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Jack Goldsmith

Jack Goldsmith (né le à Memphis, Tennessee) est un professeur de droit de Harvard, spécialisé en droit international et en droit de l'Internet.

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ConsidĂ©rĂ© comme l'un des juristes conservateurs les plus Ă©minents[1], il a notamment Ă©tĂ© assistant de l’Attorney General (en) John Ashcroft, sous l'administration Bush, entre et , responsable de l’Office of Legal Council (en) (Bureau du conseil juridique).

Carrière

Né à Memphis, sa mère était une ex-Miss Arkansas dont les parents étaient propriétaires d'une boîte de nuit connue[1]. Il aura deux beaux-pères successifs, dont l'un était un cadre des Teamsters et bras droit de Jimmy Hoffa, longtemps soupçonné d'avoir participé à des meurtres organisés par ce dernier[1].

Diplômé d'Oxford, Yale et de l'Académie de droit international de La Haye, il a été professeur à l'Université de Chicago et de Virginie. Goldsmith a également été secrétaire du juge à la Cour d'appel J. Harvie Wilkinson III (en) (1989-1990) et du juge à la Cour suprême Anthony Kennedy (1990-1991)[1].

Goldsmith et la « guerre contre le terrorisme Â»

En 2002, il travaille comme conseiller juridique pour William J. Haynes II (en) au Pentagone, et Ă©crit notamment une note avertissant le ministre Donald Rumsfeld que la Cour pĂ©nale internationale pourrait poursuivre des officiers amĂ©ricains pour les crimes commis lors de la « guerre contre le terrorisme Â»[1]. Il qualifie cette menace de « judiciarisation de la politique internationale Â»[1].

À l'automne 2003, il est, avec son ami John Yoo, l'un des plus éminents juristes à prôner la non-application du droit international, notamment des Conventions de Genève, aux personnes faites prisonniers en Afghanistan[1]. Ceci leur vaut d'être qualifiés de New Sovereigntists (Nouveaux souverainistes) par la revue conservatrice Foreign Affairs[1].

Il est nommĂ© en Ă  l'Office of Legal Council (en), chargĂ©e d'interprĂ©ter les normes ayant trait aux limites du pouvoir exĂ©cutif, sur les conseils de John Yoo et après avoir soutenu, lors de ses auditions les commissions militaires. Il y remplace la figure pâle de Jay Bybee (en), peu expĂ©rimentĂ© en matière de sĂ©curitĂ© nationale[1]. Mais il dĂ©missionne dès Ă  la suite de conflits avec sa hiĂ©rarchie et l'administration, notamment avec Alberto Gonzales, alors conseiller juridique de la Maison-Blanche, et David Addington (en), l'un des juristes les plus influents de l'administration et alors conseiller du vice-prĂ©sident Dick Cheney[1], au sujet de la manière de mener la « guerre contre le terrorisme Â».

Il s'oppose notamment aux notes du Bureau juridique, dotĂ©s d'une valeur contraignante, sur la torture d' et de , qui avaient Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s par son ami John Yoo[1]. Gardant alors le silence sur les motifs de sa dĂ©mission, il est nommĂ© professeur Ă  Harvard[1]. En fait, alors que le scandale d'Abou GhraĂŻb avait Ă©clatĂ© en , et que la note d' avait fait l'objet d'une fuite en , Goldsmith, qui avait dĂ©cidĂ© six mois auparavant qu'il fallait annuler cette note (il considĂ©rait qu'il Ă©tait trop difficile d'annuler la note de 2003 qui « couvrait Â» les activitĂ©s de la CIA), prĂ©senta le mĂŞme jour, Ă  son supĂ©rieur, John Ashcroft, l'annulation de la note et sa dĂ©mission, forçant ainsi l'administration Ă  choisir entre accepter l'annulation de la note et garder confidentielle les motifs de sa dĂ©mission ou refuser celle-lĂ  et risquer un scandale[1]. Depuis, il n'adresse plus la parole Ă  J. Yoo[1].

The Terror Presidency

En 2007, il publie The Terror Presidency dans lequel il raconte son expĂ©rience, abordant entre autres les notes sur la torture, la question des « combattants ennemis Â», du camp de Guantanamo et de la non-application des Conventions de Genève, ainsi que les lois sur les Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques (Patriot Act, etc.). Soutenant la « guerre contre le terrorisme Â», il considère par exemple que l'arrĂŞt Hamdan v. Rumsfeld (en) de 2006, concernant l'ex-chauffeur de Ben Laden et dĂ©clarant anti-constitutionnelles les commissions militaires, Ă©tait une erreur[1]. Toutefois, il pense aussi que l'administration Bush a trop voulu Ă©tendre les pouvoirs de l'exĂ©cutif, menant Ă  des consĂ©quences en fin de compte contre-productives : « l'administration Bush a empruntĂ© son pouvoir aux futurs prĂ©sidents », dĂ©clare-t-il ainsi[1]. Il dĂ©clarera ainsi que son dĂ©saccord portait davantage sur les « moyens Â» que sur la « fin Â», et que s'il s'opposait Ă  la politique de George W. Bush, c'Ă©tait davantage sur sa rĂ©ticence Ă  faire valider celle-ci par le Congrès que sur le fond[1].

Who Controls Internet

En 2006, il avait aussi publié, avec Tim Wu, professeur de droit à l'université Columbia, Who Controls the Internet? Illusions of a Borderless World (en), dans lequel il argue contre la thèse selon laquelle Internet mettrait fin à la prédominance des États-nations dans le système international et s'attaque particulièrement à l'optimisme technologique propre à des essayistes comme Thomas Friedman.

Notes et références

  1. (en) Jeffrey Rosen (en), Conscience of a Conservative, New York Times, .

Articles connexes

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