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Henry Somerset (1er duc de Beaufort)

Henry Somerset, 1er duc de Beaufort, (1629 – ) est un homme politique anglais, plusieurs fois député à la Chambre des communes entre 1654 et 1667, année où il succède à son père en tant que 3e marquis de Worcester. De 1644 au , il porte le titre de courtoisie de lord Herbert, et se convertit à la religion anglicane. Appui indéfectible des Stuart, il joue un rôle de premier plan sous la Restauration et reçoit le duché de Beaufort du roi Charles II en 1682.

Henry Somerset
Illustration.
Le 1er duc de Beaufort.
Fonctions
Lord-président du Pays de Galles
Lord-lieutenant de Galles
–
(16 ans, 8 mois et 2 jours)
Monarque Charles II
Jacques II
Prédécesseur Richard Vaughan
Successeur Charles Gerard
Membre de la Chambre des lords
Lord Temporal
–
(32 ans, 9 mois et 18 jours)
Pairie héréditaire
Prédécesseur Edward Somerset
Successeur Henry Somerset
Député d'Angleterre
–
(7 ans)
Circonscription Mounmouthshire
Prédécesseur Sir William Morgan
Successeur Sir Trevor Williams
–
(moins d’un an)
Circonscription Wootton Bassett
Prédécesseur Hon. Robert Stevens (indirectement)
Successeur Sir Baynham Throckmorton
membre du Conseil privé du Royaume-Uni
Biographie
Titre complet Duc de Beaufort
Marquis de Worcester
Surnom Lord Herbert de Raglan
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Raglan
Date de décès
Lieu de décès Badminton House
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Parti politique Crossbencher
Père Edward Somerset
Mère Elizabeth Dormer
Conjoint Mary Capell
Enfants 5 enfants dont : Charles Somerset
Famille Maison de Beaufort
Profession homme politique, militaire
Distinctions Ordre de la Jarretière Ordre de la Jarretière
Portrait de Somerset (collection du Musée de Gloucester).

Années de jeunesse

Henry Somerset est né au château de Raglan en 1629, et jusqu'en 1644 porte le titre de courtoisie de lord Herbert de Raglan. En reconnaissance des services rendus par son père Edward à la Couronne, on lui a promis, le , la main de la princesse Élisabeth, fille benjamine du roi Charles Ier. Au cours des troubles de la première guerre civile anglaise, il s'enfuit du Royaume mais rentre en 1650[1].

Lord Herbert

Les terres de son père sont confisquées, et celles du Monmouthshire sont détenues par Oliver Cromwell, mais Herbert reçoit en compensation une pension de la République. Ayant abjuré la foi catholique, à laquelle son père a été fidèle, il rentre dans les grâces de Cromwell, et est désormais appelé « Mr. Herbert. » Il se marie « à la républicaine », devant un juge civil en 1657, et siège en 1654–55 au premier parlement du Protectorat comme député du Breconshire[2].

À la mort de Cromwell, Herbert rallie le parti des parlementaires réclamant « un Parlement fort et libre » (a full and free parliament), c'est-à-dire pratiquement la restauration de la maison Stuart. Il se trouve impliqué dans le complot royaliste de , et est incarcéré à la tour de Londres, d'où il écrit à sa femme le pour protester vivement de son arrestation[3]. Il est remis en liberté le ,[4] et est élu député des circonscriptions de Monmouthshire et de Wootton Basset en 1660 ; il opte finalement de siéger pour le Monmouthshire à la Convention de 1660.

Il est l’un des douze commissaires de la Chambre des Communes envoyés auprès du prince Charles à Breda (). À l'avènement de Charles II, Herbert reçoit la charge de garde de la Forêt de Dean (), et dès le , sur proposition de la gentry locale, celle de lord-lieutenant du Gloucestershire, du Herefordshire et du Monmouthshire. Les terres de Monmouthshire, qui lui ont été attribuées à la mort de Cromwell, lui sont confirmées, quoique son père dût en être le seul bénéficiaire légal ; ce dernier se plaignit d'ailleurs à lord-clarendon des abus de son fils[4]. Réélu en 1661 député du Monmouthshire dans le Parlement des Cavaliers, il y siège jusqu'en 1667, année où il hérite du titre de pair du royaume[5].

Lord Herbert garde ses distances avec la vie de cour, tout en entretenant les meilleures relations avec lord Clarendon. En 1662 il s'occupe de la démolition des remparts et fortifications de Gloucester, mais l’année suivante il plaide pour le maintien d'une garnison à Chepstow. En 1663, il invite les souverains d'Angleterre à Badminton House, domaine qu'il vient d’acquérir par héritage[6]. Herbert reçoit le titre de Maître ès Arts de l'université d'Oxford le de la même année.

Marquis de Worcester

Le nouveau marquis de Worcester est nommé lord président du Conseil du Pays de Galles et des Marches et lord du Conseil privé au mois d’, et est nommé chevalier de la Jarretière, le . Il affecte de croire dans l’existence du prétendu « Complot papiste », fort conscient que l’un de ses informateurs, William Bedloe, s’est entendu avec plusieurs de ses ennemis, notamment John Arnold, pour ruiner sa carrière. Bedloe n'ose jamais compromettre Worcester lui-même, mais accable son intendant, Charles Price, et plusieurs de ses proches ; toutefois ses accusations sont si confuses que le gouvernement n’en tient aucun compte. Ardent partisan du parti de la Cour, le marquis de Worcester vote contre l’Exclusion Bill de la fin 1680, ce qui pousse les parlementaires des Communes à demander au roi sa destitution du conseil et sa mise à l’écart ([4]).

Duc de Beaufort

Mais le roi en juge autrement : par lettres patentes datées du , le marquis est élevé au rang de duc de Beaufort, en référence à John Beaufort, un Plantagenêt Lancastre et l'un des capitaines anglais de la Guerre de Cent ans dont le frère Edmond Beaufort est l'ancêtre direct en lignée masculine du duc Henry. Le nouveau duc se consacre alors à l'embellissement de son château de Badminton. Sa ténacité dans l'affaire de l’Exclusion Bill fournit la matière du personnage de Bezaliel dans la pièce Absalom and Achitophel de John Dryden[7].

Au mois de , le duc de Beaufort obtient 20 000 Â£ de dommages et intérêts dans le procès en diffamation qu'il a intenté contre Trevor Williams et John Arnold, mais il doit en reverser une partie à John Arnold, qui a fait appel[8], en 1690. Au mois de , en tant que président de la principauté, il défile en triomphe à travers le Pays de Galles, et reçoit un accueil somptueux à Worcester, Ludlow et Welshpool[9]. Le , aux côtés du duc de Somerset, il est l'un des suivants du prince de Danemark aux funérailles de Charles II. Il est chargé de la couronne de la reine au couronnement de Jacques II (), reçoit la charge de gentilhomme de la chambre du roi le , et celle de colonel du 11e régiment à pied le [10].

Dans les derniers jours de , face aux hésitations du duc de Monmouth, Beaufort occupe militairement le port de Bristol, et menace d'incendier la ville si un seul des partisans de Monmouth est trouvé dans les murs. Il fait arrêter plusieurs factieux et dissout le conseil des Guildes[11]. Quatre jours plus tard, il passe en revue dix-neuf compagnies de fantassins et quatre régiments de cavalerie, puis le il fait rassembler 21 compagnies sur les prés de Redclyffe et fait recruter les volontaires au roulement du tambour. Le , il apprend la défaite de Monmouth à la bataille de Sedgemoor[10].

Le Jacques II visite le duc à Badminton, pour lui exprimer sa reconnaissance. Au mois d’, avec les premiers remous de la Glorieuse Révolution, Beaufort reprend position à Bristol avec les milices du Gloucestershire, capture John Lovelace (3e baron Lovelace) à Cirencester, et le détient prisonnier au château de Gloucester. Il a mis la ville en état d'alerte, mais, se trouvant très inférieur en nombre, doit remettre sa reddition au comte de Shrewsbury et à John Guise. Il se prononce en faveur de la régence plutôt que d'approuver l’avènement de Guillaume d’Orange au trône d'Angleterre[10].

Le Beaufort devait accueillir Guillaume d’Orange à Windsor, mais il est salué froidement par le nouveau monarque. Il accepte néanmoins de prêter serment au mois de , et parvient à rétablir sa faveur au point de recevoir la visite du roi Guillaume à Badminton le . En 1694 il prend les eaux à Chelsea, et se tinet à l'écart de la cour. Il est même suspecté de complicité dans le complot d'assassinat, et son château est perquisitionné, mais en vain, en [10].

Dernières années

Le , alors qu’il est attendu à la Chambre des lords pour confirmer sa fidélité à la Couronne, Beaufort annonce qu’il s’est « brisé l’épaule. » Les lords lui font néanmoins parvenir le formulaire, mais il refuse de le signer, tout en dénonçant le complot contre la personne du prince Guillaume[12]. Au mois de , il est de nouveau dans les bonnes grâces de la Cour, mais se trouve endeuillé par le décès de son fils aîné, Charles, dont la voiture avait versé en sur une route du Pays de Galles[13].

Beaufort meurt dans son manoir de Badminton le . Il est inhumé dans la chapelle des Beaufort en l’église Saint-George de Windsor, où une stèle magnifique lui est érigée[14], transférée en 1878 à Badminton[13]. Cette œuvre de Grinling Gibbons, à l'effigie du duc en chevalier de la Jarretière, se trouve à présent sur le côté nord du chancel de l’église Saint-Michel et Tous-les-anges de Badminton[15].

Roger North, dans sa Life of the Lord Keeper, donne une description du pied sur lequel vivait le duc de Beaufort: « Un train de vie princier, avec plus de 200 serviteurs. Le duc partageait son temps entre la chasse, le jardinage et les travaux d'embellissement, avec une rigueur surannée : ses serviteurs vivaient dans la peur constante de mal faire, et même les propriétaires voisins redoutaient de croiser son chemin. »[13]

Famille

Henry Somerset a quatre filles, dont Anne (ci-dessus). L’inscription sur le tableau est fausse.

Le , il épouse Mary Somerset, fille du baron Arthur Capel (1er baron Capel), sœur d'Arthur Capel (1er comte d'Essex) et veuve d’Henry Seymour, lord Beauchamp. Ils ont cinq fils et quatre filles.

Trois de ces fils sont[13] :

  • Henry, mort prématurément ;
  • Charles ( – ), qui fait carrière dans les armes ;
  • Arthur ( - ), qui épouse Mary Russell en 1695, fille du baronnet William Russell et de Hesther Rouse, fille du baronnet Thomas Rouse (1608-1676). Leur fille est Mary Somerset, grand-mère de Charles Rouse-Boughton.

Trois de ces filles sont[13] :

La dernière fille (dont on ignore le prénom) est sans doute décédée prématurément.

Charles Beaufort meurt avant d'avoir pu hériter du duché, qui passe finalement à son fils Henry[13].

Généalogie

16. William Somerset (3e comte de Worcester)
8. Edward Somerset (4e comte de Worcester)
17. Christian North
4. Henry Somerset (1er Marquis de Worcester)
18. Francis Hastings (2e comte de Huntingdon)
9. Elizabeth Hastings
19. Catherine Pole
2. Edward Somerset
20. Francis Russell (2e comte de Bedford)
10. John Russell
21. Margaret St John
5. Anne Russell
22. Anthony Cooke
11. Elizabeth Cooke Hoby Russell
1. Henry Somerset (1er duc de Beaufort)
24. Sir William Dormer
12. Robert Dormer (1er baron Dormer)
25. Dorothy Catesby
6. William Dormer
26. Anthony Browne (1er vicomte Montagu)
13. Elizabeth Browne
27. Magdalen Dacre
3. Elizabeth Dormer
28. William Molyneux
14. Richard Molyneux (1er baronnet)
29. Bridget Caryll
7. Alice Molyneux
30. Gilbert Gerard
15. Frances Gerard
31. Ann Radcliffe/Ratcliffe

Notes et références

  1. D’après Thomas Seccombe et Sidney Lee, Dictionary of National Biography, vol. 53, Londres, Smith, Elder & Co., , « Somerset, Henry », p. 242–245.
  2. Seccombe 1898, p. 242–243.
  3. Seccombe 1898, p. 243 signale qu'elle est reproduite dans la Life of the Marquis of Worcester de Dirck, p. 233, avec la date incorrecte de 1660.
  4. Seccombe 1898, p. 243.
  5. History of Parliament Online - Somerset, Henry, Lord Herbert of Raglan
  6. ... de sa demi-cousine Élisabeth, fille et héritière de Thomas Somerset de Cashel. Ce dernier, l’un des plus jeunes fils d’Edward Somerset (4e comte de Worcester), est mort sans descendance mâle en 1650 (Seccombe 1898, p. 243).
  7. Seccombe 1898, p. 243–244.
  8. Seccombe 1898, p. 244 cite Luttrell
  9. Seccombe 1898, p. 244 cites Thomas Dingley, Account of the Duke's Progress, ed. 1888
  10. Seccombe 1898, p. 244.
  11. Seccombe 1898, p. 244 cite James Fawckner Nicholls et J. Taylor, Bristol Past and Present, 1881, iii. 111, 121
  12. Seccombe 1898, p. 245 cite Ellis Corresp. ii. 293.
  13. Seccombe 1898, p. 245.
  14. Voyez l’épitaphe dans le Berkshire d'Ashmole, livre III, p. 163 (Seccombe 1898, p. 245)
  15. D'après « St. Michael and All Angels, Great Badminton » (consulté le )
  16. Emma Major, ‘Coventry , Anne, countess of Coventry (1673–1763)’, Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004; online edn, Jan 2008 accessed 28 Nov 2014

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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