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Jacques de Gaulle

Jacques de Gaulle ( - ) est un ingénieur des mines et officier français, frère cadet de Charles de Gaulle. Tétraplégique, il fuit la Gestapo, venue l'arrêter en 1943, grâce à l'aide de l'abbé Pierre.

Jacques de Gaulle
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Biographie

Ascendance

[1]Acte de naissance de Jacques de Gaulle
Les trois derniers de la fratrie de Gaulle (sur 5), Charles, Jacques, et Pierre, vers 1899.

Jacques Henri Jules Marie de Gaulle naît le , au 24, avenue Duquesne dans le 7e arrondissement de Paris[1]

Il est le quatrième enfant d'Henri de Gaulle (1848-1932) et de Jeanne Maillot (1860-1940). Il a quatre frères et sœur : Xavier (né en 1887), Marie-Agnès (née en 1889), Charles (né en 1890) et Pierre (né en 1897).

Formation

Jacques de Gaulle part étudier en Belgique chez les jésuites (expulsés de France en 1880 et en 1901) où il retrouve son frère Charles[2]. En 1913, il intègre l'École nationale supérieure des mines de Paris déjà fréquentée par son autre frère aîné Xavier qui y est entré quatre ans plus tôt. Sa formation est cependant interrompue en 1914 par le début de la guerre[3].

Première Guerre mondiale

Promu lieutenant puis capitaine dans l'artillerie, Jacques de Gaulle est blessé durant le conflit comme l'ensemble de ses frères. Il entretient une correspondance importante avec ses proches qui compte près de 200 lettres[4] - [5]. Il est décoré de la croix de guerre avec citation à l'ordre du corps d'armée.

Mariage et enfants

Revenu à la vie civile, Jacques de Gaulle exerce sa profession d'ingénieur des Mines à Saint-Étienne et à Montceau-les-Mines aux mines de Blanzy. Le , il épouse Jeanne Michoud[1] dont il a quatre fils, François, né l'année suivante, Bernard, Jean et Pierre. Parallèlement, il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur[6].

Activité et maladie

En 1926, il est frappé par une encéphalite léthargique[7] qui le laisse paralysé (on évoque aussi la poliomyélite)[8]. Il est contraint de cesser complètement ses activités professionnelles à partir de 1928. Devenu totalement impotent, il ne se rétablira jamais des séquelles de la maladie et restera ainsi jusqu'à la fin de sa vie[9]. Il souffre également de la maladie de Parkinson[10].

Seconde Guerre mondiale

À la suite de la défaite de 1940 et au début de l'occupation allemande, Jacques de Gaulle se retrouve menacé d'arrestation, notamment en raison du rôle tenu par son frère Charles. Vers 1942, il parvient à fuir son domicile grenoblois juste avant l'arrivée de la Gestapo. Avec la complicité des douaniers français, il franchit la frontière suisse après avoir passé une nuit chez un prêtre à Collonges-sous-Salève[11]. Incapable de se déplacer au milieu des barbelés à cause de son invalidité, il doit être porté par l'abbé Pierre qui tente également de le dissimuler[12] - [13]. Jacques de Gaulle restera en Suisse jusqu'à la fin de la guerre.

Liens avec son frère Charles de Gaulle

Revenu à Grenoble, il y meurt le à l'âge de 53 ans[1]. Il repose dans la sépulture de sa belle-famille Michoud au cimetière Saint-Roch de Grenoble.

Le général de Gaulle, refusant à cette époque d’apparaître en public, n'assiste pas aux obsèques[14], il est cependant très affecté par la mort de son frère et écrit à son fils Philippe de Gaulle « Ton pauvre oncle Jacques de Gaulle est mort à Grenoble dimanche dernier... C'était un homme d'une volonté et d'un courage exceptionnels... »[15]. Charles de Gaulle entretenait une relation particulière avec son cadet de deux ans qu'il a pratiquement éduqué[16] - [17].

Sources et références

  1. Archives de l'état civil de la ville de Paris, [lire en ligne (page consultée le 18 mai 2020)]
  2. Philippe de GAULLE et Michel TAURIAC, De Gaulle, mon père, edi8, , 538 p. (ISBN 978-2-259-21685-2, lire en ligne).
  3. Jacques Ravillion, Deux anciens élèves de l'école des mines, nommés de Gaulle in ABC-MINES, , no 31.
  4. Frédérique Neau-Dufour, La Première guerre de Charles de Gaulle : 1914-1918, Paris, Tallandier, , 376 p. (ISBN 979-10-210-1036-9, lire en ligne).
  5. Antoine Flandrin, « Frédérique Neau-Dufour : « 14-18 est une rupture dans la vie de Charles de Gaulle » », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  6. « Charles de Gaulle », sur le site histoiredumonde.net de « deux amis » anonymes (consulté le ).
  7. Robert SCHNEIDER, De Gaulle et Mitterrand, edi8, , 196 p. (ISBN 978-2-262-06493-8, lire en ligne).
  8. Éditions Chronique et Bruno Larebière, De Gaulle, Éditions Chronique, (ISBN 978-2-36602-002-1, lire en ligne).
  9. « Jacques DE GAULLE », sur le site de la Fondation Charles-de-Gaulle (consulté le ).
  10. Michel Germain, Le sang de la barbarie : chronique de la Haute-Savoie au temps de l'occupation allemande, septembre 1943-26 mars 1944, La Fontaine de Siloë, , 336 p. (ISBN 978-2-908697-27-8, lire en ligne), p. 59.
  11. Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle Anthonioz : L'autre de Gaulle, Editions du Cerf, , 259 p. (ISBN 978-2-204-11424-0, lire en ligne).
  12. « Dix choses que vous ignorez peut-être sur l'abbé Pierre », France Bleu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle Anthonioz : L'autre de Gaulle, Paris, Editions du Cerf, , 259 p. (ISBN 978-2-204-11424-0, lire en ligne), Grand comme son frère, raidi par son mal, le paralytique n'était pas facile à cacher et à porter, se souvient l'abbé Pierre. Je réussis, après diverses péripéties, à la conduire jusque chez le curé de Collonges-sous-Salève...Je portais dans mes bras le malade à travers les barbelés un instant écartés...
  14. Éditions Chronique, L'Intégrale des grandes figures de la seconde guerre — volume 2 : De Gaulle et Churchill, Éditions Chronique, , 1100 p. (ISBN 978-2-36602-505-7, lire en ligne).
  15. Max Gallo, De Gaulle - Tome 3 : Le premier des Français, Éditions Robert Laffont, , 393 p. (ISBN 978-2-221-11910-5, lire en ligne)
  16. Éditions Chronique et Bruno Larebière, De Gaulle, Éditions Chronique, (ISBN 978-2-36602-002-1, lire en ligne)
  17. Jean Lacouture, De Gaulle : Le rebelle, 1890-1944, Le Seuil, , 869 p. (ISBN 978-2-02-012121-7, lire en ligne)

Liens externes

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