupart des dirigeants du Suprême Conseil quittèrent l'obédience et fondèrent au Grand Orient de France le Suprême Conseil des rites écossais, apportant ainsi l'ensemble des degrés écossais au Grand Orient.
Réveil et refondation
Sous l'impulsion du Suprême Conseil des Isles d'Amérique (Constitué par Grasse-Tilly en 1802, réveillé par Delahogue vers 1810), le Suprême Conseil du 33e degré en France fut réveillé et réorganisé en 1821 sous le nom de Suprême Conseil de France. Il s'érigea en puissance maçonnique indépendante et souveraine. Il créa des loges symboliques (celles qui sont composées des trois premiers degrés et qui se fédèrent normalement au sein d'une Grande Loge ou d'un Grand Orient).
La Grande Loge de France de 1894
En 1894, le Suprême Conseil de France créa la Grande Loge de France. Il lui accorda son autonomie administrative complète en 1904 lorsqu'il renonce à délivrer les patentes constitutives des nouvelles loges. Il reste cependant garant de la cohérence des 33 degrés du rite et conserve des relations très étroites avec sa création, il organise deux tenues solennelles communes chaque année, à l'occasion des deux Saint-Jean.
Milieu du XXe siècle, les divisions
En 1964, le souverain grand commandeur Charles Riandey ainsi que 400 à 500 membres[1] de la Juridiction du Suprême Conseil quitta le Suprême Conseil de France et rejoignit la Grande Loge nationale française en estimant que, du fait de sa démission et bien que le Suprême Conseil de France ait continué à travailler sans lui, il n'existait plus de Suprême Conseil en France. Il se fit ensuite ré-initier à Amsterdam aux 33 degrés du rite[2] puis fonda avec l'appui du Suprême Conseil de la Juridiction Sud des États-Unis un nouveau Suprême Conseil, dénommé « Suprême Conseil pour la France » ; seul désormais à être reconnu par les suprêmes conseils des États-Unis.
Liste des grands commandeurs
Alors que le plus haut dignitaire d'une grande loge est nommé « grand maître », dans le cas des suprêmes conseils qui régissent les hauts grades du Rite écossais ancien et accepté, la dénomination traditionnelle est « grand commandeur ». La liste des grands commandeurs du Suprême Conseil de France s'établit comme suit[4] :
Période du « Suprême Conseil pour le 33e degré en France », concordat avec le Grand Orient de France
- 1804-1806 Le comte Alexande de Grasse, marquis de Tilly
- 1806-1821 Le Prince Régis de Cambacérès, Duc de Parme
Après la rupture du concordat et la fusion avec le « Suprême Conseil des Iles françaises d'Amérique ».
- 1821-1822 Le lieutenant-général Comte Cyrus de Valence
- 1822-1825 Le comte de Ségur
- 1825-1838 Le duc Gabriel de Choiseul-Stainville
- 1838-1860 Le duc Élie Decazes
- 1860-1868 Jean Viennet
- 1868-1869 Bénédict Allégri
- 1869-1880 Adolphe Crémieux
- 1880-1899 Louis Proal
- 1899-1914 Jean-Marie Raymond
- 1914-1917 Albert Coutaud (par intérim)
- 1918-1921 René Raymond (par intérim)
- 1921-1924 René Raymond
- 1924-1926 Gustave Desmons
- 1926-1958 René Raymond
- 1959-1961 Jacques Maréchal
- 1961-1964 Charles Riandey
- 1965-1967 Stanislas Bonnet
- 1967-1975 Henri Bittard
- 1975-1978 Alexis Zousmann
- 1978-1990 Albert Chevrillon
- 1990-2000 Paul Veysset
- 2000-2009 Hubert Greven
- 2009-2018 Claude Collin
- depuis 2018 Jacques Rozen
Structure de la juridiction
La juridiction se compose de:
- Loges de Perfection (4ème au 14ème degré).
- Chapitres (15ème au 18ème degré)
- Aréopages (19ème au 30ème degré)
- Tribunaux (31ème degré)
- Consistoires (32ème degré)
- Conseil Suprême (33ème degré)[5]
Notes et références
- (Daniel Ligou et al. 2000b, p. 185-188)
- (Riandey 1989, p. 169)
- Catalogue de l'exposition du bicentenaire en 2004
- Sources: et Site officiel du SCdF (consulté le 24 août 2008)
- « Juridiction », sur scdf.net (consulté le )
Bibliographie
- Claude Collin, Origine et gouvernance du Rite écossais ancien et accepté par un grand commandeur, Grenoble, Le Mercure Dauphinois, , 366 p. (ISBN 978-2-35662-477-2)
- Daniel Ligou et al., Histoire des francs-maçons en France : 1725-1815, vol. 1, Privat, 2000a, 255 p. (ISBN 978-2-7089-6838-7 et 2-7089-6838-6)
- Daniel Ligou et al., Histoire des francs-maçons en France, vol. 2, Privat, 2000b (ISBN 978-2-7089-6839-4 et 2-7089-6839-4)
- Raoul L. Mattei, Chronique d'un schisme maçonnique contemporain, La Mouniade,
- Charles Riandey, Confession d'un grand commandeur de la franc-maçonnerie : mémoires posthumes, Monaco/Paris, Ed. du Rocher, , 285 p. (ISBN 2-268-00779-0)