Henry Ingrand
Henry Ingrand, né le à Échiré (Deux-Sèvres)[1] et mort le à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) fut un pionnier et un dirigeant régional de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui valut d'être fait Compagnon de la Libération.
Ambassadeur de France au Venezuela | |
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Pierre Denis (d) Pierre de Vaucelles (d) | |
Ambassadeur de France en Colombie | |
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Abel Verdier (d) Bertrand de La Sablière (d) |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 95 ans) Aix-en-Provence |
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Conflit | |
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Avant-guerre
Interne des hôpitaux de Paris, le Dr Ingrand est diplômé de médecine coloniale, médecin maritime, copropriétaire d'une clinique.
Seconde Guerre mondiale
En 1939, le Dr Ingrand est mobilisé dans une antenne médicale de la IIIe armée où il rencontre le Dr Jean Quentin de Reims avec qui il fait la retraite, jusqu'en Lozère où tous deux sont démobilisés.
Occupation
Zone occupée
Le Dr Ingrand participe à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Élysées. En , il est recruté par Chilina Ciosi et Anne-Marie Boumier qui le présentent à Jacques Dhont et Robert Guédon. À partir de , il participe à la rédaction du journal Les Petites Ailes de France. Il rallie les groupes de Champagne organisés par Jean Quentin et Pierre Grandremy. Il fonde un réseau dans les Deux-Sèvres où la propriété de ses parents sert de refuge et de point de franchissement de la ligne de démarcation. Quand Combat Zone Nord est démantelé, il participe aux efforts de reconstitution de Jacques Lecompte-Boinet. Le , il est arrêté chez lui, peu avant Pierre Le Rolland, par la Geheime Feldpolizei.
Captivité - Évasion
Transféré à Sarrebruck le , confronté à Tony Ricou, André Noël, Elizabeth Dussauze, Ingrand feint l'indignation. Il est convenu qu'il aidera le SD de Paris à trouver Guédon (qu'il sait hors d'atteinte, ayant passé la ligne depuis la propriété familiale) . Échappant à la surveillance allemande, il passe en zone libre où il subit de longs interrogatoires par ses amis, dont Claude Bourdet.
Zone Sud
Chargé de mission par Henri Frenay à Toulouse et à Marseille, il est bientôt nommé chef régional de Combat (région R6) en Auvergne. De jusqu'à la Libération, il est chef régional, depuis Clermont-Ferrand, des Mouvements Unis de Résistance (MUR). Avec Émile Coulaudon, il organise les maquis du Cantal et du Puy-de-Dôme, ceux du Mont-Mouchet, du Mont-Dore et de Chaudes-Aigues. En juillet 1944, il réorganise la résistance militaire en Auvergne, rapprochant les maquis de l'Organisation de résistance de l'armée, des Francs-Tireurs et Partisans et de l'Armée Secrète. Colonel des Forces françaises de l'intérieur et sous les ordres du général Koenig, qui était depuis la création des F.F.I. le commandant national des F.F.I., il est nommé commissaire régional de la République ( " super préfet " ) en Auvergne, en .
Le , il reçoit Paul Ollion, un émissaire du maréchal Pétain sollicitant la protection de la résistance auvergnate. Le chef de l’État promet de démissionner en faveur de De Gaulle, chargé de "défendre les intérêts de la France" : "Il devra rendre compte de cette mission devant les assemblées élues suivant les modalités de la Constitution élaborée par mes soins selon le mandat que m’a donné l’Assemblée nationale le "[2]. Henri Ingrand, au nom des FFI, refuse évidemment les conditions voulues et fixées par Pétain . Le , Pétain sera emmené par les Allemands vers Sigmaringen, où il résidera jusqu'à son retour en France qui s'effectuera via la Suisse.
Après-guerre
Henry Ingrand est commissaire général au tourisme où il fait entrer Philippe Le Forsonney et Elizabeth Dussauze. Son adjoint est un parfait inconnu, Georges Pompidou. Il est administrateur des Aéroports de Paris, administrateur de l'Agence Havas, avant de représenter la France auprès de l'UNRWA à Beyrouth (Liban), puis comme ambassadeur en Colombie. En 1959, il est secrétaire général aux affaires algériennes, puis ambassadeur au Venezuela, de 1961 à 1963. Jusqu'en 1969, il préside les houillères du bassin de Provence. Ensuite, il est conseiller aux affaires internationales des Charbonnages de France, puis de la société CdF-Chimie.
Distinctions
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945[3]
- Croix de guerre 1939-1945 (trois citations à l'ordre de l'armée)
- Médaille de la Résistance française par décret du 31 mars 1947[4]
- Croix du combattant
- Croix du combattant volontaire de la RĂ©sistance
- Ordre de l'Empire britannique Ă titre militaire
- Grand officier de l'ordre du Ouissam alaouite
- Officier de l'ordre de la Couronne de chĂŞne
Notes et références
- Archives départementales des Deux-Sèvres, commune d'Échiré, année 1908, acte de naissance no 22
- Jean Débordes, Le temps des passions. L’Allier dans la guerre, Romagnat, De Borée, , p. 73
- « Ordre de la libération »
- « Base des médaillés de la résistance »
Bibliographie
- Henry Ingrand: La Libération de l'Auvergne, Paris, Hachette, 1974
- Claude Bourdet: L'Aventure incertaine, Paris, Stock, 1975
- Jacques Lecompte-Boinet: Souvenirs inédits, manuscrit, Archives Nationales
- Henri Frenay : La nuit finira, Paris, Laffont, 1975
- Marie Granet et Henri Michel : Combat, histoire d'un mouvement de résistance, Paris, PUF, 1957
- Henri Noguères : Histoire de la Résistance en France, Paris, Robert Laffont, 1972
- Anne-Marie Boumier : Notre Guerre 1939-1945, manuscrit, Musée de Besançon.
Sources
- Journal Le Monde (nécrologie du mercredi )
- Archives Nationales
- Service Historique de la DĂ©fense (Vincennes)
- Musée de la Résistance et de la Déportation (Besançon)
- Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/henry-ingrand
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :