Hicétas
HicĂ©tas de LĂ©ontinoi (ou HikĂ©tas, en grec ancien : ἹκÎτας) est un homme politique, ami de Dion de Syracuse, qui s’empara de la tyrannie chez les LĂ©ontins Ă l’aide de mercenaires. Il demeura le principal adversaire de Denys le Jeune, jusqu’à l’arrivĂ©e de TimolĂ©on[1].
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Le personnage historique
En 344 av. J.-C., une flotte carthaginoise apparut devant Syracuse, et Hikétas songea à l’utiliser pour contraindre Denys à la fuite. Il s’empara de la ville basse, tandis que Denys s’enfermait dans la citadelle d’Ortygie. À l’automne 343, Hikétas fut vaincu et tué par Timoléon, cependant que Denys capitulait[2]. Hikétas n’eut pas de défenseurs de sa mémoire : on lui reprocha sa duplicité, son alliance avec les Carthaginois, et la manière brutale dont il s’était débarrassé de la famille de Dion[3].
Il a pu être considéré parfois, à tort, comme un astronome et philosophe grec pythagoricien du IVe siècle av. J.-C., natif de Syracuse, actif vers 360 av. J.-C. Ainsi, selon le philologue August Böckh, Ecphantos aurait été son disciple. En réalité, on a reconnu depuis longtemps avec beaucoup de vraisemblance qu’Hikétas et Ecphantos n’étaient que de simples personnages du dialogue d’Héraclide du Pont, Sur les Pythagoriciens[4] - [5] dont la fiction a pu tromper Théophraste et les doxographes postérieurs. Mais il n’y a de nos jours aucune raison d’en faire ni un astronome ni un pythagoricien.
Doctrine du pseudo-astronome
Comme à Ecphantos et à l’académicien Héraclide du Pont, on a prêté à Hikétas, qu'on a cru être astronome, la conception d’un mouvement journalier causé par la rotation de la Terre sur son axe. Il aurait été l’inventeur de l’hypothèse pythagoricienne de l’anti-Terre, selon Théophraste[6]. Dans ses Académiques[7], Cicéron écrit d’après Théophraste que c’est Hikétas qui a découvert le mouvement de rotation de la Terre sur son axe : « la Terre tourne et pivote sur son axe à très grande vitesse » ; mais « le texte de Cicéron témoigne surtout de son ignorance astronomique », écrit Paul Tannery[3]. Héraclide du Pont s’avisa, sur les incertitudes du texte des manuscrits du Timée de Platon[4], de soutenir que c’était la Terre qui se mouvait sur le cercle oblique du Zodiaque tournant à l’entour de son axe. Il pensait que la voûte céleste est fixe, et que seule la Terre est en mouvement et tourne autour de son axe ; ce mouvement expliquait selon lui l’illusion du mouvement de tous les astres.
Références
- Voir l'article en:Hicetas of Leontini
- Édouard Will, Claude Mossé et Paul Goukowsky, Le Monde grec et l’Orient, tome II, Le IVe siècle et l’époque hellénistique, P.U.F., 1975, p. 164.
- Paul Tannery 1897, p. 132-133.
- Guy Donnay, « Le système astronomique de Platon », Revue belge de philologie et d'histoire, t. 38, no 1,‎ , p. 28 (lire en ligne, consulté le ).
- Encyclopédie Pauly-Wissowa, VIII, 1913, article Herakleides, col. 477, par H. Daebritz.
- AĂ©tius : Opinions, III, IX, 1 - 2.
- Cicéron, Académiques, IV, 39.
Bibliographie
- Denis Roussel, Les Siciliens entre les Romains et les Carthaginois à l’époque de la première guerre punique : Essai sur l’histoire de la Sicile de 276 à 241, vol. 114, Annales littéraires de l’Université de Besançon, , 178 p. (lire en ligne), p. 7 à 10, « Préambule ».
- Paul Tannery, « Pseudonymes antiques », Revue des Études Grecques, t. 10, no 38,‎ , p. 127-137 (lire en ligne)
- Thomas-Henri Martin, « Mémoires sur l’histoire des hypothèses astronomiques chez les Grecs et les Romains », Mémoires de l’Institut National de France, t. 30, 2e partie,‎ , p. 1-43 (lire en ligne, consulté le )
- Plutarque, Vie de Timoléon ; Vie de Dion (lire en ligne)
- Diodore de Sicile, Livre XVI.
- Cicéron, Académiques, II, XXXIX, 39 et 123.
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :