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Homme de Saldanha

L'Homme de Saldanha, dit aussi Homme d'Elandsfontein ou de Hopefield, est le nom donnĂ© Ă  une calotte crânienne fossile appartenant au genre Homo, dĂ©couverte en 1953 dans la province du Cap-Occidental et le district de West Coast, en Afrique du Sud. Les restes fossiles incluent aussi les fragments d'une mandibule humaine. Ces vestiges fossiles, dĂ©couverts hors de tout contexte stratigraphique, ont fait l'objet de diverses propositions de datation qui demeurent controversĂ©es, et qui tournent en moyenne autour de 600 000 ans.

Homme de Saldanha
Image illustrative de l’article Homme de Saldanha
Le crâne de Saldanha
CoordonnĂ©es 33° 03′ 56″ sud, 18° 21′ 03″ est
Pays Drapeau d'Afrique du Sud Afrique du Sud
Province Cap-Occidental
Subdivision District de West Coast
Localité voisine Hopefield, Saldanha Bay
DatĂ© de 500 Ă  600 000 ans
Période géologique Pléistocène moyen
Époque géologique Paléolithique inférieur
DĂ©couvert le 8 janvier 1953
DĂ©couvreur(s) Keith Jolly et Ronald Singer[1]
Identifié à Homo rhodesiensis
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique du Sud
(Voir situation sur carte : Afrique du Sud)
Homme de Saldanha
GĂ©olocalisation sur la carte : Cap-Occidental
(Voir situation sur carte : Cap-Occidental)
Homme de Saldanha
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
Homme de Saldanha

Historique

Les fossiles humains ont été trouvés en surface en 1953 sur un affleurement entre des dunes de sable dans la ferme d'Elandsfontein, près du village de Hopefield, dans la commune de Saldanha Bay[1].

Un peu plus tard, sur un site voisin dĂ©nommĂ© Cutting 10, des ossements fossiles de vertĂ©brĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, ainsi que des bifaces, nuclĂ©us, et Ă©clats appartenant Ă  un acheulĂ©en tardif. La palĂ©ofaune de Cutting 10 n'est pas directement associĂ©e avec les outils lithiques, mais les chercheurs pensent que les fossiles humains d'Elandsfontein et les outils acheulĂ©ens sont probablement contemporains. La faune comprend des bovidĂ©s et autres grands herbivores, des spĂ©cimens archaĂŻques comme un fĂ©lin Ă  dents de sabre, un Sivatherium, un gĂ©lada gĂ©ant, et au moins 4 espèces archaĂŻques d'antilopes de type bubale et gnou. De 15 Ă  48 espèces de mammifères fossiles trouvĂ©es Ă  Elandsfontein n'ont pas de descendants actuels, suggĂ©rant que cet assemblage de palĂ©ofaune a plus de 600 000 ans[2].

Description

La calotte crânienne humaine d'Elandsfontein Ă©tait en morceaux et très Ă©rodĂ©e, mais, une fois reconstituĂ©e, elle ressemble nettement au crâne de Bodo, dĂ©couvert en 1976 en Éthiopie et datĂ© de 600 000 ans par datation radiomĂ©trique. Les os pariĂ©taux sont plus amples (convexes), et l'os occipital est moins anguleux que chez Homo erectus, ce qui est cohĂ©rent avec un volume cĂ©rĂ©bral plus Ă©levĂ©[2].

Datation

La dĂ©couverte des fragments fossiles en surface n'a pas permis de proposer une datation fondĂ©e sur la stratigraphie. Les fossiles de palĂ©ofaune et l'outillage acheulĂ©en trouvĂ©s Ă  proximitĂ© d'une part, la morphologie du crâne d'autre part, ont conduit les chercheurs Ă  avancer une datation très approximative de 500 Ă  600 000 ans.

Attribution

Le dĂ©couvreur Ronald Singer rapprochait le crâne de Saldanha de celui de Kabwe[1], qui a permis de dĂ©finir en 1921 l'espèce Homo rhodesiensis. Les fossiles connus d'Homo rhodesiensis, dĂ©couverts dans plusieurs rĂ©gions d'Afrique, parmi lesquels figurent notamment l'Homme de Kabwe et l'Homme de Bodo, sont datĂ©s entre environ 600 000 et 300 000 ans.

Les chercheurs hésitent à considérer les taxons Homo heidelbergensis (Europe) et Homo rhodesiensis (Afrique) comme des synonymes ou bien comme deux groupes phylogénétiquement distincts[3]. La chercheuse Dominique Grimaud-Hervé et ses collègues du Musée de l'Homme préfèrent, dans le doute, subdiviser le genre Homo en autant de taxons que nécessaire afin d'éviter d'utiliser des appellations fourre-tout[4] - [5]. Selon ce point de vue, les fossiles africains archaïques du Pléistocène moyen, dont fait partie l'Homme de Saldanha, sont rassemblés sous l'appellation Homo rhodesiensis[6] - [7].

Phylogénie des espèces récentes du genre Homo, d'après Strait, Grine & Fleagle (2015)[8], et Meyer & al. (2016)[9] :

Références

  1. (en) Ronald Singer, « The Saldanha skull from Hopefield, South Africa », American Journal of Physical Anthropology, 3e série, vol. 12,‎ (DOI 10.1002/ajpa.1330120309, lire en ligne)
  2. (en) G. Philip Rightmire, Middle and later Pleistocene hominins in Africa and Southwest Asia, PNAS, 22 Septembre 2009, 106 (38) 16046-16050, https://doi.org/10.1073/pnas.0903930106 lire en ligne
  3. (en) Bernard Wood, Wiley-Blackwell Encyclopedia of Human Evolution, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-4443-4247-5, lire en ligne)
  4. Dominique Grimaud-Hervé, Frédéric Serre, Jean-Jacques Bahain et al., Histoire d'ancêtres : La grande aventure de la Préhistoire, Paris, Errance, coll. « Guides de la préhistoire mondiale », , 5e éd., 144 p. (ISBN 978-2-87772-590-3)
  5. Dominique Grimaud-Hervé, « MOOC Les origines de l'Homme - Sujet 3.1 : La longue marche vers l'Asie », sur Musée de L'Homme,
  6. Florent Détroit, « Homo sapiens, Néandertal, et compagnie (3/3) », sur Les cours publics du Musée de l'Homme,
  7. Vincent Charpentier, Camille Daujeard et Jean-Jacques Hublin, « Qui a croqué Homo Rhodesiensis ? », sur France Culture,
  8. [Strait, Grine & Fleagle 2015] (en) David Strait, Frederick Grine et John Fleagle, « Analyzing Hominin Phylogeny : Cladistic Approach », dans Winfried Henke & Ian Tattersall, Handbook of Paleoanthropology, (ISBN 9783642399787, lire en ligne), p. 1989-2014.
  9. [Meyer et al. 2016] (en) Matthias Meyer et al., « Nuclear DNA sequences from the Middle Pleistocene Sima de los Huesos hominins », Nature, vol. 531, no 7595,‎ , p. 504-507 (DOI 10.1038/nature17405, résumé).

Voir aussi

Articles connexes

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