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Jan de Bakker

Jan Jansz de Bakker van Woerden (nom latin : Johannes Pistorius Woerdensis; né en 1499 – mort le ), prêtre catholique gagné aux idées de la Réforme protestante, a été le premier ecclésiastique exécuté par l’Inquisition dans les Pays-Bas du nord (futures Provinces-Unies) en raison de son adhésion au protestantisme[2].

Jan de Bakker
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Gevangenpoort à La Haye, où Jan de Bakker a été incarcéré avant son exécution en 1525[1]

Biographie

Jan de Bakker sur le bûcher

Le père de Jan de Bakker Ă©tait diacre et sacristain Ă  Woerden et aussi locataire de la briqueterie ; son nom de famille peut d'ailleurs avoir Ă©tĂ© dĂ©rivĂ© de celui de cette profession. De Bakker a Ă©tĂ© l'Ă©lève de Johannes Rhodius (Hinne Rode), proviseur de l'Ă©cole Saint-JĂ©rĂ´me Ă  Utrecht, (École des Frères de la Vie Commune)  qui Ă©tait un partisan du sacramentarisme. Les sacramentaristes nĂ©erlandais rejetaient les sacrements de l’Église Catholique et niaient que l'hostie consacrĂ©e Ă  la messe soit le vrai corps et sang de JĂ©sus-Christ. Ils taxaient en outre les indulgences et les pèlerinages d'idolâtrie, et critiquaient le faiblesse morale et l'inconduite du clergĂ©. En 1520, Jan de Bakker fut rappelĂ© par son père Ă  Woerden ; ce dernier Ă©tait - Ă  juste titre - inquiet que certaines des idĂ©es de son fils, notoirement contraires Ă  la doctrine de l'Église, puissent lui causer des ennuis avec les autoritĂ©s. Jan de Bakker partit alors Ă  l'UniversitĂ© catholique de Louvain pour y complĂ©ter sa formation jusqu'en 1522.

Statue de Johan de Witt à De Plaats à La Haye. Ses deux doigts point à l'endroit où il a été mis à mort en 1672. C'est aussi l'endroit où Jan de Bakker a été exécuté en 1525.

Jan de Bakker fut ordonné prêtre à Utrecht et revint aider son père diacre et sacristain à Woerden. Il commença alors à diffuser ses idées nouvelles, et en , lui et un autre prêtre furent arrêtés par le lieutenant du roi. Ils furent libérés après un court emprisonnement et l'on pense qu'ils se sont ensuite tous les deux rendus à Wittenberg, mais il n'y a pas de trace d'une rencontre entre de Bakker et Martin Luther. Après son retour, de Bakker continua sa prédication et aggrava son conflit avec l'Église en se mariant, rompant ainsi son vœu de célibat.

Dans la nuit du , de Bakker fut arrêté et transféré à La Haye le lendemain pour y être jugé par l'Inquisition. Refusant d'abjurer, il fut défroqué et condamné à mort. Le , il fut brûlé vif à la Haye. Sa veuve put sauver sa vie en abjurant toute idée similaire à celles de son mari, et fut conduite ensuite dans une abbaye pour le reste de sa vie.

Vitrail à la mémoire de Jan de Bakker dans la Grande Église de la Haye.

Mémoire et postérité

En 1853, les protestants néerlandais qui voulaient s'opposer à le retour de la hiérarchie épiscopale catholique dans leur pays utilisèrent le slogan: "protestants, réveillez-vous, pensez à Jan de Bakker" ("Protestanten, weest nu wakker, want gedenk een Jan de Bakker!"). (Les catholiques avaient obtenu en 1795 l'égalité en droit avec les protestants et la loi de 1853 complétait leur émancipation.)

A Woerden une rue a reçu le nom de Jan de Bakker. A La Haye, dans l'église Saint-Jacques dite aussi Grande église (St. Jacobskerk ou Grote kerk), un vitrail est consacré à Jan de Bakker.

Le chant Carmen AntiThomaticon qui honore Jan de Bakker était un chant important pour les gueux révoltés en 1572 contre l'occupant espagnol ; il est encore chanté entre autres par les étudiants de l'Université libre d'Amsterdam.

Notes et références

  1. (nl) Prisonniers célèbres - Musée de Gevangenpoort (archive)
  2. (en) Jean-Henri Merle d'Aubigné, The History of the Reformation in Europe in the Time of Calvin, éditeur Hartland Publications, 1999, tome XIII, chapitre 10 | (ISBN 0923309675)
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