Huçul
Le Huçul est une race de poney très rustique, originaire des Carpates. Proche du Konik et descendant comme lui du Tarpan, selon sa provenance, il est de type léger ou lourd. Il est menacé de disparition.
Poney Huçul en liberté | |
Région d’origine | |
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Région | Carpates, Roumanie, Pologne, Hongrie et Ukraine |
Caractéristiques | |
Morphologie | Poney de selle et de trait léger |
Taille | 1,27 m à 1,45 m |
Robe | Bai, bai-brun, alezan, robes avec le gène dun, pie |
Tête | Courte et triangulaire, profil rectiligne |
Histoire
Son nom lui vient de ses éleveurs, les Huçuls. Le tracé de la frontière le long des Carpates ayant sans cesse évolué, on ne sait si le Huzul est d'origine roumaine ou polonaise. Du XIIIe siècle au XIXe siècle, il a vécu isolé derrière ce rempart montagneux. Les premières traces écrites témoignant de l'existence du Huçul datent de 1603[1]. À partir de 1856, durant la monarchie austro-hongroise, il est systématiquement sélectionné pour la cavalerie. Il a reçu des apports de sang Arabe depuis le XIXe siècle, et ne ressemble plus au type sauvage d'origine. Ce petit cheval est élevé au haras de Siary près de Gorlice et dans toute l'Europe centrale.
Dans les années 1950, il ne reste plus qu'une douzaine de poulinières de la race en Pologne[2]. En 1972, différents éleveurs de Tchécoslovaquie créent une association de race pour préserver le Huçul de l'extinction, avec quatre juments âgées et un unique étalon de la lignée de Gurgul[3]. Élevée en République slovaque, la race se répand désormais en Hongrie, en République tchèque, en Ukraine et en Angleterre. En 1994 est formée la « Hucul international federation » afin d'unifier les méthodes d'élevage.
L'Association française du Huçul (AFH) est créée en avril 2008 afin de promouvoir la race en France et de conserver le patrimoine génétique. Cette association se trouve actuellement dans l'Ain à Monthieux, les Huçul de cette association sont principalement travaillés par des bénévoles. L'AFH œuvre aussi pour la reconnaissance de la race par les Haras nationaux de France.
Description
L'élevage par différentes populations des Carpates a entraîné une distinction en trois types, du léger cheval de bât au trait lourd : le Przewalski huzul, le Bystrzec huzul et le Tarpan huzul.
Le Huçul toise de 1,32 m à 1,45 m d'après l'association française de la race[1], ou 1,27 m à 1,45 m d'après Hendricks (université d'Oklahoma)[4]. La tête est courte et triangulaire, surmontée de deux petites oreilles pointues, avec un profil rectiligne et un nez camus. Les yeux sont étroits et le corps trapu. Ses épaules droites lui permettent une action plus agréable et plus relevée que le Konik. Les crins sont très fournis.
Les robes les plus communes sont le bai, l'alezan avec des crins lavés, le louvet, le pie, l'isabelle et le souris. La robe porte des marques spécifiques : raie de mulet, zébrures sur les membres et croix de saint André sur l'épaule[1] - [5].
Le Huçul a gardé une personnalité de poney malgré les croisements. Il est adapté aux conditions de vie des Carpates, et il peut jeûner ou se contenter d'une nourriture très pauvre. Il s'adapte mal à l'enfermement et ne réclame pas de soins particuliers. Il est tranquille et volontaire.
Utilisations
Le Huçul s'adapte à tous les usages de la vie en montagne. Résistant et robuste, il sert encore de cheval de travail dans de nombreuses fermes. Monté, c'est un cheval de loisir au pied sûr. Il sert aussi de monture pour les enfants.
Diffusion de l'élevage
L'étude menée par l'Université d'Uppsala pour la FAO et publiée en août 2010 signale le Hutsul comme race européenne régionale transfrontière, avec une présence attestée dans 7 pays : République tchèque, Pologne, Slovaquie, Allemagne, Hongrie, Roumanie et Ukraine[6]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de poneys peu connues au niveau international[7].
Il n'y a que 800 poulinières Huçul agréées dans le monde, ce qui en fait un cheval menacé de disparition.
Notes et références
- Association française du Huçul
- « Préservé en Pologne, le petit cheval huçul attend de retrouver son Ukraine natale », sur Le Parisien, (consulté le )
- Hendricks 2007, p. 109.
- Hendricks 2007, p. 108.
- Hendricks 2007, p. 110.
- (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 11-12 ; 62 ; 67.
- (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 63.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Association française du Huçul
- [vidéo] Le Huçul, un cheval menacé d'extinction qui renaît en Pologne - AFP sur YouTube
- (en) « Hucul / Poland (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)
- (en) « Hucul / Hungary (Horse) », Domestic Animal Diversity Information System of the Food and Agriculture Organization of the United Nations (DAD-IS)
Bibliographie
- [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Carpathian pony », p. 108-110.
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453), « Hutsul », p. 473-474