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Jacques Spitz

Jacques Spitz, né le à Nemours (Algérie française) et mort le à Suresnes[1], est un écrivain français.

Jacques Spitz
Description de cette image, également commentée ci-après
Spitz en 1945
Naissance
Nemours, Algérie française
Décès
Suresnes
Activité principale
Écrivain, ingénieur conseil
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Biographie

Jeunesse

Jacques Spitz est né le à Nemours (Ghazaouet depuis l'indépendance), en Algérie, un peu moins d’un an après le mariage de ses parents. Aîné de quatre fils, il grandit dans une famille de la petite bourgeoisie et conservatrice qui déménage fréquemment, au gré des déplacements de son père Marie-Joseph Spitz, militaire de carrière et qui finira sa carrière en qualité de général de brigade[2] - [3].

Le futur écrivain entre à Polytechnique le en tant que lieutenant élève d'active et en sort en 1921, 174e sur 211 élèves[4]. Ingénieur de formation, il se tourne pourtant vers la littérature, en particulier la poésie, genre qu’il pratique abondamment, puis vers le roman. Benjamin Crémieux lui ouvre les portes de la NRF, puis celles de Gallimard.

Carrière littéraire

C’est vers 1927 qu’il entreprend la rédaction de son journal intime, alors qu'il vient de publier La Croisière indécise, roman explorant déjà les trois principaux thèmes qui lui sont chers : la quête de soi, le rapport amoureux et le voyage métaphorique, le tout sur fond d’allégorie plus ou moins fantaisiste. Son roman Le Vent du monde parodie un roman d’aventures, très en vogue, à l'époque. La Mise en plis se présente comme un poème en prose surréaliste. Ses deux œuvres-clés sont deux récits sous forme d'essais : Le Voyage muet et Les Dames de velours qui évoque la quête de l’Être et de l’amour absolu.

Jacques Spitz enchaine ensuite avec L'Agonie du globe puis plusieurs « Romans fantastiques » auxquels il doit ses plus grands succès commerciaux. À la demande de son camarade G.-H. Gallet, il écrit à partir du milieu des années 1940 des nouvelles alimentaires pour V Magazine.

Après la Seconde Guerre mondiale, Jacques Spitz écrit encore mais il ne réussit pas toujours à se faire éditer et accumule les refus : trois titres de 1946 à 1956, dont deux étaient déjà en chantier depuis les années 1930. Ses dernières années d’écriture sont essentiellement consacrées à son journal intime[5].

Enfin, malgré de nombreuses relations amoureuses, Spitz vit invariablement seul, sur l’île Saint-Louis, au cœur de Paris, de 1925 jusqu’à sa mort, survenue le [6]. Sa tombe est située dans le cimetière du Montparnasse, 3e division[7].

Ĺ’uvres

Illustration de Lalande pour La guerre des mouches, roman prépublié en feuilleton dans le magazine Regards, no 192, .
  • La ForĂŞt des Sept-Pies, Éditions MarĂ©chal, 1946.
  • Ceci est un drame, Les Éditions de la Nouvelle France, 1947.
  • Albine au poitrail, Éditions Debresse, 1956.
  • La Guerre mondiale no 3, Bragelonne, 2009, dans le recueil Joyeuses Apocalypses.
  • La situation culturelle en France pendant l'Occupation et depuis la LibĂ©ration : notes rĂ©digĂ©es en 1945 pour la Section historique de l'ArmĂ©e amĂ©ricaine, Paris, Éditions Joseph K, 2010.
Nouvelles
  • L'An 3000, parue dans V-Magazine, no 297 du , illustrĂ© par Guy Sabran.
  • L'Énigme du V51, SupplĂ©ment au V-Magazine nÂş326 du , illustrĂ© par Guy Sabran.
  • La Planète des femmes invisibles, parue dans V-Magazine nÂş? et rĂ©Ă©ditĂ© dans le Bulletin des Amateurs d'Anticipation Ancienne et de LittĂ©rature Fantastique no 4, .
  • Bataille navale atomique, paru dans le recueil Sel marin, l'humour dans la marine, aux Éditions Marine Nationale, Paris, 1946.
Roman inédit
  • Alpha du Centaure. Le manuscrit de l'Ĺ“uvre a Ă©tĂ© remis Ă  la BNF (cote NAF 28.099) par les ayants droit de Jacques Spitz. D'après Pierre Versins, ce roman avait Ă©tĂ© publiĂ© en 1945 puis mis au pilon lorsque son Ă©diteur avait Ă©tĂ© pillĂ© par les Allemands.
Nouvelles Ă©ditions
  • Joyeuses apocalypses, Paris, Bragelonne, coll. « Les trĂ©sors de la SF » (no 5), , 429 p. (ISBN 978-2-35294-288-7, prĂ©sentation en ligne)
    Anthologie incluant La Guerre des mouches, L'Homme Ă©lastique, La Guerre mondiale no 3 et six nouvelles.

Citations

« Le danger de devenir idiots n'est pas de nature à effrayer les hommes, car, à tout prendre, ça ne les changera pas beaucoup. »

Notes et références

Voir aussi

Sources primaires

Bibliographie

  • Joseph Altairac, « De La Guerre des mondes Ă  La Guerre des mouches : H.G. Wells et Jacques Spitz face au pessimisme cosmique », dans Jacques Spitz, Joyeuses apocalypses, Paris, Bragelonne, coll. « Les trĂ©sors de la SF » (no 5), , 429 p. (ISBN 978-2-35294-288-7), p. 417-430.
  • Simon BrĂ©an, « La science face Ă  l'opinion publique : le traitement mĂ©diatique des figures scientifiques chez Jacques Spitz », dans Claire Barel-Moisan et Jean-François Chassay (dir.), Le roman des possibles : l'anticipation dans l'espace mĂ©diatique francophone (1860-1940), MontrĂ©al, Presses de l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, coll. « Cavales », , 483 p. (ISBN 978-2-7606-4017-7), p. 119-135.
  • Bulletin de la SABIX, no 61, « Jacques Spitz, 1896-1963, X1919S. De la NRF Ă  la science-fiction », , 92 p., [lire en ligne].
  • Pierre Couveinhes, « Éditorial : un Ă©crivain visionnaire : Jacques Spitz », Bulletin de la SABIX, SociĂ©tĂ© des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique, no 61 « Jacques Spitz, 1896-1963, X1919S. De la NRF Ă  la science-fiction »,‎ , p. 3-9 (ISSN 0989-3059, DOI 10.4000/sabix.2016, lire en ligne).
  • (en) Arthur B. Evans, « The Apocalyptic Science Fiction of Jacques Spitz », Science Fiction Studies, vol. 40, no 2,‎ , p. 286-300 (lire en ligne).
  • Jean-Marc Gouanvic, La science-fiction française au XXe siècle (1900-1968) : essai de socio-poĂ©tique d'un genre en Ă©mergence, Amsterdam, Rodopi, coll. « Faux titre : Ă©tudes de langue et littĂ©rature françaises » (no 91), , 292 p. (ISBN 978-90-5183-775-9, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].
  • Patrick Guay, Le virage gĂ©nĂ©rique de l'Ĺ“uvre romanesque de Jacques Spitz, suivi de l'Ă©dition annotĂ©e de son journal (1928-1938), Chicoutimi, , 924 p. (lire en ligne)
    Thèse dirigée par François Ouellet et présentée à l'université du Québec à Chicoutimi comme exigence partielle du doctorat en lettres.
  • Patrick Guay (prĂ©f. François Ouellet, avant-propos de Natacha Vas-Deyres), Jacques Spitz, le mythe de l'humain, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « SF incognita », , 186 p. (ISBN 979-10-300-0062-7, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne].
  • (en) Patrick Guay, « The Generic Shift of Jacques Spitz : Towards Science Fiction », dans Philippe Mather et Sylvain Rheault (dir.), Rediscovering French Science-Fiction in Literature, Film and Comics : From Cyrano to Barbarella, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, , 230 p. (ISBN 978-1-4438-8676-5), p. 111-124.
  • Patrick Guay, « Aux racines : courte biographie de Jacques Spitz », Bulletin de la SABIX, SociĂ©tĂ© des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique, no 61 « Jacques Spitz, 1896-1963, X1919S. De la NRF Ă  la science-fiction »,‎ , p. 11-18 (ISSN 0989-3059, DOI 10.4000/sabix.2023, lire en ligne).
  • Patrick Guay, « Il Ă©tait une fois : Jacques Spitz conteur », dans Patrick Bergeron, Patrick Guay et Natacha Vas-Deyres (dir.), C'Ă©tait demain : anticiper la science-fiction en France et au QuĂ©bec (1880-1950), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « EidĂ´lon » (no 123), , 428 p. (ISBN 979-10-91052-24-5), p. 135-145.
  • Ida Merello, « Jacques Spitz : un auteur au purgatoire », Revue italienne d'Ă©tudes françaises, no 6 « Les romanciers oubliĂ©s des annĂ©es Trente »,‎ (DOI 10.4000/rief.1238, lire en ligne).
  • Natacha Vas Deyres, Ces Français qui ont Ă©crit demain : utopie, anticipation et science-fiction au XXe siècle, Paris, HonorĂ© Champion, coll. « Bibliothèque de littĂ©rature gĂ©nĂ©rale et comparĂ©e » (no 103), , 533 p. (ISBN 978-2-7453-2371-2, prĂ©sentation en ligne).
    Réédition : Natacha Vas Deyres, Ces Français qui ont écrit demain : utopie, anticipation et science-fiction au XXe siècle, Paris, Honoré Champion, coll. « Bibliothèque de littérature générale et comparée » (no 103), , 533 p. (ISBN 978-2-7453-2666-9).

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