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Hylobius transversovittatus

Hylobius (Callirus) transversovittatus est une petite espèce d'insectes coléoptères de la famille des Curculionidae. Il est originaire de l'Ancien Monde où les adultes et les larves se nourrissent de la salicaire commune (Lythrum salicaria)[1]. Cette plante est considérée comme une espèce envahissante en Amérique du Nord et le charançon a été introduit aux États-Unis et au Canada dans un effort de maîtrise de la plante[2].

Description

Les adultes sont de couleur brun foncé avec deux lignes transversales irrégulières de touffes de poils blancs. Il mesure environ treize millimètres de long et six millimètres de large et a une tête et un thorax étroits ainsi qu'un proboscis en forme de trompe. Il a les antennes coudées et les pattes rougeâtres[3]. Les œufs sont blancs ou jaune pâle, ovales et éclosent au bout d'environ deux semaines. Les larves sont de couleur crème avec une tête brune et adoptent une forme de croissant[4].

Biologie

Au printemps, les adultes sortent du sol ou de la litière de feuilles oĂą ils ont passĂ© l'hiver. Ils se nourrissent des feuilles de salicaire commune et sont surtout nocturnes. Leur prĂ©sence est attestĂ©e par les bords dĂ©chiquetĂ©s des feuilles causĂ©s par leur mastication. Ils sont le plus actifs de juin Ă  aoĂ»t et peuvent vivre plusieurs annĂ©es. Les femelles pondent environ 200 Ĺ“ufs sur une pĂ©riode de deux Ă  trois mois chacun Ă©tant dĂ©posĂ© isolĂ©ment Ă  proximitĂ© des racines ou parfois sur la tige de la salicaire. Ă€ l'Ă©closion, les larves nĂ©es sur le sol se nourrissent des poils absorbants avant de s'enfoncer dans la racine oĂą elles se nourrissent des tissus au sein de la souche ligneuse. Les larves nĂ©es sur la tige creusent des galeries dans la tige et se frayent un chemin jusqu'Ă  la racine. Le dĂ©veloppement larvaire peut ĂŞtre interrompu par des pĂ©riodes d'inondation et ne reprendre que lorsque le niveau d'eau redescend[4]. Les larves subissent deux mues sur une pĂ©riode de une Ă  deux ans avant la nymphose pour laquelle elles creusent une chambre dans la partie supĂ©rieure de la racine. Elles muent ensuite deux fois avant de se transformer en pupe. Lorsque la mĂ©tamorphose est complète, les adultes se creusent un passage vers la sortie et, habituellement, Ă©mergent entre juillet et octobre[3]. Ils peuvent passer l'hiver dans l'une des diffĂ©rentes Ă©tapes de leur vie : Ĺ“uf, larve, nymphe ou adulte[4].

Espèces hôtes

Il semble être hôte spécifique de la salicaire commune (Lythrum salicaria). Avant d'être introduit en Amérique du Nord, il a été testé sur environ cinquante plants indigènes pour voir si ces derniers étaient sensibles à ses attaques. Parmi eux, seuls le Decodon verticillé (Decodon verticillatus) et Lythrum alatum se sont révélés des hôtes potentiels. On a constaté cependant que si la salicaire commune était disponible, il la préférait aux espèces indigènes et devait être considéré comme n'étant pas une menace pour les autres plantes[5].

Utilisation en lutte biologique

La salicaire commune est originaire d'Europe, d'Asie, d'Afrique du Nord et de certaines régions d'Australie. Dans ces pays, un certain nombre d'insectes y sont associés. Il s'agit notamment d’Hylobius transversovittatus dont les adultes mangent le feuillage et les larves mangent la racine de l'intérieur. Lorsque la salicaire commune a été introduite en Amérique du Nord ces insectes n'étaient pas disponibles pour la garder sous contrôle et elle est devenue invasive. On la trouve maintenant dans les grands étendues du Nord-Est américain, du Sud-Est du Canada et du Midwest américain où elle évince d'autres espèces et constitue une menace pour la biodiversité[6].

Des adultes et leurs œufs ont été mis en place pour tester les sites en Virginie à partir de 1992. L'opération a réussi et six ans après leur introduction, 28 % des racines de la salicaire commune étaient infestés[2]. Les larves ont également été détectées dans les racines à quatre cents mètres en aval du point de rejet[2]. Bien que l'alimentation des adultes ne porte pas préjudice à la plante, les activités des larves, en particulier s'il en existe plusieurs dans les racines, affaiblissent la plante, la rendent plus vulnérables aux conditions défavorables et réduisent la quantité de graines produites[7].

Galerie

Notes et références

  1. Bullock, J. A., 1992 Host Plants of British Beetles: A List of Recorded Associations
  2. (en) T. J. McAvoy, L. T. Kok & W. T. Mays, « Establishment of Hylobius transversovittatus Goeze (Coleoptera: Curculionidae), a biological control agent of purple loosestrife, in Virginia », Biological Control, vol. 24, no 3,‎ , p. 245–250 (DOI 10.1016/S1049-9644(02)00028-2)
  3. (en) « Hylobius transversovittatus (Coleoptera: Curculionidae) », Cornell University (consulté le )
  4. (en) « Biological Control Agent: Hylobius transversovittatus Goeze », British Columbia : Ministry of Forests, Mines and Lands (consulté le )
  5. L. T. Kok, T. J. McAvoy, R. A. Malecki, S. D. Hight, J. J. Drea & J. R. Coulson, « Host specificity tests of Hylobius transversovittatus Goeze (Coleoptera: Curculionidae), a potential biological control agent of purple loosestrife, Lythrum salicaria L. (Lythraceae) », Biological Control, vol. 2, no 1,‎ , p. 1–8 (DOI 10.1016/1049-9644(92)90068-O)
  6. Thompson, D. Q., Stuckey, R. L., et Thompson, E. B. 1987. Spread, impact, and control of purple loose-strife (Lythrum salicaria) in North American Wetlands. U.S. Dept. Interior Fish and Wildl. Service. 55 p.
  7. Wilson, L. M., Schwarzlaender, M., Blossey, B., & Randall, C. B. (2004). Biology and Biological Control of Purple Loosestrife. Morgantown, WV: USDA Forest Health Technology Enterprise Team.

Liens externes

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