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Jean-François Henriod

Jean-François Henriod est un général français de la Révolution et de l'Empire, né le à La Rivière-Enverse dans le duché de Savoie[1] et mort le à Néris-les-Bains, dans l'Allier.

Jean-François Henriod
Naissance
La Rivière-Enverse, duché de Savoie
DĂ©cès (Ă  61 ans)
NĂ©ris-les-Bains, Allier
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de brigade
Années de service 1782 – 1815
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
Chevalier de l'Empire

Biographie

Du simple soldat au chef de bataillon

Issu d'une famille de moyenne noblesse du duché de Savoie[1], il est le fils de Jean-François Henriod et de Michelle Burtin. Il entre comme soldat le dans le régiment de Berwick. Caporal le , sergent-fourrier le , sergent-major le , sous-lieutenant le suivant, lieutenant le et capitaine adjudant-major le , il fait toutes les campagnes de la Révolution de 1792 à l'an IX aux armées du Rhin et d'Angleterre. En l'an II, il passe avec le 1er bataillon du 8e d'infanterie dans la 159e demi-brigade de bataille, devenue 10e de ligne à l'organisation de l'an IV. Il est nommé chef de bataillon le 19 messidor an III.

Pendant la retraite de Mayence, en l'an IV, alors que son bataillon est chargé de protéger la retraite de la division Renaud dans les gorges sous Trippstadt, il se trouve enveloppé par trois bataillons de grenadiers autrichiens et un corps d'émigrés. Aussitôt, il forme ses hommes en colonne serrée et lance sur l'ennemi une masse de tirailleurs chargée de l'attaquer sur tous les points. Faisant alors volte-face et ralliant ses tirailleurs, il fond sur le centre des bataillons autrichiens, culbute tout ce qui s'oppose à son passage, enlève 156 prisonniers et rejoint à une lieue de là, au Kaiskop, la division dont il couvre les derrières.

Il assiste la mĂŞme annĂ©e au siège de Kehl, oĂą il est blessĂ© d'un coup de feu. En l'an V, pendant la grande retraite de l'armĂ©e du Rhin, Henriod, avec un corps de 3 000 hommes que lui ont confiĂ© les gĂ©nĂ©raux Moreau et Desaix, balaie le val de Saint-Pierre dans la ForĂŞt-Noire et tient en Ă©chec, dans celui de Kuntzig, le gĂ©nĂ©ral autrichien Neuendorf, qui, Ă  la tĂŞte de 25 000 hommes, attend l'armĂ©e française tandis que celle-ci file par Donescheim et dĂ©bouche dans le Brisgau par le val d'Enfer. Ainsi, pendant six jours, sans Ă©prouver de pertes sensibles, il intercepte toute communication avec les habitants, trompe l'ennemi par des espions et le harcèle nuit et jour dans les positions boisĂ©es et rocailleuses qu'il occupe sur Triberg et Hornberg.

Les premières campagnes napoléoniennes

PassĂ© avec son grade dans la 65e demi-brigade de ligne le 19 nivĂ´se an XI, il sert Ă  l'armĂ©e de Hanovre jusqu'Ă  la fin de l'an XIII. Major du 100e rĂ©giment d'infanterie de ligne le 30 frimaire an XII et membre de la LĂ©gion d'honneur le 4 germinal suivant, il fait les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne avec la Grande ArmĂ©e de 1805 Ă  1807. Le , au cours de la bataille de DĂĽrenstein, la division Gazan, forte de 4 000 hommes sous la direction d'ensemble du marĂ©chal Mortier, est soudainement enveloppĂ©e par le 1er corps d'armĂ©e russe de Koutouzov et composĂ© d'environ 35 000 hommes. Après un combat opiniâtre dans lequel les Français parviennent Ă  repousser leurs assaillants, le marĂ©chal et les officiers gĂ©nĂ©raux retournent au quartier gĂ©nĂ©ral de Spitz lorsqu'une forte colonne ennemie, chargĂ©e d'intercepter les communications, les oblige Ă  rebrousser chemin.

Pendant ce temps, une autre colonne d'environ 10 000 Russes vient attaquer les positions occupĂ©es par la division Gazan sur le plateau d'Impach. Sans attendre les ordres, le major Henriod rĂ©unit le 100e de ligne, auquel se rallient les 4e lĂ©ger, 103e de ligne et 4e de dragons, et adresse Ă  ces troupes une allocution Ă©nergique au nom de l'honneur français, du salut de ses drapeaux et de celui de ses chefs. Au moment oĂą le marĂ©chal arrive sur le plateau, Henriod lance la charge et enfonce les bataillons russes qui se replient en dĂ©sordre. La division Gazan, ainsi dĂ©gagĂ©e, peut rejoindre celle du gĂ©nĂ©ral Dupont Ă  une lieue de Diernestein. Ă€ la suite de cette affaire dans laquelle il a eu deux chevaux tuĂ©s sous lui, le major Henriod reçoit devant toute la division les tĂ©moignages de la satisfaction du marĂ©chal Mortier, qui le prĂ©sente le lendemain Ă  l'aide de camp de l'Empereur venu sur les lieux pour connaĂ®tre les rĂ©sultats de la journĂ©e.

Nommé officier de la Légion d'honneur à la suite de ce fait d'armes, il est fait colonel du 14e de ligne le . Il se distingue de nouveau à la bataille d'Eylau, où son régiment, est le seul du 7e corps à rompre et à traverser la première ligne russe. Toutefois, sans soutien et atteint d'une blessure grave, il rétrograde et forme son régiment carré. Toutes les attaques russes sont mises en échec, mais son régiment perd 28 officiers, 590 sous-officiers ou soldats tués et 700 blessés. Touché à la cuisse le 1er juin suivant durant la bataille d'Heilsberg, il est envoyé en Espagne en 1808 et fait la guerre en Aragon et en Catalogne jusqu'en 1814. Le , il reçoit la croix de commandeur de la Légion d'honneur.

Dans la péninsule Ibérique

Le , à Tudela, il enfonce la gauche de l'ennemi. Plus tard, il coopère au siège de Saragosse au cours duquel il est blessé d'un coup de feu. Il prend également part aux différentes actions qui suivent la prise de cette place.

Vers le mois d', il bat et poursuit pendant deux mois, de village en village, le brigadier-gĂ©nĂ©ral Villa-Campa qui trouve finalement refuge dans un monastère près de Tremendad, au milieu de la chaĂ®ne des monts de Castille. Ce monastère, bâti sur le sommet d'une montagne et entourĂ© d'obstacles naturels, est rĂ©putĂ© inaccessible ; Villa-Campa y rĂ©unit 5 000 soldats rĂ©guliers ainsi qu'un grand nombre de paysans. Le colonel Henriod part le de Daroca, distant de quinze lieues de Tremendad, Ă  la tĂŞte du 14e de ligne, du 13e cuirassiers, de quatre compagnies d'Ă©lite et d'un bataillon du 2e rĂ©giment de la Vistule, qu'accompagnent deux canons et un obusier. ArrivĂ© le 25 au pied du mont Tremendad, il fait ses dispositions d'attaque et, après huit heures d'un combat acharnĂ©, il s'empare du couvent et l'incendie. Les positions espagnoles sont enlevĂ©es Ă  la baĂŻonnette malgrĂ© les obstacles naturels favorisant la dĂ©fense.

Créé baron de l'Empire le et élevé au grade de général de brigade le , il mérite les éloges de l'Empereur par les services qu'il rend au combat de Tenega, le , puis lors la défense de Lérida en 1812.

Dernières années

En congé de convalescence depuis le , il est mis en non-activité le . De retour au pouvoir, Louis XVIII nomme Henriod chevalier de Saint-Louis le . Au retour de l'île d'Elbe, l'Empereur le rappelle à l'activité et le désigne, le , pour prendre le commandement suprême de la place du Quesnoy. Cependant, la défaite de Napoléon en Belgique le ne lui laisse pas le temps de prendre son commandement. Admis à la retraite le suivant, il meurt le à Néris-les-Bains, dans l'Allier.

Notes et références

  1. Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 305.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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