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Henry et René-Émile Bossière

Henry Émile ( - ) et René-Émile Bossière ( - ), nés et morts au Havre, sont des frères aventuriers français qui devinrent hommes d'affaires aux Kerguelen.

Biographie

Fils d'un armateur du Havre, les frères Bossière commencent à travailler en Patagonie dans une usine familiale d'huile de phoque. S'intéressant à l'élevage des moutons, ils décident de tenter d'en implanter aux îles Kerguelen dont la France a pris possession en . Ils obtiennent du gouvernement français, dès le 31 , un droit d'exploitation des ressources marines et terrestres de l'archipel pour une durée de cinquante ans[1]. René sera même nommé en 1895 résident de France aux Kerguelen. Les frères voyagent alors, sur une goélette qu'ils ont achetée, en Argentine et aux Falkland où ils font l'acquisition de moutons mais, pratiquement ruinés, doivent rentrer au Havre en 1901.

Devenus chasseurs de baleines et de phoques, ils s'adjoignent, sur les conseils de Jean-Baptiste Charcot, Raymond Rallier du Baty qui a des projets identiques aux leurs. Les frères Bossière signent avec une société norvégienne une convention pour installer aux Kerguelen une station baleinière, y établir un élevage et y exploiter le charbon. Henry Bossière débarque dans l'archipel en et, avec Rallier du Baty, se lance dans de grandes chasses aux animaux marins et dans l'exploration des îles. Henry repart en pour l'Afrique du Sud, laissant aux norvégiens l'exploitation de la station et son développement.

En , les frères Bossière fondent la Société des îles Kerguelen et, au fond du golfe des Baleiniers, la station de Port-Couvreux. Rapidement, ils développent également leurs activités aux îles Saint-Paul et Amsterdam. En 1913, René importe un millier de moutons des Falkland, mais une grande part meurt durant le transport. Dans l'archipel, seuls prospèrent les lapins, les chats et les rats et la chasse à la baleine s'avère peu fructueuse. En 1913, la Société des îles Kerguelen cesse ses activités et, en 1914, les employés sont rapatriés en France.

René Bossière ne se décourage pas pour autant et, en 1922, il débarque de nouveau aux Kerguelen avec des bergers et un nouveau cheptel qu'il a acheté au Cap. La station est reprise par une nouvelle société anglo-norvégienne et René Bossière pratique la chasse sur un navire-usine jusqu'en 1931. Cependant, les frères font de nouveau faillite. Ruinés, ils meurent la même année, en 1941.

Si leur entreprise commerciale est un échec, les frères Bossière permettent néanmoins à la France d'affermir son emprise sur les Kerguelen et sur le district des îles Saint-Paul et Amsterdam. Ils ont aussi favorisé la recherche scientifique avec Rallier du Baty et en finançant les travaux du naturaliste Edgar Aubert de la Rüe.

En hommage, le fjord Bossière aux Kerguelen porte leur nom depuis 1911[2].

Publications

  • Notice sur les îles Kerguelen, 1893
  • La Prospérité des ports français, René-E. Boissière, Le Havre, impr. de H. Micaux, 1906 – prix Fabien de l’Académie française
  • Nouvelle notice sur les îles Kerguelen, possession française, 1907
  • La Terre de Kerguelen, colonie française, 1910

Notes et références

  1. Edgar Aubert de la Rüe, Deux ans aux Iles de la Désolation : Archipel de Kerguelen, Julliard, 1954, p. 35
  2. Gracie Delépine, Toponymie des Terres australes, éditions La Documentation française, Paris, 1973, p. 180, consultable sur www.archives-polaires.fr.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Arnaud, J. Beurois, Les Armateurs du Rêve, 1996
  • D. Floch, Les Oubliés de l'île Saint Paul, des Crozet et des Kerguelen, 2000
  • Gracie Delépine, Les Îles australes françaises, 1995, p. 127-137
  • G. Janichon, Ch. De Marliave, L'Aventure polaire française, 1997, p. 156-159
  • Numa Broc, Dictionnaire des Explorations de France, tome 4, Océanie, 2003, p. 88-89 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes

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