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Hedwig Hintze

Hedwig Hintze, de son nom de jeune fille Hedwig Guggenheimer, née le à Munich et morte le , est une historienne moderniste allemande. Elle s'est plus particulièrement intéressée à l'histoire de la Révolution française.

Hedwig Hintze
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Utrecht
Nationalité
Activité
Conjoint
Plaque commémorative

Biographie

NĂ©e dans une famille de banquiers juifs assimilĂ©s[1], elle obtient un diplĂ´me de l'État de Bavière comme professeur de français Ă  17 ans seulement[2]. En 1910, elle s'installe Ă  Berlin oĂą elle commence des Ă©tudes d'Histoire Ă  l'UniversitĂ©. La mĂŞme annĂ©e, elle est admise au sĂ©minaire d'Otto Hintze sur l' « Histoire comparĂ©e de institutions ». Elle l'Ă©pouse en 1913[2], malgrĂ© une diffĂ©rence d'âge entre eux de 23 ans. Lorsque la Première Guerre mondiale Ă©clate, elle devient bĂ©nĂ©vole pour la Croix-Rouge jusqu'en 1915, annĂ©e oĂą son mari, atteint d'une grave maladie des yeux, doit quitter son poste Ă  l'universitĂ©. Pendant des annĂ©es, il va dĂ©pendre d'elle, qui Ă©crira sous sa dictĂ©e[3]. Ce n'est qu'en 1928 qu'elle prĂ©sentera sa thèse, Staatseinheit und Föderalismus im alten Frankreich und in der Revolution (« UnitĂ© de l'État et fĂ©dĂ©ralisme sous l'Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution »)[4]. Elle devient enseignante Ă  l'universitĂ© de Berlin jusqu'en 1933, oĂą elle est renvoyĂ©e en raison de ses origines juives, par application de l’article 3 de la loi du « sur la restauration de la fonction publique »[2]. Elle est aussi licenciĂ©e de la Historische Zeitschrift, la plus importante revue d'Histoire d'Allemagne[1] et en rĂ©action, son Ă©poux dĂ©missionne de son poste de co-directeur de la publication.

C'est à cette époque qu'elle quitte Berlin pour Paris grâce à la bourse de la Fondation Rockefeller pour travailler comme Maître de recherches au Centre de documentation international contemporaine à Vincennes[2]. Elle finit par rentrer à Berlin en 1936 rejoindre son mari, avant un déménagement définitif aux Pays-Bas en août 1939[1]. Elle cherche à quitter l'Europe pour les États-Unis, sans succès[3].

Otto Hintze meurt le , juste avant le début de la Guerre éclair et de l'invasion des Pays-Bas par la Wehrmacht. Sans ressources, elle passe deux ans à cherche un moyen de subsistance, ne pouvant travailler à la suite des lois raciales allemandes. Au printemps 1942, elle tente de passer en Suisse sans succès, là encore.

Elle meurt en 1942 dans une clinique d'Utrecht, soit par suicide, soit d'une faiblesse cardiaque[1].

Travaux

Après son décès, ses travaux sont tombés dans l'oubli[5], et son ouvrage tiré de sa thèse Staatseinheit und Föderalismus im alten Frankreich und in der Revolution n'a été réédité en Allemagne qu'en 1989 pour le Bicentenaire de la Révolution[2].

Postérité

  • Un Institut Hadwig-Hintze a Ă©tĂ© crĂ©Ă© Ă  BrĂŞme en 1996[5].
  • L'UniversitĂ© libre de Berlin a dĂ©cernĂ© en 2017 un Prix Hedwig-Hintze[6], rĂ©compense une thèse exceptionnelle dans le domaine de l'Histoire.

Ĺ’uvres

  • (de) « Der moderne französische Regionalismus und seine Wurzeln », Preussische JahrbĂĽcher, vol. 181,‎
  • (de) « Ă–konomische Probleme des französischen Revolution », Zeitschrift fĂĽr Politik, vol. 23,‎
  • (de) « Hugo Preuss. Eine historisch-politisch Charakteristik », Die Justiz Monatsschrift fĂĽr Erneuerung des deutschen Rechtswesens, zugleich Organ des Republikanischen Richterbundes, vol. 2,‎
  • (de) « Des deutsche Einheitsstaat und die Geschichte », Die Justiz Monatsschrift fĂĽr Erneuerung des deutschen Rechtswesens, zugleich Organ des Republikanischen Richterbundes, vol. 3,‎
  • (de) Staatseinheit und Föderalismus im alten Frankreich und in der Revolution, Berlin, DVA,
    réédité avec une préface de Rolf Reichardt, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp Verlag, 1989.
  • (de) « Das heutige Frankreich », Zeitschrift fĂĽr die gesamte Staatswissenschaft, vol. 92,‎
  • (de) « Goethe und die französische Revolution », Die Justiz Monatsschrift fĂĽr Erneuerung des deutschen Rechtswesens, zugleich Organ des Republikanischen Richterbundes, vol. 7,‎
    traduit en français par Henri Sée sous le titre « Goethe et la Révolution française » dans les Annales historiques de la Révolution française, vol. 9, 1932
  • (de) « Nation und Humanität. Von einer deutschen Frau », Politische Rundschau. Revue politique. Rivista politica, vol. 12,‎
    traduit en français par Francis Leray sous le titre « Nation et humanité dans la pensée des temps modernes » dans Revue d’histoire moderne, vol. 8, 1933.
  • (de) « Jean Jaurès und die materialistische Geschichtestheorie », Archiv fĂĽr Sozialwissenschaft und Sozialpolitik, vol. 68,‎
  • (de) « Jean Jaurès und Karl Marx », Tijdschrift voor Geschiedenis, vol. 51,‎ (Ă©crit sous pseudonyme)
  • (de) « Nachruf auf Albert Mathiez (1874-1932) », Tijdschrift voor Geschiedenis, vol. 55,‎

Références

  1. (nl) « Over Hedwig Hintze-Guggenheimer », sur Joods Monument (consulté le )
  2. Un siècle d'historiennes, Paris, Des Femmes-Antoinette Fouque, , 346 p. (ISBN 978-2-7210-0634-9), p. 99-115
  3. Bruhns, Hinnerk, « Wolfgang Neugebauer, Otto Hintze. Denkräume und Sozialwelten eines Historikers in der Globalisierung 1861-1940 », Revue de l'IFHA. Revue de l'Institut français d'histoire en Allemagne,‎ (ISSN 2190-0078, lire en ligne, consulté le )
  4. George Gordon Andrews, « Staatseinheit und Föderalismus im alten Frankreich und in der Revolution . Hedwig Hintze », The Journal of Modern History, vol. 1, no 2,‎ , p. 306–308 (ISSN 0022-2801, DOI 10.1086/235471, lire en ligne, consulté le )
  5. « Hedwig Hintze-Institut Bremen / Startseite », sur www.hhi-bremen.de (consulté le )
  6. (de) « VHD: Hedwig-Hintze-Preis », sur www.historikerverband.de (consulté le )

Liens externes

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