Lentini
Lentini est une ville italienne de la province de Syracuse en Sicile, Léontines en français, pour la période antique.
Lentini | |
Administration | |
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Pays | Italie |
RĂ©gion | Sicile |
Province | Syracuse |
Code postal | 96016 |
Code ISTAT | 089011 |
Code cadastral | E532 |
Préfixe tel. | 095 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | lentinesi |
Population | 24 017 hab. (31-12-2010[1]) |
Densité | 111 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 37° 17âČ 00âł nord, 15° 00âČ 00âł est |
Altitude | Min. 53 m Max. 53 m |
Superficie | 21 575 ha = 215,75 km2 |
Divers | |
Saint patron | Sant'Alfio |
FĂȘte patronale | 10 mai |
Localisation | |
Localisation dans la province de Syracuse. | |
Liens | |
Site web | Site officiel |
GĂ©ographie
La ville sâĂ©tend dans une dĂ©pression entre les collines San Mauro et Metapiccola. Autour, la plaine, formĂ©e par les alluvions du Simeto et du Fiume di Lentini, rĂ©putĂ©e pour sa fertilitĂ©. Le Terias (nom antique du fiume di Lentini) Ă©tait navigable, permettant aux Grecs d'accĂ©der Ă la mer, situĂ©e Ă 10 km[2].
Histoire
Lentinoi
Une occupation protohistorique a Ă©tĂ© dĂ©couverte sur la colline Metapiccola, avec des cabanes italiques rectangulaires avec foyer central, soutenues par des piliers et parfois un auvent[2]. L'Ă©pisode du mythe d'HĂ©raclĂšs traversant la plaine de LĂ©ontinoi avec les bĆufs de GĂ©ryon et vainc les Sicanes prouve Ă©galement des Ă©changes avec les AchĂ©ens[2]. Pierre LĂ©vĂȘque assimile LĂ©ontinoi Ă Xouthia, citĂ© fondĂ©e par Xouthos, descendant de Liparos[3].
Les Grecs arrivĂšrent en Sicile vers 734, en provenance de l'Ăźle d'EubĂ©e et plus particuliĂšrement de la citĂ© de Chalcis. Sous la conduite de l'oĂŻkiste ThĂ©oclĂšs, ils fondĂšrent tout d'abord la citĂ© de Naxos. De lĂ , toujours menĂ© par ThĂ©oclĂšs, un groupe quitta la ville de Naxos pour aller fonder la citĂ© de Leontinoi (latin Leontini) en -729 dans la plaine du fleuve Symaethos, aujourd'hui Simeto. Des colons (apoikoi) en provenance de MĂ©gare et dirigĂ©s par Lamis, s'Ă©tablirent avec les Chalcidiens dans la citĂ©. Polyen raconte que l'entente entre les deux groupes ne dura pas plus de six mois[4]. ThĂ©oclĂšs prĂ©tendant qu'il avait promis de faire un sacrifice aux douze dieux et d'organiser un dĂ©filĂ© militaire, les MĂ©gariens acceptĂšrent de prĂȘter leurs armes aux Chalcidiens pour le rituel. ThĂ©oclĂšs exigea alors que les MĂ©gariens quittent la citĂ©. Ces derniers durent donc s'enfuir vers les montagnes. Ils rencontrĂšrent un roi sicule nommĂ© Hyblon, qui finit par leur donner un territoire oĂč s'installer. Ils y fondĂšrent la citĂ© de MĂ©gara Hyblaea.
A la fin du VIIe siĂšcle, une stasis secoua la citĂ©. Alors que les LĂ©ontins sont en guerre contre les MĂ©gariens, PanĂ©tios, un gĂ©nĂ©ral, accompagnĂ© de six cents hoplites, massacra les cavaliers aristocrates et s'empara du pouvoir. PanĂ©tios est le premier tyran des citĂ©s siciliotes, sâappuyant sur le peuple contre lâaristocratie[2].
Entre 498 et 491, Hippocrate de Géla s'empare de Léontinoi/Léontines ainsi que de la plupart des cités grecques de Sicile à l'exception de Syracuse. Son successeur, Gélon, conquit Syracuse et en fit la capitale de son empire. Jusqu'à la chute des Deinoménides, Lentini reste sous le contrÎle du tyran de Syracuse.
Vers 466â5, LĂ©ontines retrouve son indĂ©pendance. Les citĂ©s chalcidiennes de Sicile, sous la coupe de LĂ©ontines, s'unissent pour ĂȘtre en mesure de rĂ©sister Ă une nouvelle tentative d'expansion syracusaine. Une guerre Ă©clate effectivement en 427. Avec le soutien des AthĂ©niens obtenu par une dĂ©lĂ©gation menĂ©e par Gorgias, les Chalcidiens rĂ©sistent aux Syracusains. La paix est signĂ©e en 424 lors du congrĂšs de Gela. MalgrĂ© le succĂšs de l'alliance, une nouvelle stasis secoue la citĂ© deux ans plus tard et les Syracusains en profitent pour s'emparer Ă nouveau de LĂ©ontines. Lors de l'expĂ©dition de Sicile, menĂ©e par les AthĂ©niens contre les Syracusains, les LĂ©ontiniens n'interviennent pas en faveur des AthĂ©niens.
La fin du Ve siĂšcle est marquĂ©e par la reprise de la guerre contre les Carthaginois qui dĂ©vastent la citĂ© en 406[2]. Denys l'Ancien s'empare du pouvoir Ă Syracuse et renforce son pouvoir en menant Ă nouveau une politique expansionniste contre les autres citĂ©s grecques. Au dĂ©but du IVe siĂšcle, LĂ©ontines est prise par les troupes syracusaines. Les habitants sont dĂ©portĂ©s Ă Syracuse oĂč ils reçoivent la citoyennetĂ©. DĂšs lors, LĂ©ontines disparaĂźt presque entiĂšrement des sources antiques.
LĂ©ontinoi, nous dit Polybe, « Ă regarder sa position en gĂ©nĂ©ral, est tournĂ©e vers le septentrion. Elle est traversĂ©e, dans son milieu, par un vallon, dans lequel se trouvent les palais oĂč sâassemblent les magistrats et oĂč la justice se rend ; câest lĂ aussi que se tient le marchĂ©. Les deux cĂŽtĂ©s de ce vallon sont formĂ©s par deux montagnes escarpĂ©es, dont la cime, qui prĂ©sente une surface aplanie, est couverte de maisons et de temples. Il y a deux portes, dont lâune, Ă lâextrĂ©mitĂ© du vallon qui regarde le midi, conduit Ă Syracuse ; lâautre, Ă lâautre extrĂ©mitĂ© du cĂŽtĂ© du septentrion, mĂšne aux champs quâon appelle LĂ©ontins, et Ă ces campagnes si cĂ©lĂšbres par leur fertilitĂ©. Au pied de lâune de ces montagnes qui est Ă lâoccident, coule le Lissos, sur le bord et comme sous le rocher duquel on a bĂąti une longue chaĂźne de maisons situĂ©es toutes Ă Ă©gale distance du fleuve : entre ces maisons et le fleuve sâĂ©tend la place dont nous avons parlĂ©. »[2]
Epoque moderne et contemporaine
La ville a été le siÚge d'un diocÚse, entre le IIIe siÚcle et le VIIIe siÚcle.
Administration
Communes limitrophes
Belpasso, Carlentini, Catane, Francofonte, Militello in Val di Catania, Palagonia, Ramacca, Scordia
Archéologie
Trois enceintes se sont succédé. La premiÚre, sur la colline San Mauro, est agrandie au VIe siÚcle aux deux acropoles et la cité entre les deux par un rempart à double parement avec blocage central, flanqué de tours et percé de deux portes, la porte de Syracuse au sud, et celle donnant sur la plaine au nord. A l'époque hellénistique, une nouvelle enceinte, est érigée. La porte de Syracuse est élément le mieux conservée[2].
PrĂšs de la porte de Syracuse, une nĂ©cropole existait depuis le vie siĂšcle jusquâĂ lâĂ©poque hellĂ©nistique[2].
Le MusĂ©e archĂ©ologique rĂ©gional de Syracuse conserve un kouros funĂ©raire de la premiĂšre dĂ©cennie du Ve siĂšcle et le MusĂ©e civique de Catane une tĂȘte de kouros dorique des environs de -490[2].
CitĂ© agricole et peu commerçante, on a retrouvĂ© peu de monnaies de LĂ©ontinoi, portant gĂ©nĂ©ralement une tĂȘte de lion, Ă©voquant le toponyme de la citĂ©, et des Ă©pis, symbolisant la fertilitĂ© des terres et l'origine de sa richesse[2].
Sport
Son club de football est le Sicula Leonzio depuis 1909.
Notes et références
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- Pierre LĂ©vĂȘque, « Les colonies chalcidiennes de la cĂŽte orientale », La Sicile, Presses universitaires de France, « Nous partons pour », 1989, p. 261-278. [lire en ligne]
- Pierre LĂ©vĂȘque, « La Sicile prĂ©historique et protohistorique », Nous partons pour la Sicile, Presses universitaires de France, 1989, p. 39-58.
- Polyen, Ruses diplomatiques et stratagĂšmes politiques, p. V, 5, 2