Isidore Clut
Isidore Clut (Saint-Rambert-d'Albon, -Mission Saint-Bernard, ) est un missionnaire, évêque et explorateur français.
Évêque catholique | |
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Évêque titulaire Gharandal | |
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Évêque auxiliaire (en) Archidiocèse de Grouard-McLennan | |
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Naissance | |
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Décès |
(à 71 ans) Grouard |
Sépulture | |
Nationalité | |
Activités |
Prêtre catholique (à partir du ), missionnaire |
Ordre religieux | |
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Consécrateur |
Biographie
Fils de Nicolas Clut et d'Elizabeth Guilhermet, il est baptisé le , lendemain de sa naissance, à Saint-Rambert. Son frère Charles est alors son parrain et la sœur Marie, sa marraine. Il fait sa première communion à Saint-Rambert le [1].
Son cousin Eugène Petit, instituteur, et le curé de Saint-Rambert, monsieur Chaumont, lui apprennent le latin (1847). Le , il entre au Petit séminaire Notre-Dame à Valence et est confirmé par l'évêque de Valence, Monseigneur Chatrousse[2]. Il devient aussi membre de la Congrégation de l'Immaculée Conception et rapidement y occupe plusieurs charges : zélateur, sacristain, trésorier[3].
Novice chez les Oblats de Marie-Immaculée (), il prend l'habit le . Il fait ses premiers vœux perpétuels au scolasticat de Montolivet () et reçoit la tonsure le dans la chapelle privée du fondateur de la congrégation, Eugène de Mazenod, qui le convainc de se consacrer aux missions du Canada.
Il part ainsi de Liverpool pour Québec, le à bord du North American et arrive à Québec le . Le , Alexandre Taché le fait sous-diacre à Saint-Pierre de Montréal avant de rejoindre Saint-Boniface avec le Père Laurent Lefloch et les frères Sallace et Perréard. Monseigneur Taché le fait diacre le dans l'église de Saint-Norbert. Ordonné prêtre le par Monseigneur Taché, il gagne, avec le frère Kearney, la mission de la Nativité sur le lac Athabasca () sur les barges de la Compagnie de la Baie d'Hudson[4].
Avec le Père Kearney, il part sur une barge de la Compagnie de la baie d'Hudson, remonte le lac Winnipeg et la rivière Saskatchewan jusqu'à la séparation des eaux de la baie d'Hudson de celles qui vont vers l'océan arctique, le grand portage de Portage La Loche. Il descend ensuite la rivière Athabaska jusqu'à la mission de La Nativité à Fort Chipewyan, fondée par le Père Henri Faraud, qu'il atteint le .
Faraud forme les pères Kearney et Clut à leurs taches et leur apprend les langues indiennes. En mars-, Isidore Clut entreprend sa première expédition en raquettes chez les Mangeurs de Caribou du Fond-du-Lac alors que Kearney rejoint fort Good Hope.
En 1861, le Père Faraud, malade, quitte la mission. Clut en devient ainsi l'unique résident. En 1862, il est rejoint par le Père Émile Grouard.
En , il se rend à la Providence sur le Grand lac des Esclaves où on lui apprend sa nomination à l'épiscopat comme évêque auxiliaire de Faraud. Il ne renonce pas pour autant à ses expéditions et dès 1868, remonte la rivière de la Paix jusqu'à Fort Vermilion sur une légère embarcation.
De retour en Europe en 1869, il y rencontre le pape, assiste à l'ouverture du concile du Vatican, revoit sa famille et récolte des fonds pour pouvoir poursuivre ses œuvres au Canada.
Lieux fréquentés par Isidore Clut.
Parti de Brest le , il arrive à New York le 20 et rejoint Saint-Boniface par Chicago, Saint-Paul et la rivière Rouge. Par la nouvelle route de la Prairie, il gagne le lac de la Biche où il retrouve, à Notre-Dame-des-Victoires (en), Mgr Faraud. Il atteint la mission de La Nativité le en passant par Fort McMurray.
Immédiatement, il part pour rejoindre Fort Resolution et descend ainsi la rivière des Esclaves. Le , il gagne Fort Providence après avoir subi une tempête sur le Grand Lac des Esclaves.
En 1872, il se lance à l'assaut des rivages de la mer de Béring. Parti de La Nativité le , il arrive le à fort Good Hope puis repart le 14 jusqu'au confluent de la rivière Peel avec le Mackenzie. Il remonte ensuite la Peel et atteint Fort McPherson. Le , il gagne Fort Yukon par la rivière du Porc-Épic où il passe l'hiver mais ne parvient pas à y convertir les Loucheux et les Inuits.
Le , par le Yukon, il arrive à Nuklukayet puis à Nulato et atteint la mer de Béring le dans la baie de Pastol. Il en repart le 1er juillet pour faire le chemin inverse.
De retour au lac de la Biche (), il visite Fort Vermilion en 1875 puis Fort Simpson en 1876 et la mission des Liard.
Il revient quelque temps en France puis, en 1880, se rend à Fort Rae au cœur des Flancs de Chien et des Couteaux-Jaunes. Installé à la Providence dès 1882, il voyage de nouveau à Good Hope en 1885 mais, malade, est contraint d'être hospitalisé à Montréal. En 1889, il part se faire soigner en France mais revient rapidement en Athabaska pour y poursuivre sa mission.
Demeurant à la mission Saint-Bernard sur le Petit lac des Esclaves, il y meurt le .
Bibliographie
- Pierre Duchaussois, Aux glaces polaires, 1935, p. 187-209
- Claude Roche[5], Monseigneur du Grand Nord. Isidore Clut, évêque-missionnaire, coureur des bois, chez les Indiens et les Esquimaux du Nord-Ouest américain (de 1858 à 1903), 1989
- Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, T.3, Amérique, CTHS, 1999, p. 82-83
- Isidore Clut, in Dictionary of Canadian Biography, University of Toronto Press, 1979–2005, vol. XIII (Lire en ligne)
Notes et références
- Claude Roche, Monseigneur du Grand Nord, Ouest-France, 1989, p. 358
- Roche, p. 358
- Roche, p. 360
- Roche, p. 360-362
- Roche est un arrière-petit-neveu d'Isidore Clut (d'après Numa Broc).