AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Hugo Micheron

Hugo Micheron, né le , est un enseignant-chercheur français en sciences politiques, sociologie et géopolitique s'intéressant au djihadisme et aux relations entre la France et le Moyen-Orient.

Hugo Micheron
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thĂšse

Biographie

Entre 2008 et 2009, Hugo Micheron vit en Syrie et y apprend la langue arabe[1]. En 2009-2010, il rĂ©dige un livret , Syrie, dans le cadre d'un stage Ă  la Mission Ă©conomique de Damas Ă  l’ambassade de France en Syrie, sous la direction de Sylvie Sturel[2], il effectue ensuite des Ă©tudes Ă  Sciences Po Aix et au King's College[3].

À partir de 2015, dans le cadre de ses travaux de doctorat au sein de la chaire d'excellence Moyen-Orient MĂ©diterranĂ©e de l'ENS, il interroge environ 80 jihadistes dĂ©tenus en France ayant participĂ© Ă  la guerre civile syrienne sous le drapeau de l’État islamique en Irak et au Levant, condamnĂ©s ou non[4]. Il conduit Ă©galement des entretiens auprĂšs de leurs familles et des habitants ayant eu le mĂȘme cadre de vie, ainsi que dans plusieurs zones de Turquie, du Liban et de l’Irak[1].

Il obtient en 2019 un doctorat PSL en sciences politiques pour sa thĂšse prĂ©parĂ©e Ă  l'École normale supĂ©rieure (ENS) sous la direction du professeur Gilles Kepel, intitulĂ©e Quartiers, prisons, Syrie-Irak, comment se structure et s’organise le jihadisme en France ?[1] - [5].

Sa thĂšse de doctorat donne lieu Ă  la publication d’un ouvrage intitulĂ© Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons le [6]. Cet ouvrage est prĂ©facĂ© par son directeur de thĂšse Gilles Kepel.

Il a enseigné à Sciences Po Paris et à l'ENS[7]. En septembre 2020, il devient chercheur postdoctoral au département géographie et territoires de l'ENS et chercheur associé postdoctoral au sein du département Near Eastern Studies de l'université de Princeton[8].

Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons

Dans son ouvrage, Hugo Micheron montre la crĂ©ation en France au cours des annĂ©es 2010 d’une « gĂ©ographie salafo-djihadiste » liĂ©e Ă  un enclavement territorial et communautaire, mais qui ne correspond pas nĂ©cessairement aux zones les plus fragiles Ă©conomiquement. Il rejette notamment l’idĂ©e que le dĂ©veloppement en France de la radicalisation islamique, violente ou non, serait rĂ©ductible aux difficultĂ©s des banlieues ou Ă  la « laĂŻcitĂ© Ă  la française »[4]. DĂ©jĂ  en 2016, dans The Economist du 23 juillet, Hugo Micheron commentait : « Il y a diffĂ©rentes voies vers le jihadisme aujourd’hui, et j’ai vu plusieurs cas de radicalisation en quelques semaines »[9]. Se dĂ©tachant de la thĂšse dĂ©veloppĂ©e par Michel Foucault en 1975[10] dans Surveiller et punir, selon laquelle les prisonniers sont complĂštement coupĂ©s du monde, il soutient que la prison est un lieu de formation pour les jihadistes[11]. Il explique dans un entretien : « Les djihadistes exploitent les prisons pour se consolider, se reconfigurer. Ils ont actĂ© leur dĂ©faite sur le terrain au Moyen-Orient, donc l'espace de recomposition de la mouvance djihadiste, c'est les prisons. [...] On croit trop facilement que la prison est une impasse dans [laquelle] le djihadiste finirait sa course, alors que pour beaucoup, c'est une Ă©tape dans une carriĂšre [...]. La prison, c'est l'ENA du djihad »[12].

Le livre est bien accueilli par certains mĂ©dias[13] - [14] - [15] - [16], mais moins bien par les universitaires Éric MarliĂšre et AgnĂšs Villechaise.

Il s'inscrit dans la querelle qui oppose Gilles Kepel avec sa vision de la « radicalisation de l’islam », Ă  Olivier Roy, lequel a dĂ©veloppĂ© une thĂ©orie d'« islamisation de la radicalitĂ© »[17].

Selon la sociologue AgnĂšs Villechaise dans son compte rendu de lecture : « De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le livre s’avĂšre bien plus convaincu que convaincant, [...] il ne paraĂźt pas que l’auteur soit parvenu Ă  rester loin de “tout parti pris idĂ©ologique”, comme Kepel l’annonçait pourtant en prĂ©face. [...] Il faut reconnaĂźtre au livre des qualitĂ©s d’investigation et d’exposition pĂ©dagogique, et une description utile de l’État islamique en Syrie [...] »[18].

Selon le sociologue Éric MarliĂšre : « Les travaux d’Alain Bertho, d’Olivier Roy ou de Farhad Khosrokhavar sont critiquĂ©s sans mĂ©nagements et Ă©vacuĂ©s en deux pages pour mieux encenser ceux de Gilles Kepel et de Bernard Rougier. [...] Si l’auteur impressionne au dĂ©part sur ses intentions et les potentialitĂ©s empiriques affichĂ©es dans l’introduction notamment, le travail analytique et la qualitĂ© des matĂ©riaux empiriques peinent finalement Ă  convaincre le chercheur qui travaille depuis longtemps sur la question des quartiers populaires urbains »[19].

Publications

Notes et références

  1. Fiche auteur d’Hugo Micheron, diploweb.com — la revue gĂ©opolitique. ConsultĂ© le 9 janvier 2020.
  2. « Syrie », sur sudoc.fr.
  3. Marie Alice Le Corre, « Actualités des diplÎmés - Le vent contestataire n'épargne pas les pays du Golfe », sur alumni-sciencespoaix.fr, .
  4. Élise Vincent, « Hugo Micheron : « Les djihadistes sont Ă  l’aise dans l’enclavement territorial et communautaire » », Le Monde, [lire en ligne].
  5. « Hugo Micheron », sur nes.princeton.edu (consulté le ).
  6. Edward Ousselin, « Le Jihadisme français: quartiers, Syrie, prisons par Hugo Micheron, Les Territoires conquis de l’islamisme », French Studies, Oxford University Press, vol. 75, no 1,‎ , p. 135–136 (prĂ©sentation en ligne).
  7. Current Fellows, The Institute for the Transregional Study of the Contemporary Middle East, North Africa and Central Asia, université de Princeton.
  8. (en) « Princeton University, Department of Near Eastern Studies, Hugo Micheron », sur nes.princeton.edu.
  9. (en) Gerald A. Arbuckle, Fundamentalism at Home and Abroad: Analysis and Pastoral Responses, Collegeville, Minnesota, Liturgical Press, , 228 p. (présentation en ligne), p. 51.
  10. Avant l'accÚs aux téléphones portables généralisé en milieu carceral.
  11. (en) Alison Hird, « The challenges of French jihadism are "ahead of us, not behind" says French author », sur RFI, (consulté le ).
  12. Lucie de Perthuis, « "La prison, c'est l'ENA du djihad", analyse le chercheur Hugo Micheron », sur Europe 1, (consulté le ).
  13. MĂ©gane Chiecchi, Thomas Mahler, ClĂ©ment PĂ©treault, « Hugo Micheron : “Les djihadistes ont dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  l'aprĂšs-Daech” », sur Le Point, (consultĂ© le ).
  14. Jeanne-Marie Marco, « Ce livre trÚs pédagogique va vous apprendre comment le djihadisme a évolué en Occitanie », sur France Bleu, (consulté le ).
  15. Willy Le Devin et Simon Blin, « Hugo Micheron : «Le défi que pose le jihadisme à la société française est devant nous» », sur Libération, (consulté le ).
  16. Youness Bousenna, « Face au terrorisme : cinq livres pour penser l’impensable », sur TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le ).
  17. Émission Avis critique par RaphaĂ«l Bourgois avec Joseph Confavreux et Jean Birnbaum, « Le jihadisme français : quartiers, Syrie, prisons d'Hugo Micheron / Les territoires conquis de l’islamisme de Bernard Rougier », sur France Culture, (consultĂ© le ).
  18. AgnĂšs Villechaise, « Hugo Micheron, Le Jihadisme français. Quartiers, Syrie, prisons », Revue europĂ©enne des sciences sociales. European Journal of Social Sciences, nos 58-1,‎ , p. 293–297 (ISSN 0048-8046, lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. Éric MarliĂšre, « Hugo Micheron, Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, Prisons. Gallimard, coll. « Esprits du Monde », Paris, 2020, 406 p. », SociĂ©tĂ©s et jeunesses en difficultĂ©. Revue pluridisciplinaire de recherche, no 24,‎ (ISSN 1953-8375, lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Bibliographie critique

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.