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Jacques Bernard d'Anselme

Jacques Bernard Modeste d'Anselme, né le à Apt et mort le à Paris, est un général de la Révolution français.

Jacques Bernard Modeste d'Anselme
Jacques Bernard d'Anselme

Naissance
Apt (Vaucluse)
DĂ©cès (Ă  74 ans)
Ancien 8e arrondissement de Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade lieutenant-général
Années de service 1745 – 1801
Distinctions chevalier de Saint-Louis
Société des Cincinnati
Hommages Arc de triomphe de l'Étoile, 23e colonne.

État de service

Ancien RĂ©gime

Né dans une famille noble[1], fils d'un capitaine au régiment de Souvré, il entra au service le , c'est-à-dire qu'il fut porté à l'âge de 5 ans, selon l'usage du temps, en tant que fils d'officier, sur le contrôle du régiment de Brancas, qui devint Ségur, puis Briqueville et enfin Soissonnais. Réformé le , il devint enseigne le , puis lieutenant le , servit devant Minorque en 1756, puis passa capitaine aide-major le . Il servit pendant la guerre de Sept Ans, puis en Corse de 1768 à 1769. Il fut promu chevalier de Saint-Louis le , et devint major du régiment de Périgord le , puis major du régiment de Maine le . Nommé lieutenant-colonel au régiment de Soissonnais le , il partit peu après faire la guerre d'Indépendance des États-Unis de 1780 à 1783.

Nommé mestre de camp (colonel) du 2e régiment provincial d'État-Major le , puis maréchal de camp le , il devint l'aide de camp de Rochambeau le .

Guerres de la Révolution française

Prise de la Ville et du Comté de Nice, par l'Armée francoise le 29 7bre 1792.
Prise de Villefranche par le général d'Anselme.

Employé dans la 9e division militaire le , puis à l'armée du Midi le , il commanda provisoirement la 10e division militaire le . Il se trouvait à Perpignan en cette qualité, lorsque cinq compagnies du régiment de Vermandois, arrivées dans cette ville le jour de Pâques 1792 s'y livrèrent aux plus grands désordres contre les habitants. Il se rendit à la caserne avec les administrateurs de la ville, et parvint par ses discours à ramener cette soldatesque mutinée à la raison et à ses devoirs.

GĂ©nĂ©ral de division employĂ© Ă  l'armĂ©e du Midi le , il fut nommĂ© commandant en chef de l'armĂ©e du Midi le suivant, mais ne prit pas le commandement. Ă€ la tĂŞte de 12 Ă  15 000 hommes, il passa le Var le , et le lendemain, s'empara du comtĂ© de Nice, alors province du royaume de Sardaigne, de Nice, du fort du mont Alban et du château de Villefranche-sur-Mer, malgrĂ© la rĂ©sistance acharnĂ©e des troupes sardes du gĂ©nĂ©ral niçois Thaon de Revel. Cette importante conquĂŞte lui livra cent pièces d'artillerie, 5 000 fusils, un million de cartouches, une frĂ©gate et une corvette armĂ©es de leurs canons, qui se trouvaient dans le port, et un arsenal de marine bien fourni. Il fut nommĂ© commandant en chef de l'armĂ©e Ă©tablie Ă  Nice le , et continua, mais avec moins de succès, le cours de ses opĂ©rations. Les pluies, la neige, le dĂ©nuement oĂą se trouvaient ses soldats qui manquaient d'habillements, de souliers et de munitions, le forcèrent, après une attaque inutile sur Saorge, Ă  se borner Ă  l'occupation de Sospel, et Ă  prendre ses quartiers d'hiver dans les environs de cette ville.

Novembre 1792, le général Anselme, fait construire le pont de Saint-Laurent sur le Var.

Les ordres du gouvernement et la nécessité de procurer des ressources à son armée le décidèrent à renoncer à cette oisiveté. De concert avec l'amiral Truguet, il forma le projet de s'emparer d'Oneille. L'armée navale se présenta devant cette place le , et aussitôt un parlementaire fut envoyé pour engager les magistrats de cette ville à leur ouvrir les portes. Mais cette délégation fut reçue par des coups de fusil qui blessa l'officier et tua sept personnes autour de lui. La ville fut bombardée le jour même et prise le lendemain, et les Français ne l'abandonnèrent qu'après l'avoir pillée et réduite en cendres. Mais dès lors le désordre régna dans l'armée, qui n'observait plus aucune discipline, et se livrait à toutes sortes de violences et de déprédations envers les habitants du comté de Nice. Ces exactions firent apparaître les barbets, ces paysans et bergers défenseurs de la foi catholique et des libertés de leurs terroirs. Le général Anselme fut accusé de manquer d'énergie pour réprimer ces excès, et peut-être même de les protéger et d'en profiter lui-même. Il publia en décembre 1792 un mémoire justificatif de sa conduite, dans lequel il s'efforçait de prouver qu'il avait réprimé le pillage. Il rejetait le dénuement de ses troupes sur Montesquiou, et protestait de la pureté de ses sentiments républicains. Les commissaires envoyés par la Convention pour examiner sa conduite furent loin d'être satisfaits des raisons qu'il alléguait. Ils rejetèrent au contraire tous les désordres sur sa faiblesse et son incurie. Mandé à Paris le , il fut remplacé provisoirement par le général Brunet. Il quitta Nice le 23, et fut suspendu de ses fonctions par les représentants le 27.

DĂ©crĂ©tĂ© d'accusation le , sur le rapport de Collot d'Herbois, pour le pillage de la ville de Nice, il fut aussitĂ´t mis en prison. PrivĂ© de ses papiers, de sa correspondance et de ses registres d'ordre qui avaient Ă©tĂ© mis sous scellĂ©s Ă  Apt et Ă  Paris, il Ă©crivit nĂ©anmoins et rendit public, au mois de , un nouveau mĂ©moire justificatif de 55 pages, dans lequel il retraçait en dĂ©tail toute sa conduite, depuis le jour oĂą il avait Ă©tĂ© chargĂ© du commandement de l'armĂ©e du Var, et oĂą il faisait voir que, dès lors, cette armĂ©e se trouvant dĂ©nuĂ©e de tout et en proie Ă  l'anarchie, on ne pouvait que lui savoir grĂ© de l'avoir conduite Ă  la victoire contre des forces bien plus nombreuses et mieux organisĂ©es. Ce mĂ©moire parut produire un effet favorable au gĂ©nĂ©ral Anselme, puisqu'il fut oubliĂ© dans sa prison. Le 9 thermidor l'en fit sortir. Il fut acquittĂ© et autorisĂ© Ă  prendre sa retraite le , obtenant une pension de 10 000 francs le . Il fut nĂ©anmoins nommĂ© inspecteur des troupes stationnĂ©es dans le Midi le , et enfin admis Ă  la retraite le Ă  l'âge de 60 ans. Il mourut Ă  Paris le , Ă  l'âge de 74 ans et fut inhumĂ© au cimetière du Père-Lachaise (45e division)[2].

Distinctions

Titres, décorations, honneurs

Notes et références

  1. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 1er, pages 243 à 244 Anselme (d').
  2. Registre journalier d'inhumation, 18 septembre 1814, no 2023, page 14

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 volumes, 1863-1890.
  • Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, 35 vol., 1773-1858.
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des gĂ©nĂ©raux et amiraux français de la RĂ©volution et de l'Empire, 2 vol. 1934.
  • Appleton's Cyclopedia d'American Biography, Ă©ditĂ© par James Grant Wilson, John Fiske et Stanley L. Klos Six des volumes, New York: D. Appleton and Company 1887-1889]

Articles connexes

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