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Jean-Hilaire Aubame

Jean-Hilaire Aubame ( à Libreville – à Libreville)[1] est un homme d'État gabonais.

Jean-Hilaire Aubame
Illustration.
Fonctions
Chef du gouvernement provisoire du Gabon
–
(1 jour)
Prédécesseur Léon Mba
Successeur LĂ©on Mba
Ministre des Affaires Ă©trangĂšres
–
(2 ans et 2 jours)
Prédécesseur André Gustave Anguilé
Successeur Jean François Ondo
Député du Gabon
–
(12 ans, 8 mois et 5 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Libreville (Afrique-Équatoriale française)
Date de dĂ©cĂšs (Ă  76 ans)
Lieu de décÚs Libreville (Gabon)
Nationalité Gabonaise
Parti politique Union démocratique et sociale gabonaise
Profession Fonctionnaire des douanes

Jean-Hilaire Aubame
Chef de gouvernement gabonais

Membre de la France libre et collaborateur du gouverneur gĂ©nĂ©ral de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), FĂ©lix ÉbouĂ©, Aubame est Ă©lu en 1946 dĂ©putĂ© du Gabon Ă  l’AssemblĂ©e nationale française. Il se consacre alors tout entiĂšrement Ă  la recherche de solutions concernant les problĂšmes des populations africaines.

Lors de l’indĂ©pendance du Gabon, en dĂ©mocrate convaincu, Aubame prĂŽne l'instauration d’un rĂ©gime parlementaire face au chef de l'État LĂ©on Mba, tenant d’un rĂ©gime prĂ©sidentiel fort. Ce dernier l’emporte finalement et se laisse entraĂźner dans une dĂ©rive dictatoriale. MalgrĂ© son rĂŽle de chef de l’opposition, Aubame accepte de devenir ministre des Affaires Ă©trangĂšres en 1961. Mais en 1963, Mba, qui n’a plus besoin de lui, dĂ©cide de l’éliminer. PortĂ© au pouvoir en 1964 par un putsch qu'il n’a pas souhaitĂ©, Aubame devient l'Ă©phĂ©mĂšre chef d'un gouvernement provisoire que les Français s'empressent de renverser militairement afin de rĂ©tablir Mba.

Sous l'ordre colonial

Jeunesse et résistance

Jean-Hilaire Aubame est d'origine fang[2]. À l’ñge de huit ans, il perd son pĂšre puis, Ă  onze ans, sa mĂšre[3]. Orphelin, il est accueilli Ă  l'Ă©cole catholique de Donguila oĂč il rencontre en 1926, un an avant de quitter la mission, l’abbĂ© Jean Obame, demi-frĂšre aĂźnĂ© de LĂ©on Mba[3]. AprĂšs avoir accompli sa scolaritĂ© dans des missions catholiques, Donguila et le SĂ©minaire St-Jean, il entre dans l'administration des douanes le [1]. D’abord nommĂ© Ă  Libreville en 1931, il est mutĂ© en 1935 Ă  Bangui puis prend en 1936 la direction des douanes de Brazzaville[1]. Cette annĂ©e-lĂ , il cofonde la Mutuelle gabonaise avec le frĂšre de l'homme politique gabonais Louis Bigmann[4].

À la suite de l'Appel du 18 juin 1940, il rejoint la France libre et est envoyĂ© en mission au Gabon afin de rallier les populations au gĂ©nĂ©ral de Gaulle[5]. À Libreville, il rencontre le gouverneur-gĂ©nĂ©ral de l’AEF FĂ©lix ÉbouĂ©[5] qui l’intĂšgre le Ă  son administration[1]. D'autre part, le , Aubame est Ă©lu prĂ©sident de la commission municipale de Poto-Poto Ă  Brazzaville, poste qu'il occupe jusqu'au [1]. AprĂšs la mort d'EbouĂ© en , Aubame travaille comme conseiller auprĂšs du nouveau gouverneur-gĂ©nĂ©ral AndrĂ© Bayardelle et de son secrĂ©taire AndrĂ© Soucadaux. Ces derniers l'encouragent Ă  se prĂ©senter aux Ă©lections lĂ©gislatives, ouvertes dĂ©sormais aux autochtones[4]. Il retourne donc au Gabon faire campagne, oĂč il reçoit le soutien de l'administration et des missionnaires[4].

Le député du Gabon

Le Palais Bourbon

La circonscription oĂč il se prĂ©sente, rassemble alors le Gabon et le Moyen-Congo. MalgrĂ© ses importants appuis, Aubame est dĂ©fait par le Congolais Jean-FĂ©lix Tchicaya qui le bat lors des Ă©lections constituantes de 1945 puis 1946[1]. À l'occasion des Ă©lections lĂ©gislatives du , le Gabon devient une circonscription Ă  part entiĂšre pour le collĂšge des autochtones. Aubame est Ă©lu dĂ©putĂ© sous l’étiquette de la SFIO avec 7 069 voix sur 12 528 suffrages exprimĂ©s[1].

Au Palais Bourbon, le nouveau dĂ©putĂ© s’investit tout particuliĂšrement dans les questions concernant l’Afrique[1]. NommĂ© en 1949 Ă  la Commission des territoires d'outremer, il dĂ©pose plusieurs propositions de loi concernant l'institution d'un code du travail pour les territoires français d'Afrique, ainsi que sur le rĂ©gime des communes en Afrique-Équatoriale française[1]. De 1953 Ă  1955, il devient vice-prĂ©sident de cette Commission. Il propose une loi visant Ă  augmenter la reprĂ©sentation des territoires d'outremer et des territoires associĂ©s au Conseil Ă©conomique[1]. DĂ©fenseur du concept de « RĂ©publique française fĂ©dĂ©rale », entitĂ© au sein de laquelle la RĂ©publique française aurait Ă©tĂ© sur un pied d'Ă©galitĂ© avec ses territoires d'outre-mer devenus des rĂ©publiques, il se prononce le pour les pouvoirs spĂ©ciaux en AlgĂ©rie[1]. Par ailleurs, Aubame est Ă©galement trĂšs actif Ă  la Commission de la marine marchande et des pĂȘches dont il assure Ă  de nombreuses reprises le secrĂ©tariat[1].

SiĂ©geant au dĂ©part avec les socialistes, il les quitte pour rejoindre le groupe parlementaire des IndĂ©pendants d'outremer animĂ© par le SĂ©nĂ©galais LĂ©opold SĂ©dar Senghor[1]. Ainsi, le , Aubame est rĂ©Ă©lu en tant que candidat indĂ©pendant avec 17 329 voix sur 29 203 suffrages exprimĂ©s, puis de nouveau le avec 26 712 voix sur 57 031[1]. Il devient un temps vice-prĂ©sident puis prĂ©sident de son groupe parlementaire le [1]. Durant tous ces mandats, Aubame vit Ă  Paris mais retourne rĂ©guliĂšrement au Gabon[4].

La course au pouvoir

Bien que dĂ©putĂ© en France, Jean-Hilaire Aubame continue Ă  s’intĂ©resser Ă  la vie politique locale de son pays. En 1947, il fonde son propre parti, l’Union dĂ©mocratique et sociale gabonaise (UDSG)[6]. Assez rapidement, la vie politique du Gabon est menĂ©e entre Aubame, soutenu par les Missions et l’administration, et LĂ©on Mba, soutenu par les colons[7].

En 1952, il est Ă©lu conseiller Ă  l'AssemblĂ©e territoriale[1] pour la province de Woleu-Ntem, considĂ©rĂ©e comme son bastion. RĂ©Ă©lu en mars 1957, son parti arrive premier avec 18 siĂšges sur 40 devant le Bloc dĂ©mocratique gabonais (BDG) de Mba qui n’en reçoit que 16[8]. Mais Ă  la suite de retournements douteux, le parti de Mba obtient 21 siĂšges contre 19 pour celui d’Aubame[9]. Faute de majoritĂ© absolue, les deux partis sont contraints de prĂ©senter le une liste commune pour l’élection du gouvernement qui se fait au dĂ©triment d’Aubame[9]. Le mĂȘme jour, LĂ©on Mba est nommĂ© vice-prĂ©sident du Conseil du gouvernement[9]. Rapidement, des dissensions apparaissent au sein du gouvernement, qui poussent Aubame Ă  faire dĂ©missionner ses partisans du gouvernement et Ă  dĂ©poser une motion de censure contre le gouvernement[10]. La motion est repoussĂ©e par 21 voix contre 19[10]. Face Ă  cette victoire de Mba, de nombreux Ă©lus UDSG passent dans la majoritĂ© parlementaire, donnant au gouvernement 29 dĂ©putĂ©s sur 40[10].

Bien que n’ayant pas pris part, en tant que dĂ©putĂ© en France, au vote du , qui accorde la confiance au gĂ©nĂ©ral de Gaulle sur son programme et sa politique[1], il appelle Ă  voter « oui » au rĂ©fĂ©rendum sur la CommunautĂ© franco-africaine du [11].

L'indépendance et l'opposition

Le chef de l’opposition

Le parti d’Aubame, minoritaire Ă  l’AssemblĂ©e, espĂšre rebondir grĂące aux Ă©lections du des 28 « conseils de district »[12] Ces nouvelles institutions reprĂ©sentatives, qui n'ont vocation qu'Ă  discuter des affaires Ă©conomiques et sociales du district, reprĂ©sentent un vĂ©ritable test politique pour Aubame[13]. Mais alors que les Ă©lections devaient ĂȘtre organisĂ©es au scrutin de liste majoritaire Ă  un tour, Mba effectue un dĂ©coupage des circonscriptions qui permet Ă  son parti de s’octroyer arbitrairement 244 siĂšges dĂ©tenant la majoritĂ© dans 23 conseils[13]. L’UDSG doit quant Ă  lui se contenter de 77 siĂšges[13].

L’indĂ©pendance du Gabon est proclamĂ©e le . Rapidement, la majoritĂ© gouvernementale est en proie Ă  des dissensions interne ; une querelle oppose le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale Gondjout, favorable Ă  un rĂ©gime parlementaire, Ă  Mba tenant d’un rĂ©gime prĂ©sidentiel[14]. Au lieu de tirer profit de cette situation, Aubame tente de rĂ©concilier les deux adversaires[14]. Le , une constitution de type parlementaire est finalement adoptĂ©e[15]. Le chef de l’État gabonais s’empresse de la transgresser le 9 novembre puis, le 16, fait arrĂȘter Gondjout et ses alliĂ©s, ce malgrĂ© leur immunitĂ© parlementaire[15]. Le lendemain, l’AssemblĂ©e est dissoute[15]. Ces Ă©vĂ©nements entament sĂ©rieusement la popularitĂ© de Mba[15]. Il se tourne vers le chef de l’opposition pour renforcer sa position[16].

Alors que la position de Mba est affaiblie, Jean-Hilaire Aubame fait preuve d’un laxisme dĂ©concertant[15]. Il accepte pour les Ă©lections lĂ©gislatives du , de former avec Mba des listes d’union nationale dans lesquelles son parti ne reçoit que 30 % des siĂšges[17]. Par ailleurs, sa candidature est transposĂ©e dans l’OgoouĂ©-Maritime oĂč il n’est pas trĂšs populaire, au lieu de son bastion de Woleu-Ntem[17]. Il renonce Ă©galement Ă  la prĂ©sidence du Gabon en faveur de LĂ©on Mba qui est Ă©lu en candidat unique[17]. Enfin, le , il laisse adopter une nouvelle constitution accordant pratiquement tous les pouvoirs au prĂ©sident de la RĂ©publique[18], alors qu'il souhaitait l'instauration d'un rĂ©gime parlementaire[19]. Pour le remercier pour son aide, il est nommĂ© ministre des Affaires Ă©trangĂšres[20].

La rupture entre les deux hommes arrive finalement lorsque le chef de l’État le prie de saborder son parti afin d'instituer le monopartisme au profit du BDG[21]. Aubame refuse. En rĂ©action, le , tous les ministres UDSG sont dĂ©mis, Ă  l’exception de François Meye qui se rallie Ă  Mba[22]. Dans un but tactique, Jean-Hilaire Aubame est nommĂ© le 25 fĂ©vrier prĂ©sident de la Cour suprĂȘme[23]. Par la suite, prĂ©textant d’une incompatibilitĂ© de fonctions avec celles de parlementaire, Mba rĂ©clame sa dĂ©mission de l’AssemblĂ©e[24]. Aubame rĂ©sout le problĂšme en dĂ©missionnant de son poste de prĂ©sident de la Cour suprĂȘme, contrariant ainsi les plans de Mba[24]. Peu de temps aprĂšs, le , Mba dissout l’AssemblĂ©e nationale, bien qu’elle lui soit acquise Ă  70 %[25]. Aubame annonce dĂšs lors son refus de participer au futur scrutin qu’il ne considĂšre pas comme Ă©gal[25].

Le coup d’État de 1964

Officiers français et gabonais en 1959.

Dans la nuit du 17 au , aux environs de cinq heures du matin, 150 militaires gabonais dirigĂ©s par les lieutenants Jacques Mombo et ValĂšre Essone, arrĂȘtent le prĂ©sident LĂ©on Mba, le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale Louis Bigman, et plusieurs ministres[26]. Par la radio, les militaires annoncent au peuple gabonais le coup d’État et demandent Ă  l’assistance technique française de ne pas s’immiscer dans l’affaire[26]. LĂ©on Mba est obligĂ© de prononcer une allocution radiodiffusĂ©e oĂč il annonce sa dĂ©mission :

« Le jour J est arrivĂ©, les injustices ont dĂ©passĂ© la mesure, ce peuple est patient, mais sa patience a des limites
 il est arrivĂ© Ă  bout[26]. »

Durant ces Ă©vĂšnements, aucun coup de feu n’est tirĂ©[27]. Le peuple ne rĂ©agit pas, signe selon les militaires de l’approbation du putsch[27]. Jean-Hilaire Aubame se voit offrir la prĂ©sidence du gouvernement provisoire. Il n’est composĂ© que de personnalitĂ©s politiques civiles, provenant aussi bien de l’UDSG que du BDG comme Paul Gondjout[28]. Quant aux putschistes, ils se contentent d’assurer la sĂ©curitĂ© civile[28]. D’ailleurs, toute la petite armĂ©e gabonaise n’est pas intervenue dans le coup d’État ; encadrĂ©e en majoritĂ© par des officiers français, elle est restĂ©e dans ses casernes[29].

Des instructions sont donnĂ©es pour que LĂ©on Mba soit transfĂ©rĂ© Ă  NdjolĂ©, fief Ă©lectoral de Aubame[30]. Mais du fait de violentes pluies, le prĂ©sident dĂ©chu est amenĂ© Ă  LambarĂ©nĂ©[30], Ă  250 kilomĂštres de Libreville. Jean-Hilaire Aubame, nouveau chef du gouvernement, prend rapidement contact avec l’ambassadeur français, Paul Cousseran, afin de lui assurer que les biens des ressortissants Ă©trangers seront protĂ©gĂ©s et Ă©viter ainsi toute intervention militaire[31].

Mais Ă  Paris, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle et Jacques Foccart en ont dĂ©cidĂ© autrement[29]. En effet, Mba Ă©tait un des plus fidĂšles alliĂ©s de la France en Afrique ; sous son rĂ©gime, les EuropĂ©ens jouissaient d’un traitement particuliĂšrement amical[32]. Les autoritĂ©s françaises dĂ©cident donc, en conformitĂ© avec des accords franco-gabonais signĂ©s, de rĂ©tablir le gouvernement lĂ©gal[29]. Toutefois, l’intervention ne peut ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e sans une requĂȘte officielle du chef d'État gabonais[31]. LĂ©on Mba Ă©tant constitutionnellement « empĂȘchĂ© », les Français font appel au vice-prĂ©sident gabonais, Paul Marie Yembit, qui n’avait pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©[31]. Mais celui-ci reste introuvable ; il est donc dĂ©cidĂ© de rĂ©diger une lettre antidatĂ©e que Yembit signerait plus tard[29]. Ainsi, dans la nuit du 18 au 19, les troupes françaises de Dakar et Brazzaville dĂ©barquent Ă  Libreville et rĂ©tablissent Mba au pouvoir[33]. Les combats ont fait un mort du cĂŽtĂ© français, et 15 Ă  25 du cĂŽtĂ© gabonais[33].

Le procÚs de Lambaréné

RĂ©installĂ© au pouvoir, LĂ©on Mba refuse de considĂ©rer que le coup d’État Ă©tait dirigĂ© contre lui et son rĂ©gime[34]. Pour lui, il s’agissait d’un complot contre l’État[34]. Rapidement pourtant, des manifestations anti-gouvernementales ont lieu avec des slogans comme « LĂ©on Mba, prĂ©sident des Français ! » ou rĂ©clamant la fin de la « dictature »[35]. Elles se solidarisent avec Aubame lorsque le 23 mars, il est inculpĂ© pour sa participation au coup d'État[34].

Le dĂ©bute son procĂšs Ă  LambarĂ©nĂ©[36]. Lors des audiences, Aubame nie toute participation aux Ă©vĂšnements, si ce n’est d’avoir constituĂ© un gouvernement provisoire[36]. Mais lĂ  encore, il s’en dĂ©fend en affirmant avoir respectĂ© la conformitĂ© des institutions au vu de la « dĂ©mission volontaire » de LĂ©on Mba[37]. Il affirme ensuite avoir Ă©tĂ© mis au courant du putsch par l’ambassadeur de France au Gabon, Paul Cousseran[37]. Ce dernier lui aurait alors demandĂ© de s’entretenir avec les membres de la rĂ©bellion[37]. Enfin, il condamne l’intervention française, dĂ©clarant notamment :

« Les enfants du Gabon n’oublieront jamais que, pour des raisons inavouables, une poignĂ©e de Français ont dĂ©truit en un jour une amitiĂ© tissĂ©e en 125 ans, en prĂ©fĂ©rant l’amitiĂ© d’un homme Ă  celle d’un peuple
 Cette intervention est une immixtion intolĂ©rable dans les affaires intĂ©rieures du Gabon, une agression caractĂ©risĂ©e[37]
 »

AccusĂ© d’avoir organisĂ© des rĂ©unions subversives avant le coup d’État, prĂ©sentĂ© comme le « mauvais gĂ©nie » des autres accusĂ©s, Jean-Hilaire Aubame est condamnĂ© Ă  l’issue de ce procĂšs Ă  10 ans de travaux forcĂ©s et 10 ans d’interdiction de sĂ©jour[38]. Il tente alors avec les autres condamnĂ©s du procĂšs un recours contre la validitĂ© de la Cour de sĂ»retĂ© de l’État (qui avait Ă©tĂ© constituĂ©e par le prĂ©sident Mba) mais en vain[39]. IncarcĂ©rĂ©, Aubame est battu quasi quotidiennement par ses geĂŽliers[29].

DerniÚres années

En 1972, Omar Bongo (le successeur de LĂ©on Mba Ă  la prĂ©sidence) le libĂšre. Aubame s’exile alors Ă  Paris. AutorisĂ© Ă  rentrer au Gabon, il se rend en 1981 Ă  Libreville oĂč Bongo l’accueille et le nomme « conseiller spĂ©cial » Ă  titre honorifique. Bien que n’étant pas partisan du parti d'opposition clandestin MORENA, sa maison est victime le d’un attentat perpĂ©trĂ© par des extrĂ©mistes pro-gouvernementaux[4]. Aubame et sa famille en rĂ©chappent de peu[4]. Il dĂ©cĂšde finalement Ă  Libreville, le .

Décorations, honneurs et distinctions reçus

  • MĂ©daillĂ© de la RĂ©sistance[1]
  • Commandeur de la LĂ©gion d'honneur[1]
  • Titulaire de l’Étoile Ă©quatoriale (Gabon)[1]
  • Titulaire de l’Étoile africaine (LibĂ©ria)[1]
  • Titulaire de l’Ordre libĂ©rien de la RĂ©demption africaine[1]
  • Titulaire de l'Ordre national du MĂ©rite du Niger[1]
  • Titulaire de l'Ordre national du MĂ©rite centrafricain[1]
  • Titulaire de l'Ordre national du MĂ©rite de CĂŽte-d'Ivoire[1]
  • Titulaire de l'Ordre national du Tchad[1]
  • Titulaire de l’Étoile noire du BĂ©nin[1]

Annexes

Bibliographie

  • MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, Échec aux militaires au Gabon en 1964, Éditions Chaka, Collection Afrique contemporaine, 1990 (ISBN 2907768069)
  • Florence Bernault, DĂ©mocraties ambiguĂ«s en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Éditions Karthala, 1996 (ISBN 2865376362)
  • Alexander Keese, « L’Évolution du leader indigĂšne aux yeux des administrateurs français : LĂ©on M’Ba et le changement des modalitĂ©s de participation au pouvoir local au Gabon, 1922-1967 », dans Afrique & histoire, 2004, n°2 (ISBN 2864323990)
  • (en) David E. Gardinier, Historical Dictionary of Gabon, Scarecrow Press, 1994 (ISBN 0810814358)

Références

  1. « Jean-Hilaire Aubame », sur Assemblée nationale.
  2. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe. Échec aux militaires au Gabon en 1964. Afrique contemporaine - 1990. p.24.
  3. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.25.
  4. (en) David E. Gardinier, Historical Dictionary of Gabon, Scarecrow Press, 1994. p.49.
  5. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.26.
  6. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.27.
  7. Florence Bernault, DĂ©mocraties ambiguĂ«s en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Éditions Karthala, 1996, p.224.
  8. Florence Bernault, op. cit., p.261.
  9. Florence Bernault, op. cit., p.262.
  10. Florence Bernault, op. cit., p.263.
  11. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.29.
  12. Florence Bernault, op. cit., p. 296.
  13. Florence Bernault, op. cit., p. 297.
  14. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et LĂ©on-Modeste Nnang Ndong, Le consensus politique au Gabon, de 1960 Ă  nos jours., UniversitĂ© de Paris I (thĂšse de doctorat), p.2.
  15. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et LĂ©on-Modeste Nnang Ndong, op. cit., p.3.
  16. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.41.
  17. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.44.
  18. Alexander Keese, « L’évolution du ‘leader indigĂšne’ aux yeux des administrateurs français : LĂ©on M’Ba et le changement des modalitĂ©s de participation au pouvoir local au Gabon, 1922-1967 », dans Afrique & histoire, 2004, n°2, p.162.
  19. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.37.
  20. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.42.
  21. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et LĂ©on-Modeste Nnang Ndong, op. cit., p.4.
  22. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.53.
  23. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.54.
  24. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.55.
  25. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.59.
  26. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 62.
  27. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 63.
  28. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 64.
  29. « 1964, le putsch ratĂ© contre LĂ©on M'Ba prĂ©sident du Gabon (10 mars 2007) », Émission de France-Inter Rendez vous avec X.
  30. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 21.
  31. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 19.
  32. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 23.
  33. Florence Bernault, op. cit., p. 19.
  34. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 100.
  35. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p. 92.
  36. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.102.
  37. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.103.
  38. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.105.
  39. MoĂŻse N’SolĂ© Biteghe, op. cit., p.106.
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