Accueil🇫🇷Chercher

Pierre Le Rolland

Pierre Le Rolland, né le à Épernay, mort le à Goult, est un journaliste et un militant démocrate-chrétien, résistant, dès , à Nantes comme organisateur et rédacteur d'un journal clandestin, puis à Paris, dès , comme agent de liaison du chef du mouvement Combat Zone Nord.

Pierre Le Rolland
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Goult
Nationalité
Activités

Biographie

Avant-guerre

D'une famille de Reims émigrée à Nantes en 1937, Pierre milite au Nouvelles Équipes Françaises de Georges Bidault. Le père, Théophile Le Rolland, qui tient un salon de coiffure, est militant démocrate-chrétien. Étudiant en histoire-géographie, Pierre donne des cours dans une institution privée. Avec les copains, il vend L'Aube et Temps présent sur le parvis de la cathédrale.

Nantes : En captivité

Début 1940, la rédaction de Temps présent se réfugie à Nantes : Stanislas Fumet, Ella Sauvageot, Joseph Folliet, Gabriel Fernier… À l'occasion de la célébration (interdite) du , Pierre et ses amis (Julie et Alberte Martin, Élizabeth Cornudet, Luc Béliard) décident de publier un journal clandestin, En Captivité. Dactylographié en une centaine d'exemplaires, les premiers numéros chez Mlle Martin, tous les autres chez Mlle Praud, le journal est retapé par des relais. D'étape en étape, il arrive jusqu'à Reims. De ricochet en ricochet, il atteint mille exemplaires. Parallèlement est créée une organisation, Les Fils de France qui s'engagent à défendre la cause des Alliés partout où elle est attaquée. Le journal aura 35 numéros en neuf mois. Par provocation, il a été posté à la préfecture, à la Kommandantur. Le Rolland père conseille à son fils de partir.

Paris : Combat Zone Nord

: réfugié à Paris, Pierre est hébergé, grâce aux amis de Sept et de Temps Présent qui se réunissent, rue de Verneuil, chez Madeleine et André Noël. Il y a là Robert Aylé, les frères Marx (Pierre, Jean et Michel), Mme Malaterre-Sellière, égérie de Jeune République… Pierre est embauché par Jacqueline Chaumié au CIPG (centre d'information des prisonniers de guerre). En , il est présenté par le Révérend Père Michel Riquet à Robert Guédon qui en fait son agent de liaison. En région parisienne et en province, Pierre effectue des liaisons fréquentes. Il voit Elizabeth Dussauze, Jane Sivadon, Christian Pineau, Jean Cavaillès. Guédon le prête à Cavaillès qui l'envoie trois fois à Bruxelles, auprès du professeur Jean Leneers. : Pierre épouse Georgette Drion qu'il avait recrutée et qu'Elizabeth Dussauze avait affectée au secrétariat de Jacques Lecompte-Boinet. En rentrant de la troisième mission à Bruxelles, Pierre apprend les arrestations qui ont défait le groupe parisien du capitaine Guédon. Devenu agent de liaison d'Henri Ingrand et de Jacques Lecompte-Boinet, il parvient à rétablir le contact avec les groupes de province. Il est hébergé à plusieurs reprises par Germaine Tillion.

Arrestations

au soir : la Geheime Feldpolizei monte chez Henri Ingrand une souricière d'où Jacques Lecompte-Boinet échappe par miracle. Henri Ingrand et Pierre Le Rolland sont pris. Emprisonné au Cherche-Midi, Pierre est interrogé par le Hauptmann Schmitz de l'Abwehr de l'hôtel Cayré, le . Devenue secrétaire de Pierre Arrighi à CDLR, Georgette Le Rolland sera arrêtée. Déportée, elle reviendra de Swodau.

DĂ©portation

  • : en vertu du dĂ©cret Nacht und Nebel, Pierre est dĂ©portĂ© Ă  la prison de Sarrebruck, en compagnie de Marthe Delpirou.
  • : il est condamnĂ© Ă  5 ans de travaux forcĂ©s par le 2e sĂ©nat du Volksgerichtshof.
  • : avec Pierre Bourson, Louis Bridet, Gilbert Chevance, Philippe Le Forsonney, Louis (Auguste-Hippolyte) Royer, Robert Toustou, Armand VallĂ©e, Paul Coty, RenĂ© Maury, Emile Duval, Charles Varsin, Charles Genot, Maurice Rousselet, Pierre est envoyĂ© au bagne. Le voyage dure un mois.
  • : arrivĂ©e Ă  la maison de travaux forcĂ©s de Sonnenburg (Prusse-Orientale).
  • : Gilbert Chevance meurt d'Ă©puisement dans les bras de Pierre.
  • : transport de 360 Français de Sonnenburg au camp de Sachsenhausen, dont PIerre et l'abbĂ© Armand VallĂ©e.
  • : arrivĂ©e Ă  Sachsenhausen oĂą les Zugang sont immatriculĂ©s dans la sĂ©rie des 117 000. Beaucoup, dĂ©jĂ  Ă©puisĂ©s par deux ans de dĂ©tention, mourront rapidement. Pierre Bourson du Groupe de Compiègne meurt le . Pierre est envoyĂ© Ă  l'usine Heinkel de Germendorf.
  • AffectĂ© au rivetage de plaques de tĂ´le, mĂ©tier auquel il ne comprend rien, Pierre Ă©cope de dix jours de Strafkompagnie. C'est alors que l'un des frères Marx, Jean, ancien du cercle de la rue de Verneuil, dĂ©cide l'organisation clandestine du camp Ă  planquer ce camarade. Devenu LaĂĽfer (garçon de courses), Pierre croise Claude Bourdet avec qui il tient un prudent conciliabule. En , les dĂ©portĂ©s sont ramenĂ©s Ă  Sachsenhausen.
  • : marche de la mort du camp d'Oranienburg-Sachsenhausen. Douze colonnes de mille bagnards sont poussĂ©s sur les routes, entre l'US Army et l'ArmĂ©e rouge. Quand Robert Toustou, du Groupe de Compiègne, ne peut plus marcher, il est abattu par un SS.
  • : Pierre quitte la colonne avec deux camarades. Ă€ la faveur de la nuit les trois Ă©vadĂ©s se cachent dans un bois de Parchim. Pierre s'entend avec la patronne d'une ferme. Le lendemain, Ă  l'aube, les soviĂ©tiques sont lĂ . Plusieurs semaines s'Ă©coulent. On mange bien. Les Russes disent toujours : « Demain ». Finalement, ayant marchĂ© jusqu'Ă  la zone amĂ©ricaine, les trois dĂ©portĂ©s sont rapatriĂ©s par avion.
  • RentrĂ© en France, Pierre apprend l'arrestation de son père, ThĂ©ophile Le Rolland, dont le salon de coiffure Ă  Nantes servait de boĂ®te aux lettres, et sa mort Ă  Buchenwald, le . Le nom de quatre Le Rolland figure sur le monument de la dĂ©portation de Compiègne.

Après-guerre

  • Jusqu'en 1948, Pierre est responsable du cabinet d'AndrĂ© Colin, alors secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du centre national MRP.
  • Ensuite, il est journaliste au RĂ©publicain Lorrain, puis Ă  L'Est RĂ©publicain. Il participe Ă  la campagne Ă©lectorale de l'abbĂ© Pierre. Trois ans au Mans comme rĂ©dacteur en chef du Maine Libre. Ă€ Paris, il entre au Monde de Beuve-MĂ©ry, tout en collaborant au France-Observateur de Claude Bourdet. NommĂ© ambassadeur Ă  Tunis, Georges Gorse le fait entrer Ă  l'institut de presse tunisien.
  • Pierre passe trois ans aux Ă©ditions Hatier, avant de travailler au service Ă©tranger de Nathan. Enfin, il fonde les Nouvelles Ă©ditions africaines.
  • En 1984, il se retire Ă  Goult, avec sa troisième Ă©pouse, Eliane Lenoir, militante du rĂ©seau Turma-Vengeance, qui avait survĂ©cu Ă  RavensbrĂĽck et Mauthausen.

Distinctions

Voir aussi

Bibliographie

Sources primaires

  • Archives Nationales
  • MusĂ©e de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation de Besançon
  • BDIC (Nanterre)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.