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Homme de Chancelade

L'Homme de Chancelade est le nom donné à un squelette fossile d'Homo sapiens découvert en 1888 en France, à Chancelade, dans le département de la Dordogne. Il a donné lieu, peu après sa découverte, à une théorie anthropologique échafaudée par le médecin anatomiste Léo Testut, qui eut un certain succès chez les préhistoriens pendant une quarantaine d'années, avant d'être réfutée puis oubliée.

Homme de Chancelade
Image illustrative de l’article Homme de Chancelade
Crâne de l'Homme de Chancelade,
exposé au musée d'Aquitaine (moulage)
CoordonnĂ©es 45° 12′ 23″ nord, 0° 39′ 58″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Dordogne
Vallée Beauronne
Localité voisine Chancelade
DatĂ© de 15 000 ans AP
Période géologique Pléistocène supérieur
Époque géologique Paléolithique supérieur
DĂ©couvert le 1888
DĂ©couvreur(s) Michel Hardy et Maurice FĂ©aux
Particularités sépulture, période du Magdalénien
Ă‚ge entre 55 et 65 ans
Sexe masculin
Identifié à Homo sapiens
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Homme de Chancelade
GĂ©olocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Homme de Chancelade
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Homme de Chancelade

Historique

L'abri de Raymonden (ou Reymonden), où fut découvert le squelette de l'Homme de Chancelade

Le squelette fossile de l'Homme de Chancelade fut découvert par Michel Hardy, Maurice Féaux et l’ouvrier carrier Bretou, le , dans l'abri de Raymonden (ou Reymonden), à Chancelade, près de Périgueux, lors de leur campagne de fouilles de 1888-1889[1]. Ce gisement, connu depuis 1876, fut fouillé à partir de 1887 à cause des dégâts causés dans les couches archéologiques par les ouvriers à la recherche de ballast pour la construction de la ligne de chemin de fer Périgueux-Brantôme[1].

En 1889, le mĂ©decin anatomiste LĂ©o Testut publia une Ă©tude dĂ©crivant l'individu[2], indiquant qu'il Ă©tait de taille assez petite (155 cm) mais avait une capacitĂ© crânienne très Ă©levĂ©e (1 670 cm3), qu'il avait un crâne fortement dolichocĂ©phale (indice cĂ©phalique de 72) et très Ă©levĂ© (hypsicĂ©phale), de forme ellipsoĂŻdale-subrectangulaire, diffĂ©rant aussi bien de celui de Combe-Capelle que de celui de Cro-Magnon, avec un front large et Ă©levĂ© aux arcades sourcilières peu prononcĂ©es, une face très grande, haute et large, des orbites hautes, rapprochĂ©es et rectangulaires, un menton bien dĂ©veloppĂ© et des os robustes.

Léo Testut avançait que l'Homme de Chancelade représentait une race distincte de l'Homme de Cro-Magnon[3], qu'il devait être l'ancêtre des Esquimaux, échafaudant la théorie selon laquelle les peuples du nord de l’Europe et de l’Amérique seraient les descendants de cette « race de Chancelade », ayant suivi les animaux de faune froide remontant vers le nord lors du réchauffement du climat[1]. Cette thèse, aujourd'hui réfutée et oubliée, fut soutenue dans des publications jusqu'en 1927[4] - [5].

Description

Mort à un âge compris entre 55 et 65 ans, le défunt est un Homo sapiens de sexe masculin, au squelette quasi complet, intentionnellement inhumé en position fœtale, et recouvert d'ocre rouge[3], comme le font aujourd'hui les Bochimans d'Afrique australe et quelques tribus australiennes.

L’Homme de Chancelade souffrait de graves handicaps, comme le prouvent les nombreuses lésions pathologiques du squelette. Les individus âgés ou affaiblis pouvaient donc survivre aux rudes conditions de vie de l’époque. Les groupes humains prenaient probablement soin des individus les plus faibles par un système d’entraide[1].

Vestiges archéologiques

L'Homme de Chancelade n'Ă©tait accompagnĂ© d'aucun mobilier funĂ©raire[1], mais l'abri de Raymonden a livrĂ© par ailleurs de très nombreux vestiges, en particulier des Ĺ“uvres gravĂ©es ou sculptĂ©es. Ces vestiges sont datĂ©s de la pĂ©riode magdalĂ©nienne, autour de 15 000 ans avant le prĂ©sent[1] - [6].

Conservation

Le squelette original de l'Homme de Chancelade et les vestiges archéologiques de l'abri de Raymonden sont conservés à Périgueux, au Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord[1].

Notes et références

  1. « Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord - Salles de Préhistoire », sur hominides.com (consulté en ).
  2. [Testut 1889] Léo Testut, « Recherches anthropologiques sur le squelette quaternaire de Chancelade », Bulletin de la Société d'Anthropologie de Lyon, t. 8,‎ , p. 131-246 (lire en ligne [sur persee]).
  3. Cocula 2011
  4. [Sollas 1927] William Johnson Sollas, « The Chancelade Skull », Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 57,‎ , p. 89-122 (présentation en ligne).
  5. [Morant 1926] Geoffrey McKay Morant, « Studies of palaeolithic Man. I. The Chancelade skull and its relation to the modern Eskimo skull », Annals of eugenics, t. 1, parts III-IV,‎ (lire en ligne [sur onlinelibrary.wiley.com], consulté en ).
  6. Françoise Soubeyran, « Un reportage en direct : Le défilé au bison? Historique de la pièce », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1994, tome 121, 2e livraison, p. 171-188 (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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