Jean-Charles Danjoy
Jean-Charles-Léon Danjoy ( - ) est un architecte français spécialisé dans la restauration de monuments historiques[1]. Architecte diocésain des diocèses de Meaux, Coutances et Bordeaux, il est notamment chargé de programmer et de coordonner les travaux de restauration, d'entretien et de mobilier des édifices diocésains (cathédrale, palais épiscopal, séminaire)[1].
Jean-Charles Danjoy | |
Présentation | |
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Naissance | Avensac (Gers) |
Décès | (à 56 ans) 9e arrondissement de Paris |
Activités | Architecte diocésain membre de la commission des Monuments historiques. |
Formation | École nationale supérieure des beaux-arts |
Ĺ’uvre | |
Réalisations | Restauration de Cathédrale Saint-André de Bordeaux Restauration du Château de Falaise Restauration de la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux Décoration du Château Pastré |
Biographie
Jean-Charles Danjoy est né le à Avensac dans le Gers. En 1827, il est admis à l'École des Beaux-Arts de Paris[2] Il étudie dans l'atelier de Jean-Nicolas Huyot[3]. Jeune homme, il vend dessins d'architecture et lithographie pour subvenir à ses besoins[4]
En 1840, Danjoy est nommé à la Commission des Monuments historiques, créée en 1837. Il est notamment chargé des travaux de restauration du château de Falaise[1] - [5], de la cathédrale de Lisieux, du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte, de la cathédrale de Bordeaux et de la Tour Pey-Berland, ou encore de la Collégiale de Braine[6].
En 1842, il gagne la mĂ©daille d'or d'un concours de dessin de la tombe de NapolĂ©on Ier[4]. L'annĂ©e suivante, il voyage en Espagne ; il y rĂ©alise notamment un dessin du monastère de BenevĂvere (en), publiĂ© plus tard dans la collection de lithographies des monuments espagnols[7].
En 1843, Danjoy propose un projet de restauration pour la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il est en compétition avec Jean Jacques Nicolas Arveuf-Fransquin et avec les vainqueurs Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc[8]. L'un des membres du jury considéra que ses plans prêtaient trop d'attention aux aspects religieux et pas assez aux aspects historiques[8]. Cette même année, il est nommé responsable de la restauration de la cathédrale de Meaux[6].
Vers 1845, il s'occupe des travaux d'une maison dans le style gothique à Auteuil[9]. Il conçoit le socle du mausolée de la comtesse russe Élisabeth Alexandrovna Stroganoff située au Cimetière du Père Lachaise, à Paris. C'est un grand ouvrage de soubassement en pierre qui permet de consolider la « falaise de Charonne » en bordure du chemin du Dragon, et de réinstaller le mausolée qui est déplacé pierre à pierre. Il fait aussi sculpter dans le soubassement des marteaux de batteur d’or, des zibelines et de têtes de loup qui évoquent l’origine de la fortune de la famille dans les mines et le commerce des fourrures en Asie centrale
En 1847, il est nommé architecte diocésain chargé de la restauration de la cathédrale de Bordeaux[10], chantier auquel s'ajoute l'année suivante celui de la cathédrale de Metz[11]. Également architecte du diocèse de Coutances, il commence les plans des travaux de restauration du séminaire de la ville mais meurt avant que les travaux ne commencent[6].
Il est retenu en 1853 comme architecte de l'Arc de Triomphe, remplaçant Guillaume Abel Blouet[11] - [12].
Danjoy est chargé des décorations du Château Pastré à Marseille, par l'armateur et négociant Eugène Pastré (1806-1868) et sa femme Céline de Beaulincourt-Marle. Achevé en 1862, le château accueille aujourd'hui le Musée de la Faïence.
Danjoy meurt le à Paris[2]. Il est inhumé au cimetière de Montmartre.
Son fils Eugène Gustave Édouard Danjoy (1838-1905) est également un architecte reconnu[13] ; il se forme auprès de son père et de Charles Questel, puis travaille pour l'atelier de Léon Vaudoyer[14].
Distinctions
En 1845, Danjoy reçoit une médaille d'or de la Commission des Monuments historiques pour des travaux de restauration[11]. Il est récompensé par une médaille d'or en 1850 pour ses plans de restauration de la Cathédrale de Metz[6]. En plus du talent artistique, Danjoy fait preuve de solides connaissances archéologiques[1].
Eugène Viollet-le-Duc met en avant le travail difficile effectué sur le chantier de restauration de la cathédrale de Meaux et le recommande pour les services rendus au monde des arts. Léonce Reynaud le décrit comme un artiste de premier plan, avec un sens développé des formes, aux idées poétiques. Hamille quant à lui, lui reproche de ne pas être assez pratique[6].
Dessins
- Château de Falaise, élévations et plans
- Abbaye Sainte-Madeleine-Postel
- Grand Séminaire de Coutances, rénovation et agrandissement
- Cerisy-la-Forêt, élévation de l'église
- Collégiale Saint-Martin de Montmorency
- Palais épiscopal de Meaux, ancien palais épiscopal, aujourd'hui Musée Bossuet
- Cathédrale Saint-André de Bordeaux, élévation pour la peinture des murs de la chapelle Saint-Joseph
- Cathédrale Saint-Étienne de Meaux, élévations et plans
- Murs de la chapelle Saint-Joseph, cathédrale de Bordeaux (1850)
- Meaux, cathédrale Saint-Étienne de Meaux (1850)
- Grand SĂ©minaire de Coutances
- Abbaye Sainte-Madeleine-Postel
Notes
- Nadine Gastaldi, "Les édifices de culte sous le régime du Concordat", 1643-1945, L'Histoire par L'Image, ministère de la Culture
- Ruth Fiori, "DANJOY LĂ©on Jean-Charles", (en ligne), 2011.
- Médiathèque de l'architecture et du patrimoine , notice biographique de Jean-Charles-Léon Danjoy
- César Daly, Revue générale de l'architecture et des travaux publics : journal des architectes, des ingénieurs, des archéologues des industriels et des propriétaires (en ligne), 1862, éd. Ducher et Cie.
- Revue des Beaux-Arts en France, 1862, p. 356
- Jean-Michel Leniaud, Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, en ligne
- Biblioteca Digital de Castilla y LeĂłn, En el Monasterio de BenevĂvere, (en ligne)
- Camille Michael, The Gargoyles of Notre-Dame: Medievalism and the Monsters of Modernity, (en ligne), 2009, University of Chicago Press, (ISBN 978-0-226-09245-4)
- Andrew Ballantyne, Rural and Urban: Architecture Between Two Cultures, (en ligne), 2010, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-415-55212-7)
- Archives nationales, dossiers de travaux, cotes F/19/7650 Ă F/19/7655)
- Charles Bauchal, "Jean-Charles-Léon Danjoy", in Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français (en ligne), 1887, Paris, éd. André Daly fils.
- Danjoy ne dessine pas l'Arc de Triomphe, déjà complété par Guillaume-Abel Blouet. Il coordonne les travaux supplémentaires.
- Ecole des chartes, Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, consultable en ligne
- Nabila Oulebsir, Les usages du patrimoine: Monuments, musées et politique coloniale en Algérie, 1830-1930 (en ligne), 2004, éditions MSH, (ISBN 978-2-7351-1006-3).