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Jacques Firmin Beauvarlet

Jacques Firmin Beauvarlet, né à Abbeville le et mort à Paris le , est un graveur français.

Jacques Firmin Beauvarlet
Beauvarlet, huile sur toile d'Alexander Roslin (Abbeville, musée Boucher de Perthes).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  66 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Période d'activité
Conjoints
Marie-Catherine Riollet (Ă  partir de )
Catherine Francoise Beauvarlet (d)
Autres informations
Membre de
Maître
Genre artistique

Connu surtout pour ses portraits, il a gravé d'après la plupart des peintres de son temps. Une fois sa vogue fut passée, ses œuvres ont été diversement appréciées.

Sa vie et son Ĺ“uvre

Fils d'un marchand tapissier, Beauvarlet choisit de ne pas poursuivre le métier de son père et se fait placer chez un graveur de sa ville natale. En 1750, il se rend à Paris, où il entre dans l'atelier de son compatriote Robert Hecquet, qui le juge « dégrossi, mais répugnant au travail, bizarre de caractère et promettant peu[1] ». Beauvarlet entre ensuite chez Charles Dupuis, puis chez Laurent Cars, dont il devient l'un des meilleurs élèves. Ses gravures d'après Luca Giordano assurent sa notoriété et lui valent d'être agréé en 1762 par l'Académie royale de peinture et de sculpture, dont il est reçu membre le .

Ses portraits surtout sont appréciés. Dans les figures qu'il grave d'après Nattier, van Loo, Vien, il « rompt les tailles dans les chairs et les pointille finement de manière à donner l'illusion de la peau[2] ». On lui reproche néanmoins de faire « des ouvrages péniblement léchés, reluisants et terminés au point de fatiguer les yeux[3] ». Lorsque paraît une série de sept estampes intitulée L'Histoire d'Esther, d’après Jean-François de Troy, l'auteur des Mémoires secrets émet sur son œuvre un jugement nuancé :

« C'est par le moelleux et l'onction que continue à exceller M. Beauvarlet dont les ouvrages causent une sensation suave comme eux ; c'est à coup sûr pour conserver ce beau fini qu'il a mérité le reproche d'introduire la nouvelle mode de graver autrement que d'après le tableau, c'est-à-dire le réduire d'abord en dessin pour le transmettre ensuite au burin. Il est certain qu'à travers toutes ces manipulations, si je peux me servir de ce terme, l'esprit de l'original s'évapore ; il n'en reste plus que le matériel[4]. »

Beauvarlet avait épousé en 1761 la fille d'un acteur de la Comédie-Française, Catherine-Françoise Deschamps, elle aussi adepte du burin. Devenu veuf en 1769, il épousa sa belle-mère, qui mourut dix ans plus tard. Remarié en 1787, il perdit encore sa troisième femme. Sur la fin de sa vie, il se retira à la campagne, où il fut victime d’une maladie « qui tourna bientôt en état de langueur[5] ». Revenu à Paris pour se faire soigner, il y mourut à l'âge de 66 ans.

L'œuvre de Beauvarlet compte environ 120 pièces. Outre les artistes déjà cités, il a notamment gravé d'après François Boucher, Sébastien Bourdon, François-Hubert Drouais, Jean Honoré Fragonard, Jean-Martial Frédou, Jean-Baptiste Greuze, Claude Joseph Vernet.

Il a eu, entre autres, pour élèves Pierre Audouin, Louis Binet, François-Rolland Elluin, Jacques Lavallée, Pierre Maleuvre, Carlo Antonio Porporati et Glairon-Mondet. L’abbé Dairaine a publié un catalogue de ses œuvres en 1860 à Abbeville.

Il était apparenté au célèbre organiste Jean-Jacques Beauvarlet dit Charpentier.

Gravures et leur modèle

  • La marchande d'amours, tableau de Joseph-Marie Vien
    La marchande d'amours, tableau de Joseph-Marie Vien
  • La marchande d'amours, gravure de Jacques Firmin Beauvarlet
    La marchande d'amours, gravure de Jacques Firmin Beauvarlet
  • Repas donnĂ© par Esther Ă  AssuĂ©rus, gravure de Jacques Firmin Beauvarlet
    Repas donné par Esther à Assuérus, gravure de Jacques Firmin Beauvarlet
  • Repas donnĂ© par Esther Ă  AssuĂ©rus, tableau de Jean-François de Troy
    Repas donné par Esther à Assuérus, tableau de Jean-François de Troy

Deux portraits

Portraits

  • Marie-AdĂ©laĂŻde, fille de Louis XV, d’après Nattier ;
  • Louis Joseph Xavier, duc de Bourgogne, d’après Jean-Martial Fredou ;
  • Mlle. Clairon, actrice, d’après Van Loo ; par Laurent Cars et Beauvarlet ;
  • L’abbĂ© Nollet, d’après La Tour ;
  • EdmĂ© Bouchardon, sculpteur, d’après Drouais, 1776 ;
  • Jean Baptiste Poquelin-Molière, d’après S. Bourdon ;
  • Le marquis de Bomballes, d’après Moslin et Vernet ;
  • Catherine, princesse Galizin; mĂ©daillon ;
  • Ferdinand, duc de Brunswick ;
  • Madame du Barry, d’après Drouais.

Sujets d’après différents maitres

  • Loth et ses filles, d’après Luca Giordano ;
  • Suzanne et les vieillards, d’après le mĂŞme ;
  • PersĂ©e change en pierre PhinĂ©e et sa troupe, d’après le mĂŞme ;
  • Acis et GalatĂ©e, d’après le mĂŞme ;
  • Le Jugement de Pâris, d’après le mĂŞme ;
  • L’Enlèvement d’Europe, d’après le mĂŞme ;
  • L’Enlèvement des Sabines, d’après le mĂŞme ;
  • Suzanne et les vieillards, d’après Guido Canlassi ;
  • Les Égouts, d’après Guido Reni ;
  • L’IncrĂ©dulitĂ© de Thomas, d’après Calabrese ;
  • Venus dĂ©plorant la mort d’Adonis, d’après A. Turchi ;
  • La RusĂ©e, d’après C. Vega ;
  • La Surprise Double, d’après GĂ©rard Dou ;
  • Le PĂŞcheur, d’après H. CarrĂ© ;
  • Les Joueurs de tric-trac, d’après Teniers ;
  • Le Joueur de cornemuse, d’après le mĂŞme ;
  • Le Bourgmestre, d’après Ostade ;
  • Diane et ActĂ©on, d’après Rottenhammer ;
  • Les Baigneurs, d’après Boucher ;
  • Le Piège, d’après le mĂŞme ;
  • Cupidon enchainĂ© par les Grâces, d’après le mĂŞme ;
  • Les Enfants du duc de BĂ©thune, d’après Drouais[6] ;
  • Le Colin Maillard, d’après Fragonard ;
  • La ChastetĂ© de Joseph, d’après Nattier ;
  • Suzanne et les vieillards, d’après Vien ;
  • L’Offrande Ă  VĂ©nus, d’après le mĂŞme[7] ;
  • L’Offrande Ă  CĂ©rès, d’après le mĂŞme ;
  • Cupidon tenant son arc, d’après Carle van Loo ;
  • La Confidence, d’après le mĂŞme ;
  • La Sultane, d’après le mĂŞme ;
  • Lecture espagnole, d’après le mĂŞme ;
  • Conversation espagnole, d’après le mĂŞme ;
  • TĂ©lĂ©maque dans l’ile de Calypso, d’après Raoux[8] ;
  • La Toilette pour le bal et le Retour du bal, d’après J.-F. de Troy ;
  • Sept gravures de l’Histoire d’Esther, d’après le mĂŞme ;
  • Un sujet d’une peinture antique Ă  Herculanum.

Notes et références

  1. Roger Portalis et Henri Beraldi, Les Graveurs du dix-huitième siècle, vol. I, 1880, p. 136. Les éléments biographiques du présent article proviennent de cette même source.
  2. Ibid., p. 138.
  3. F. E. Joubert, Manuel de l'amateur d'estampes, Paris, vol. I, 1821, p. 231.
  4. Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la République des Lettres en France depuis 1762 jusqu'à nos jours, attribués à Louis Petit de Bachaumont. Cité par Roger Portalis et Henri Beraldi, op. cit., p. 138-139.
  5. Ibid., p. 141.
  6. Notice no M0811000088, base Joconde, ministère français de la Culture
  7. Notice no 02860009056, base Joconde, ministère français de la Culture
  8. Notice no 02860009055, base Joconde, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • Baron Roger Portalis et Henri BĂ©raldi, « Beauvarlet (Jacques-Firmin) 1731-1797 », dans Les graveurs du Dix-huitième siècle, t. 1, Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, (lire en ligne), p. 136-149

Articles connexes

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