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Jacques Adnet

Jacques Adnet, (le nom inscrit sur sa carte d'identité est "Jack Édouard Jules Adnet") est un architecte, décorateur et ensemblier et créateur designer français né le à Châtillon-Coligny (Loiret) et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[1].

Jacques Adnet
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jack Édouard Jules Adnet
Nationalité
Formation
Activités
signature de Jacques Adnet
Signature

Il travailla avec son frère jumeau, Jean Adnet, qui reçut une formation identique à la sienne. Sous une signature commune jusqu'en 1928, ils reçurent les mêmes récompenses.

Biographie

Après des Ă©tudes secondaires Ă  Auxerre, Jacques Adnet entre Ă  l'âge de seize ans Ă  l’Ecole des Arts dĂ©coratifs. Il y fait connaissance, notamment, de Raymond Legueult, Une fois son diplĂ´me en poche, il est engagĂ© chez les dĂ©corateurs Tony Selmersheim et Maurice Dufrène ; c'est lĂ  qu'il apprend l'art et la technique du meuble. Lorsque Maurice Dufrène est nommĂ© directeur de « La MaĂ®trise Â» (l'atelier d'art des Galeries Lafayette), Jacques Adnet le suit.

En 1925, lors de l'Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes, Jacques Adnet expose des céramiques (créées avec son frère Jean et signées "J. J. Adnet") sur le stand de "La Maîtrise". Durant la seconde moitié des années 1920, il continue à créer des meubles et des objets typique Art déco[2] en collaboration avec son frère Jean. En 1927, Jacques Adnet remporte la prestigieuse Bourse Blumenthal[3].

Leur parcours se sĂ©pare en 1928 lorsque Jacques Adnet reprend la direction de la Compagnie des arts français fondĂ©e en 1919 par Louis SĂĽe et AndrĂ© Mare (Jean Adnet lui reste aux Galeries Lafayette). Jacques Adnet dirigera la Compagnie des arts français dont la devise Ă©tait « Ă‰volution dans la tradition Â»[4] jusqu'Ă  sa fermeture en 1959.

En vĂ©ritable homme de son siècle, Jacques Adnet va regarder en avant et chercher Ă  Ă©tablir des liens entre la dĂ©coration et les nouvelles inventions comme l'Ă©lectricitĂ©, le cinĂ©ma, la voiture ou l'avion. Comme il le dit, « la technique doit suivre l'inspiration et non la prĂ©cĂ©der. La question n'est pas seulement de faire des choses utiles, mais de satisfaire les yeux puis l'âme. Il faut certes se soumettre Ă  certaines normes imposĂ©es par les matĂ©riaux, mais partir de lĂ  pour crĂ©er de l'humain Â»[5]. PassionnĂ© par tous les arts, il estime que leur interconnexion est la clĂ© du succès. En vĂ©ritable chef d'orchestre, Jacques Adnet va rechercher des collaborateurs dans de nombreuses disciplines comme la verrerie, la bijouterie, l'orfèvrerie, la ferronnerie, la sculpture, la dinanderie, etc. pour former sa nouvelle Ă©quipe.

Il réalise également des œuvres personnelles et fait partie des premiers créateurs à utiliser le métal et le verre pour la fabrication d’objets, de luminaires ou de meubles ; ses matériaux de prédilection sont le métal chromé ou nickelé, le miroir, les dalles de verre de Saint-Gobain souvent coulées sur lit de sable, le cristal de Baccarat, le bois laqué noir ou l’opaline.

Les luminaires dessinĂ©s par Jacques Adnet entre 1928 et la fin des annĂ©es 1930 ne ressemblent Ă  rien de ce qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© jusqu'alors et sont rĂ©solument modernes ; le critique d'art RenĂ© Chavance les nomme « appareils d'Ă©clairage Â»[6], ils s'intègrent parfaitement dans la nouvelle ligne de mobilier et d'objets modernistes en mĂ©tal et verre ou verre Ă  fond miroir enchâssĂ©s dans une armature en mĂ©tal que Jacques Adnet crĂ©e et oĂą aucun dĂ©tail n'est superflu.

En 1937, Jacques Adnet (en collaboration avec René Coulon) est mandaté pour réaliser le pavillon Saint Gobain pour l'Exposition internationale des arts et techniques de 1937. Ce véritable palais du verre montre au public les multiples applications des différents produits mis au point par Saint Gobain (la marmotte, les dalles de verre coulées sur lit de sable, les pavés de verre, le verre trempé). Jacques Adnet et René Coulon remportent cinq prix, dont le grand prix d'architecture de l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne.

Lorsque la guerre survient, Jacques Adnet croit de son devoir de contribuer Ă  ne pas laisser s'Ă©teindre ce que Louis ChĂ©ronnet appelle « un flambeau qui doit continuer Ă  rayonner sur le monde : celui du GĂ©nie artistique et crĂ©ateur de la France Â»[7]. Il joue un rĂ´le fondamental en soutenant et en aidant les artistes en organisant des expositions annuelles Ă  la Compagnie des arts français. C'est ainsi qu'il passe commande Ă  Raymond Legueult d'un carton de tapisserie “L'atelier“, qu'il Ă©ditera en 1942[8]. Après l'armistice les choses ont changĂ©, ainsi, Jacques Adnet va opĂ©rer un changement stylistique. Après ses crĂ©ations modernistes des annĂ©es 1930, il va s'orienter vers la tradition et le nĂ©oclassicisme et rĂ©aliser des meubles en bois prĂ©cieux ou en laque dans lesquels la ferronnerie va jouer un rĂ´le important ; pour cela, il va inviter des sculpteurs comme Emmanuel Auricoste, Paul Belmondo ou Hubert Hencesse Ă  crĂ©er des Ă©lĂ©ments (piĂ©tements, ferrures…) pour son mobilier. Il recontacte Ă©galement Alberto Giacometti et Diego Giacometti qu'il frĂ©quentait dĂ©jĂ  avant la guerre et qui, libĂ©rĂ©s de leur contrat qui les liait Ă  Jean-Michel Frank par la mort de ce dernier en 1941, collaborent avec la Compagnie des Arts français qui dĂ©sormais Ă©dite les lampes, lampadaires et autres objets qu'ils ont dessinĂ©s pour Jean-Michel Frank. Entre 1947 et 1949, Jacques Adnet prĂ©side le Salon des artistes dĂ©corateurs.

À l'approche années 1950, Jacques Adnet, désirant toujours innover, développe, en collaboration avec l'atelier de Robert Pinchon, des meubles et des luminaires à structure en métal souvent gainés de cuir ou de skaï (à partir de 1955) piqué sellier. On trouve aussi bien des bureaux, des consoles que des sièges, des tables, des lampes ou des lampadaires.

En 1958, Jacques Adnet est nommé officier des Arts et des Lettres par le général de Gaulle, alors président de la République.

En 1959, il est nommĂ© directeur de l’École nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs. Il occupe ce poste jusqu'en 1970 et prend sa retraite « après avoir atteint son dernier but et rĂ©formĂ© l'Ă©cole sur le modèle universitaire Â»[9]. Il partage alors son temps entre sa maison de campagne et son appartement Ă  Paris, près de la place des États-Unis, en se consacrant Ă  ses autres passions : la poĂ©sie et le jardinage. Jacques Adnet s’éteint Ă  Paris le 29 octobre 1984.

Principales réalisations

Tapisseries

Collections publiques

Distinctions

Notes et références

  1. Archives du Loiret, Commune de Châtillon-Coligny, Acte de naissance no 14, année 1900 (avec mention marginale de décès) (page 100/133)
  2. «Quand l'art déco entrait dans ses meubles», Jean-Pierre Thiollet, Le Quotidien de Paris, 3 juin 1981.
  3. Louis Cheronnet, Jacques Adnet, Paris, Art et Industrie,
  4. Patrick Gutknecht, Jacques Adnet, décorateur ensemblier, Genève, Galerie Patrick Gutknecht, , 88 p., p. 9
  5. Léon Deshairs, « L'école des arts décoratifs », Art et Décoration,‎
  6. René Chavance, « Les appareils d'éclairage », Mobilier et Décoration,‎ , p. 57-62.
  7. Louis Chéronnet, Jacques Adnet, Paris, Edition Art et Industrie,
  8. Christian Leviel-legueult, Legueult, catalogue raisonné biographique, Paris, Marval-Ruevisconti, , 274 p. (ISBN 978-2-86234-463-8), pages 85 à 87
  9. Patrick Gutknecht, Jacques Adnet décorateur ensemblier, Genève, Galerie Patrick Gutknecht, , 88 p., p. 83
  10. Extinction des feux au palais des consuls
  11. Le démantèlement et la destruction méthodiques du Palais des Consuls de Rouen

Annexes

Bibliographie

  • Alain-RenĂ© Hardy et GaĂ«lle Millet, Jacques Adnet, Éditions de l’Amateur, 2014, (ISBN 9782859175474)
  • Patrick Gutknecht, Jacques Adnet dĂ©corateur ensemblier, catalogue d'exposition Ă©ditĂ© par la galerie Patrick Gutknecht, Genève, 2010.
  • Louis Cheronnet, Jacques Adnet, Ă©d. Art et Industrie, Paris, 1948.

Liens externes

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