Jacques de Rougé du Plessis-Bellière
Jacques de Rougé du Plessis-Bellière (1602-1654), marquis de Faÿ, dit « le marquis du Plessis-Bellière[1] », est un général français.
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Biographie
Membre de la famille de Rougé, Jacques de Rougé était le fils de René de Rougé et de Marguerite de La Court.
Famille
Il épousa Suzanne de Bruc de Monplaisir le à Nantes. Il aura quatre enfants, savoir:
- Catherine (1641-1713) mariée à François de Créquy, marquis de Créquy et maréchal de France,
- Pierre (1644-1664), engagé volontaire contre les Turcs, tué lors de la bataille de Saint-Gothard, en Hongrie, succède à son père comme marquis de Faÿ-les-Nemours, marquis du Plessis-Bellière, sans mariage ni postérité,
- François-Henri (1651-1692), succède à son frère comme marquis de Faÿ-les-Nemours, marquis du Plessis-Bellière, maréchal de camp, gouverneur de Suze, marié à Françoise Jégou de Kervilio d'où trois fils,
- Henri-François, colonel d'infanterie, mort en 1693, sans mariage ni postérité.
Il fit construire vers 1640 sa résidence à Charenton, l'hôtel du Plessis-Bellière.
Carrière
Il se distingua au siège de la Rochelle, en 1628, et surtout dans la campagne de Flandre.
Étant gouverneur d’Armentières, il fit des prodiges de valeur pour conserver cette ville au roi. Promu au grade de lieutenant-général, il se signala encore dans plusieurs autres affaires.
Au XVIIe siècle, Armentières comme toute la Flandre est au cœur de l'affrontement entre la France de Louis XIII et de Louis XIV et l'Espagne. Dans ce cadre, les troupes françaises qui ont pris les derniers mois de nombreuses villes, de Gravelines à Cassel, Béthune, Lillers, assiègent Armentières, alors espagnole, le 8 septembre 1645[2]. Le sieur de Maugré, gouverneur d'Armentières pour le compte du roi d'Espagne, Philippe IV, conscient de ne pas disposer d'une garnison suffisamment forte pour résister négocie immédiatement la capitulation et obtient une reddition honorable. Les Français nomment gouverneur le marquis du Plessis Bellière[2].
En 1647, les Espagnols reprennent la ville lors du siège d'Armentières après 14 jours de siège[3] - [4].
Pendant ce siège d'Armentières, du 11 au 30 mai 1647[5], la marquise avait voulu rester dans la ville avec ses enfants, Catherine et Pierre, partageant avec son mari les dangers du bombardement et donnant à la population l'exemple d'un rare sang-froid[6]. Le marquis du Plessis-Bellière s'y était couvert de gloire, sautant sur l'ennemi à l'arme blanche à défaut de munitions et ne consentant à se rendre qu'après trois semaines de rude défense. Finalement, la ville est reprise en main par les Espagnols.
Le roi, dit la Gazette, fit grand accueil au marquis de Plessis-Bellière à Amiens, jusqu'à l'embrasser plusieurs fois, et la reine lui dit que, puisqu'il avait si bien défendu les méchantes places, elle aurait soin de lui en faire bientôt tomber une bonne entre les mains"[7].
Il commandait un corps d’armée à la bataille de Rethel, où fut battu le vicomte de Turenne, qui combattait contre la cour. Il prit part à la bataille de Rethel en 1650, et fut gouverneur de Rethel, d'Armentières, de La Bassée, puis de Dieppe.
Cette même année 1650, le marquis de Plessis-Bellière fut commandé par Anne d'Autriche pour aller à Dieppe avec quelques troupes pour forcer Madame de Longueville à quitter Dieppe pour son château de Coulommiers[8].
II servit ensuite en Angoumois et en Saintonge contre les Princes, et contribua à la prise du faubourg de Cognac, des tours de la Rochelle, des villes de Saintes et de Taillebourg. Il fut, peu après, nommé commandant dans le Roussillon, battit les Espagnols à Roses, à Castillon-d’Ampurias, au fort de la Jonquière.
Par lettres patentes de septembre 1652, le roi avait érigé en la seigneurie de Faÿ (aujourd'hui Faÿ-lès-Nemours) en marquisat au profit de Jacques de Rougé du Plessis-Bellière, dès lors appelé "Le marquis du Plessis-Bellière".
Il est nommé en 1653 commandant en chef de l'armée de Catalogne[1].
Il mourut à Castellamare en Italie, le , des suites d'une blessure reçue le dans une charge de cavalerie à Torre d'Anunziata près de Naples[9].
Le roi qui souhaitait le nommer maréchal de France fit offrir à Suzanne de Bruc, sa veuve, les Honneurs du Louvre, dont elle ne voulut pas profiter[9].
Sa fille Catherine (1641-1713) épousa François de Blanchefort de Créquy, maréchal de France et gouverneur de Lorraine. Leur tombeau de marbre blanc se trouve dans une chapelle de l'église St-Roch à Paris.
Son buste se trouve au Château de Versailles, Galerie des Batailles.
Notes et références
- Paul de Lacroix, La Fronde en Angoumois pendant les années 1651 et 1652, 1863, page 82.
- M. Ortille, « Une page de l'histoire d'Armentières- Capitulation de 1645 - Peste de 1646 », Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, année 1856 publiée en 1857, p.124-133 (lire en ligne).
- Ortille 1856, p. 132.
- Plan du siège d'Armentières en 1647
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8402142.image
- Lanouvelle, Le maréchal de Créquy, p. 46.
- Lanouvelle, p. 45.
- https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Petitot_-_Collection_compl%C3%A8te_des_m%C3%A9moires_relatifs_%C3%A0_l%E2%80%99histoire_de_France,_2e_s%C3%A9rie,_tome_39.djvu/21
- Borel d'Hauterive, Annuaire de la noblesse de France et d'Europe, 1880, page 305.