Accueil🇫🇷Chercher

Harley-Davidson WLA

La Harley-Davidson WLA est une moto fabriquĂ©e par le constructeur amĂ©ricain Harley-Davidson selon les spĂ©cifications de l'ArmĂ©e amĂ©ricaine au cours de la pĂ©riode entourant la Seconde Guerre mondiale. Elle a principalement Ă©tĂ© utilisĂ©e par l'armĂ©e amĂ©ricaine et ses alliĂ©s durant la Seconde Guerre mondiale. Elle Ă©tait basĂ©e sur un modèle civil existant, la WL du type 45 solo, ainsi appelĂ© en raison de la cylindrĂ©e du moteur de 45 ci (740 cm3) et de sa conception monoplace. Le mĂŞme moteur, dans une version lĂ©gèrement moins puissante, Ă©quipait la Servi-Car Ă  trois roues.

Harley-Davidson WLA
Image illustrative de l’article Harley-Davidson WLA

Constructeur Harley-Davidson
Années de production 1929 - 1945

1949 - 1952

Moteur et transmission
Moteur(s) Harley-Davidson W.L.A. (V2)
Cylindrée 740 cm3
Puissance maximale 23 ch
Boîte de vitesses à 3 rapports
Vitesse maximale 105 km/h
Cadre, suspensions et freinage
Frein avant (diamètre) Tambour à câble
Frein arrière (diamètre) Tambour à câble
Poids et dimensions
Empattement 1 460 mm
Poids Ă  sec 243 kg
Réservoir (réserve) 12,5 L

DĂ©signation

La désignation WLA de ce modèle s'interprète comme suit :

  • W : famille des motos W. La sĂ©rie W de l’époque Ă©tait la plus rĂ©cente incarnation du moteur flathead de 45 ci (740 cm3). Elle a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e Ă  partir de la famille R antĂ©rieure ;
  • L : high compression (« compression Ă©levĂ©e Â») ;
  • A : army.

Harley produira également un modèle répondant aux spécifications légèrement différentes de l'Armée canadienne, la WLC (C pour Canada). Les WLC différaient des WLA principalement par l'utilisation de composants plus lourds, généralement des composants de motos Big Twin, ainsi que par un éclairage d'obscurcissement particulier.

Historique

WLC (1942)

Harley-Davidson a commencĂ© Ă  produire la WLA en petit nombre en 1940, dans le cadre d'un dĂ©veloppement de la production militaire gĂ©nĂ©rale. L'entrĂ©e ultĂ©rieure des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale a entraĂ®nĂ© une augmentation significative de la production : plus de 90 000 exemplaires ont Ă©tĂ© produits pendant la guerre (avec des pièces de rechange potentiellement Ă©quivalentes Ă  beaucoup d'autres motos). Harley-Davidson produisait Ă©galement une variante WLA Ă©troite pour l'ArmĂ©e canadienne appelĂ©e WLC et fournit Ă©galement de plus petites quantitĂ©s au Royaume-Uni, Ă  l'Afrique du Sud et Ă  d'autres alliĂ©s, ainsi que des commandes pour diffĂ©rents modèles de la Marine et du Corps des Marines des États-Unis.

Exceptionnellement, toutes les WLA produites après l'attaque de Pearl Harbor de décembre 1941, quelle que soit l'année, se voient attribuer un numéro de série indiquant la production de 1942. Ainsi, les machines de temps de guerre sont identifiées sous le code 42WLA. Cela peut être dû à l'utilisation continue de la même spécification. La plupart des WLC ont été produits en 1943 et portent la marque 43WLC. Le numéro de série précis, ainsi que les marques de moulage, peuvent être utilisés pour dater avec précision un moteur spécifique, et certaines autres pièces portent des marques de l'année et du mois. Les cadres et de nombreuses autres pièces ne portaient pas le numéro de série et ne peuvent généralement pas être datés. Ceci était courant avant l'adoption du numéro d'identification du véhicule (VIN).

De nombreuses WLA furent expĂ©diĂ©es aux alliĂ©s dans le cadre du programme de prĂŞts-bails. L'Union soviĂ©tique fut le principal bĂ©nĂ©ficiaire. Elle rĂ©cupĂ©ra plus de 30 000 WLA.

La production de la WLA cessa après la guerre mais fut relancée pour la guerre de Corée durant les années 1949-1952.

La plupart des WLA détenues par l’Ouest après la guerre furent vendues comme excédentaires et démilitarisées ; les nombreuses motos disponibles à très bas coût entraînèrent l'essor des choppers et autres styles de motos modifiés, ainsi que la culture motard qui l'entourait. De nombreux jeunes soldats rentraient chez eux dans l'espoir d'obtenir une Harley-Davidson comme ils les avaient vus ou utilisées durant leur service, ce qui contribua à la popularité d'après-guerre de la moto et de Harley-Davidson plus généralement.

Cependant, peu de WLA originales survécurent aux États-Unis ou même en Europe occidentale. Un nombre important de WLA sont restées en Union soviétique et ont été stockées ou confiées à des propriétaires privés. Avec un accès limité aux pièces, aucune culture custom et aucune possibilité d'exportation vers l'Ouest, bon nombre de ces WLA ont été préservées pendant la guerre froide. La Russie et d’autres pays de l’ex-Union soviétique constituent désormais une source majeure en WLA et pièces correspondantes.

Militarisation du modèle WL civil

Diagramme du manuel de l'US Army pour la WLA.

La WLA est très similaire au modèle civil WL dont elle est dérivée. Parmi les changements qui la caractérisent, on peut noter :

  • peinture et autres finitions : les surfaces peintes Ă©taient gĂ©nĂ©ralement peintes en vert olive ou noir et les parties chromĂ©es ou nickelĂ©es Ă©taient gĂ©nĂ©ralement bleuies, parkerisĂ©es ou peintes en blanc. Certaines pièces Ă©taient laissĂ©es avec un aspect d'aluminium brut. Cependant, pour optimiser la rĂ©utilisation de pièces provenant de modèles civils, de nombreuses finitions restèrent dans leur version brillante ;
  • lumières d'obscurcissement : afin de rĂ©duire la visibilitĂ© nocturne, les WLA Ă©taient Ă©quipĂ©es d'un deuxième ensemble de feux arrière et de feux occultĂ©s ;
  • garde-boues : afin de rĂ©duire le risque de colmatage par la boue, les flancs des garde-boues standards Ă©taient enlevĂ©s ;
  • accessoires : un porte-bagages robuste (pour les radios), une boĂ®te Ă  munitions, un fourreau de mitraillette Thompson en cuir, une plaque de protection, des protège-jambes et un pare-brise. La plupart recevaient moins d'accessoires, en particulier le pare-brise ou les protège-jambes ;
  • Ă©purateur d'air : un Ă©purateur d'air Ă  bain d'huile, utilisĂ© Ă  l'origine pour les tracteurs et autres vĂ©hicules dans des environnements poussiĂ©reux, fut installĂ© pour traiter la poussière et faciliter l'entretien sur le terrain[1] ;
  • passage de guĂ© : des modifications du reniflard du carter rĂ©duisaient les risques d’entrĂ©e d’eau dans le carter.

Utilisations

L’armĂ©e amĂ©ricaine eut recours Ă  ces motos pour des missions de police et d’escorte, des acheminements de courrier et des missions de dĂ©pistage, ainsi qu’à un usage limitĂ© pour le transport de radios et d’équipements de repĂ©rage de radios. Les motos alliĂ©es ne furent presque jamais utilisĂ©es comme vĂ©hicules de combat ni comme moyen de transport de troupes. Elles Ă©taient donc rarement Ă©quipĂ©es de side-cars, contrairement aux motos utilisĂ©es par les troupes allemandes. La WLA a reçu le surnom de « Liberator Â», car elle Ă©tait pilotĂ©e par des soldats libĂ©rant l'Europe occupĂ©e.

Caractéristiques

Le moteur de la WLA est un bicylindre en V à soupapes latérales (flathead) fiable mais pas particulièrement performant par rapport aux moteurs à soupapes en tête de même cylindrée. Harley-Davidson avait déjà des moteurs à soupapes en tête en production pour ses lignes de Big Twin mais la conception small twin flathead était populaire pour des utilisations nécessitant plus de fiabilité que de puissance. Ce moteur est resté en production sur la Harley-Davidson Servi-Car de 1937 à 1973, bien qu'il ait été remplacé sur des motos par le moteur flathead plus évolué utilisé sur le modèle K (l'ancêtre de l'OHV Sportster) en 1952.

Bien que la désignation du modèle suggère une compression élevée, pour des raisons de fiabilité, la version Army utilisait une version à compression moyenne. D'un point de vue moderne, le taux de compression de 5:1 de la WLA est très faible. Grâce à ce faible taux de compression, une WLA pouvait fonctionner avec une essence ayant un faible indice d'octane (74), correspondant aux limites de l'industrie du raffinage au début de la guerre.

La boite de vitesses séparée à trois rapports était commandée par un levier situé sur la gauche du réservoir, et l'embrayage par une pédale située à gauche.

La WLA était équipée d'une suspension avant Springer. La roue arrière était dépourvue de suspension.

Autres motos militaires

Harley-Davidson fournissait des motos à l'Armée pendant la Première Guerre mondiale et lors de précédentes missions contre des bandits mexicains tels que Pancho Villa.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’armĂ©e Ă©labora un cahier des charges pour motocyclette très semblable aux BMW utilisĂ©es par les forces allemandes. Cela impliquait un entraĂ®nement par arbre, un moteur boxer et plusieurs autres caractĂ©ristiques qui rendaient les BMW exceptionnellement fiables et qui nĂ©cessitaient peu d’entretien. Harley-Davidson produisit la XA Ă©troitement basĂ©e sur les modèles BMW. Bien qu’étant une excellente machine, environ 1 000 exemplaires seulement furent produits. En raison de nouvelles fonctionnalitĂ©s et de sa faible production, la XA Ă©tait chère, et Ă  ce moment-lĂ , il Ă©tait clair que la Jeep Ă©tait le vĂ©hicule de prĂ©dilection de l'ArmĂ©e ; la WLA moins avancĂ©e mais moins chère fut jugĂ©e suffisante pour ses rĂ´les limitĂ©s.

Parmi les autres motos produites par Harley-Davidson durant la Seconde Guerre mondiale, il y avait les versions US Army et canadienne de la famille Big Twin EL, ELA et ELC, ainsi qu'une version armĂ©e de l'UL, l'ULA. Celles-ci furent produites principalement pour un usage « domestique Â» et non en très grand nombre ce qui par consĂ©quent rend ces modèles très rares de nos jours.

Indian, le principal concurrent de Harley-Davidson à l'époque, a également produit un modèle de guerre, l'Indian 741, et un modèle V-twin longitudinal à commande manuelle, l'Indian 841.

Harley-Davidson produira plus tard la MT350E, après l’acquisition de la sociĂ©tĂ© britannique Armstrong en 1987. Il s’agit de machines mixtes, capables de rouler sur route et en tout-terrain, propulsĂ©es par des moteurs Rotax de 350 cm3. La MT350E Ă©tait une refonte de la Armstrong MT500 de 500 cm3, avec un poids rĂ©duit, un dĂ©marrage Ă©lectrique et des normes de pollution amĂ©liorĂ©es. Lors de la liquidation de SWM en 1984, Armstrong avait acquis les droits de la MT500, initialement baptisĂ© SWM XN Tornado en Italie, puis la modifia pour un usage militaire avec l'assistance de CCM[2] - [3]. La MT350E a Ă©tĂ© principalement utilisĂ©e par les Britanniques et les Canadiens. Certaines sont encore utilisĂ©s.

Notes

Guides de références :

Références

  1. Les épurateurs à bain d’huile ne nécessitent qu'un ajout d’huile de moteur standard au lieu de filtres remplaçables spéciaux.
  2. « RealClassic.co.uk: Harley-Davidson MT350E Review and Guide », sur www.realclassic.co.uk (consulté le )
  3. « Classic Motorcycles », sur Classic Motorcycles (consulté le )
  4. United States. War Department et United States. Army. Ordnance Department, TM 9-2800 Standard Military Motor Vehicles, 1943, Washington : War Dept., (lire en ligne)
  5. (en) « TM9-879.pdf », sur www.ibiblio.org (consulté le )
  6. (en) War Department, Technical Manual TM 9-879 Harley Davidson WLA (lire en ligne)

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.