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Heterogaster urticae

Punaise de l'ortie

Heterogaster urticae
Description de cette image, également commentée ci-après
Punaise de l'ortie observée aux Pays-Bas.

Espèce

Heterogaster urticae
(Fabricius, 1775)

Synonymes

  • Heterogaster longirostris Wagner, 1949
  • Heterogaster notatipes Walker, 1872

Heterogaster urticae, la Punaise de l'ortie, est une espèce d'insectes hétéroptères (punaises) de la famille des Heterogastridae.

Description

Heterogaster urticae se distingue d'autres espèces du genre Heterogaster par de longues soies dressĂ©es sur la tĂŞte, le pronotum et les pattes, alors que les autres espèces ont une pubescence courte et couchĂ©es. Leur corps est noir et jaune-brun, la tĂŞte noire avec des tâches jaunes en avant du clypeus, Ă  l'arrière de l'occiput et des tempes. Les antennes mesurent entre 0,42 et 0,46 fois la longueur du corps, de couleur jaune-brun, sauf l'article I en partie noir, et l'article II parfois assombri Ă  l'apex. Le rostre atteint les hanches mĂ©dianes ou postĂ©rieures. Le pronotum est trapĂ©zoĂŻdal, fortement resserrĂ© au milieu. Le scutellum est noir, un peu carĂ©nĂ© et Ă©clairci au sommet. Les hĂ©mĂ©lytres sont jaunâtre et noir et atteignent l'apex de l'abdomen. La membrane est incolore, avec trois ou quatre petites taches circulaires noires. Les hanches sont jaunes, les fĂ©murs noirs avec du jaune aux extrĂ©mitĂ©s et parfois la tranche antĂ©rieure, les tibias jaunes avec trois anneaux noirs Ă  brunâtres, les tarses jaunâtres, assombris au bout. le fĂ©mur antĂ©rieur porte une dent prĂ©apicale sur sa face antĂ©rieure. Le dessous du thorax et de l'abdomen sont noirs, et le connexivum (bordure de l'abdomen) bicolore. Elles mesurent entre 5,5 et 7,6 mm de long[1] - [2].

Les Ĺ“ufs sont blancs, en forme de concombre, de 0,5 mm de diamètre et de 1,2 mm de long. Les juvĂ©niles se distinguent de ceux des autres espèces d’Heterogaster par un abdomen soit entièrement rougeâtre, soit avec des bandes rougeâtres transversales, alors qu'elles sont longitudinales chez les autres espèces. Ils portent Ă©galement une pubescence dressĂ©e et aussi longue que le diamètre des antennes[1].

RĂ©partition

Sa répartition est initialement typiquement paléarctique, de l'ouest de l'Europe (depuis les Açores et le Portugal) jusqu'en Asie centrale et même au Japon, et dans les zones non désertiques d'Afrique du Nord. Au nord, elle atteint en Scandinavie les degrés 61 à 62 de latitude au sud de la Finlande[3]. En Grande-Bretagne, elle est historiquement présente dans le Sud du pays, mais on le rencontre maintenant jusqu'en Écosse[4]. Péricart la considère comme commune dans bien des régions[1]. Elle est mésophile à thermophile.

Elle a été introduite accidentellement en Amérique du Nord où elle s'établit à partir de 2010[5], notamment en Colombie Britannique (Canada)[6] et en Californie[7], ainsi qu'en Nouvelle-Zélande et aux îles Chatham, où la plus ancienne observation est datée de 1979[2].

Biologie

Cette espèce se nourrit sur les différentes espèces du genre Urtica, les orties, soit U. dioica (l'ortie dioïque) et U. urens (l'ortie brûlante) en Europe occidentale, U. pilulifera (l'ortie à pilules) en Grèce. On peut la rencontrer sur d'autres plantes, mais apparemment de manière accidentelle[1]. En Nouvelle-Zélande, elle est trouvée également sur les racines d'oyat[2].

L'hivernation se passe au stade adulte, dans la litière, sous des écorces[8] ou dans des nids d'oiseaux. L'activité reprend en avril ou mai. Les accouplements ont lieu de mai à juillet, et les pontes une semaine plus tard. Les accouplements peuvent durer plusieurs jours[4]. Les œufs sont pondus dans la litière au pied des orties à quelques millimètres de profondeur, le plus souvent par groupes des vingt ou trente, englués d'une substance collante sécrétée par la femelle[1].

Le développement embryonnaire dure une dizaine de jours, puis, après l'éclosion, puis cinq à sept jours pour chacun des cinq stades larvaires, soit une quarantaine de jours au total. Les larves montent dans les orties en direction des organes fructifères. Les jeunes adultes apparaissent de juin à août dans le Sud de l'Europe, de fin août à début septembre en Grande-Bretagne. Il n'y a qu'une génération par an[1].

On constate une tendance grégaire lors de l'hibernation ou chez les jeunes larves[1] - [4] - [9].

Galerie

  • Heterogaster urticae, Italie.
    Heterogaster urticae, Italie.
  • H. urticae, autre adulte.
    H. urticae, autre adulte.
  • ReprĂ©sentation d’H. urticae par Des Helmore pour le Manaaki Whenua – Landcare Research, Nouvelle-ZĂ©lande.
    Représentation d’H. urticae par Des Helmore pour le Manaaki Whenua – Landcare Research, Nouvelle-Zélande.
  • JuvĂ©nile, stade V.
    Juvénile, stade V.
  • Accouplements d’H. urticae sur feuilles d'orties.
    Accouplements d’H. urticae sur feuilles d'orties.

Systématique

Cette espèce a été décrite initialement en 1775 par l'entomologiste danois Johan Christian Fabricius (1745–1808), élève de Carl von Linné, sous le protonyme de Cimex urticae. « Cimex » était alors le nom de genre donné à toutes les punaises terrestres à partir de Linné. Quant à l'épithète spécifique, « urticae », elle souligne la plante hôte de l'espèce, l'ortie, « Urtica » de son nom scientifique. Ultérieurement, elle est d'abord rattachée au genre Lygaeus par Pierre-André Latreille en 1804, qui souligne ainsi ses affinités avec les Lygaeidae, dans lesquels elle sera longtemps comprise, puis au genre Pachymerus par Amédée Louis Michel Lepeletier et Jean Guillaume Audinet-Serville en 1825, un genre aujourd'hui synonymisé avec Aphanus (Rhyparochromidae, une autre famille de Lygaeoidea). En 1829, elle est rattachée au genre Heterogaster par Peter Samuel Schilling qui le définit alors pour une nouvelle espèce, H. artemisiae, et auquel il rattache également H. urticae. Franz Xaver Fieber crée à son tour un nouveau genre, Phygadicus, auquel l'espèce sera rattachée, jusqu'à la synonymisation de ce nouveau genre avec Heterogaster, vers la fin du XIXe siècle[3].

Elle est donc l'espèce type du genre, par désignation subséquente[3].

H. longirostris, décrite de Chypre, a été synonymisée avec H. urticae, les différences entrant dans la marge de variabilité de l'espèce, de même que H. notatipes, décrite de Madère[1].

Liens externes

Notes et références

  1. Jean Péricart, Hémiptères Lygaeidae euro-méditerranéens, vol 1, Paris, Fédération française des sociétés de sciences naturelles, coll. « Faune de France », , 476 p., pp. 421-426
  2. G. G. E. Scudder et A. C. Eyles, « Heterogaster urticae (Hemiptera: Heterogastridae), a new alien species and family to New Zealand », The Weta, vol. 25,‎ , p. 8-13 (lire en ligne [PDF])
  3. « species Heterogaster urticae (Fabricius, 1775): Lygaeoidea Species File », sur lygaeoidea.speciesfile.org (consulté le )
  4. « (Lygaeidae) Heterogaster urticae », sur britishbugs.org.uk (consulté le )
  5. (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 276-277
  6. (en) A. G. Wheeler et E. Richard Hoebeke, « Establishment of the Palearctic Heterogaster urticae (F.) (Hemiptera: Lygaeoidea: Heterogastridae) in North America, with New British Columbia Records of the Native H. Behrensii (Uhler) », Proceedings of the Entomological Society of Washington, vol. 115, no 2,‎ , p. 189–196 (ISSN 0013-8797, DOI 10.4289/0013-8797.115.2.189, lire en ligne, consulté le )
  7. « Species Heterogaster urticae », sur bugguide.net (consulté le )
  8. (en) « Heterogaster urticae, Observation du 22 janvier 2022, Occurrence Detail 3724105482 », sur www.gbif.org (consulté le )
  9. (en) « Heterogaster urticae - Occurrence Detail 3907194718 », sur www.gbif.org (consulté le )
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