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HĂ´tel de ville de Troyes

L’hôtel de ville de Troyes est le bâtiment qui héberge les institutions municipales depuis 1776.

HĂ´tel de ville de Troyes
HĂ´tel de ville
Présentation
Type
Destination actuelle
Mairie
Style
Louis XIII
Architecte
Construction
1624 Ă  1672
Propriétaire
Commune
Gestionnaire
Ville de Troyes (d)
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Aube
Commune
Adresse
Place Alexandre-Israël
Coordonnées
48° 17′ 51″ N, 4° 04′ 27″ E
Localisation sur la carte de l’Aube
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Localisation sur la carte de Champagne-Ardenne
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Il est construit de 1624 Ă  1672. C'est le seul Ă©difice de style Louis XIII de l'Aube de cette Ă©poque.

Histoire

Avant le XVIe siècle

Le Beffroy, XIIIe – XVe siècles

Un premier local communal est mentionné le 30 novembre 1279 : c'est le Beffroy (Beffroi), au-dessus du rempart près de l'église Saint-Nicolas. Il sert de tour de guet, muni d'une cloche d'alarme ; et de maison de ville communément appelée « l'Hôtel du Beffroy », avec une galerie abritant les assemblées générales. Vers le milieu du XIVe siècle, les habitants élisent un conseil municipal pour administrer les affaires de la ville ; dans ce but, ils se réunissent en septembre ou octobre chaque année dans la Salle royale[1].

La maison Tournier, deuxième moitié du XVe siècle

En 1429, l'administration municipale est réorganisée. Le conseil fait tenir un registre de ses délibérations et délègue ses pouvoirs à des commissions qui se réunissent, à partir de 1431, dans une maison louée dans ce but pour six livres tournois annuellement ; s'y trouvent la chambre des comptes, l'écritoire de la ville, la chambre des œuvres, le secrétariat et les archives. Cette maison est située près de la collégiale Saint-Urbain, chez Laurent Tournier. Elle est appelée chambre de l'Échevinage et aussi Hôtel de ville. Pour l'appel aux assemblées, on y place en 1432 la cloche « Marie la Bourgeoise », renommée pour sa grosseur et sa beauté ; et une autre cloche en 1462 : la « grosse Marie »[1].

L'hĂ´tel de Mesgrigny

Le 20 novembre 1494, l'AssemblĂ©e GĂ©nĂ©rale autorise le maire Edmond le Boucherat Ă  acheter au nom de la ville pour 2 770 livres tournois l'hĂ´tel de feu le receveur des aides Jean de Mesgrigny, possession de ses filles Jeanne et Edmone de Mesgrigny[2]. Il se trouve sur l'emplacement de l'HĂ´tel de ville actuel, date du XIVe siècle et abrite depuis le XVIe siècle la juridiction consulaire (Ă©quivalent du tribunal de commerce), puis la Justice de Paix ; mais il tombe en ruine. Le conseil de ville pense Ă  le dĂ©placer, peut-ĂŞtre dans le Quartier-Bas, « par-dessus le canal, ou Ă  l'emplacement de l’HĂ´tel-Dieu… et le vieil HĂ´tel de Ville pourrait recevoir l'HĂ´tel des Postes… ». En 1511 dĂ©cision est prise de le faire reconstruire Ă  neuf, mais n'aboutit qu'Ă  une restauration de l'hĂ´tel de Mesgrigny : la façade en bois est peinte, les armoiries de la ville placĂ©es au pignon sont remises Ă  neuf, et une devise est inscrite sur la façade : « Pax huic et omnibus habitantibus in ea ! » (Paix Ă  cette demeure et Ă  tous ceux qui habitent en elle)[1].

Le grand incendie de Troyes en 1524 dĂ©truit le Beffroi, et l'assemblĂ©e traditionnelle de la Saint-BarnabĂ©, le 11 juin, a lieu dans la Salle du roi de l'ancien palais des comtes (siège du bailliage)[n 1]. L'hĂ´tel de Mesgrigny doit cette fois ĂŞtre reconstruit. Mais c'est l'Ă©poque des guerres de Louis XII, dont la dĂ©sastreuse bataille de Pavie (1525) : comme toutes les villes de France, Troyes doit fournir de grosses sommes au royaume ; et l'incendie de 1524 alourdit considĂ©rablement les charges avec 3 000 familles sans abri. Il faut attendre 1616 pour que le conseil de ville remette sur la planche la question de la reconstruction de l'hĂ´tel de ville.

La reconstruction

Première phase, 1624-1640

Avec l'autorisation du roi, le conseil de ville Ă©tudie le 16 avril 1616 le moyen de financement (levĂ©e de deniers ou dons particuliers) et un plan de reconstruction. Choix est pris pour l'emplacement du vieil hĂ´tel de ville, agrandi du terrain d'une maison au coin de la ruelle Daude (qu'occupe de nos jours en partie l'aile droite de l'hĂ´tel de ville). Le 2 juin 1624, Le 24 juin 1624, le maire Joseph de Vienne prĂ©sente trois nouveaux projets ; le 8 juillet, les Ă©chevins retiennent celui de Louis Noblet, maĂ®tre-maçon parisien et architecte du roi de Pologne : un projet très ambitieux avec une façade très allongĂ©e, de solides fondations et un dĂ´me couronnant le tout - pour 73 000 livres. En 1622 Louis XIII autorise un prĂ©lèvement de 30 000 livres pour la construction[3], Ă  prendre sur les recettes du fermier des impĂ´ts Louis Berthault, du produit de la vente du sel — cet argent n'est en fait qu'une avance Ă  valoir sur les rentrĂ©es de la ville mĂŞme. La destruction de l'hĂ´tel de Mesgrigny est ordonnĂ©e et la première pierre du nouvel Ă©difice posĂ©e le 8 juillet 1624[n 2]. En attendant la fin des travaux, les assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales se font dĂ©sormais aux Cordeliers[1]. Mais en 1626, 30 000 livres ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©es et seul le rez-de-chaussĂ©e est construit. Le chantier est abandonnĂ© vers 1640[3].

Deuxième phase, 1669-1672

En 1665, l'architecte Pierre Cottard établit de nouveaux plans pour achever le bâtiment tout en respectant ce qui est déjà construit[3] : il garde la façade de Noblet mais réduit l'édifice à la demande des édiles et conçoit un toit avec des combles à la mansart (brisis et terrassons)[1].

En 1672 le gros œuvre est achevé et le bâtiment est utilisable[3] ; mais les aménagements intérieurs ne sont terminés qu'en 1703 : « Il a fallu, pour terminer les bâtiments, 46 années de rivalités, de tiraillements ridicules et de misères publiques »[1].

Entre-temps, le 3 septembre 1687 est officiellement présentée une sculpture par François Girardon (1628-1715) destinée à la salle du conseil municipal[1] : un monument à la gloire de Louis XIV[4], en marbre[1].
La même année 1687, la niche de la façade reçoit une statue de François Mignot représentant Louis XIV foulant aux pieds l'hydre de l'hérésie[5], artiste local ; elle a été détruite en 1793 et remplacée en 1795 par une statue représentant la Liberté foulant aux pieds l'hydre du despotisme. Cette seconde statue, qui symbolise la France, s'appuie sur un faisceau de licteur et est coiffée d'un bonnet phrygien qui ont été supprimés sous Napoléon Ier.
Nouveau changement pendant la Restauration où elle est remplacée par une Minerve casquée[6].

Inscrit au titre des monuments historiques en 1926 et 1930, et classé en 1932[7], sa statue de « Minerve casquée » est l'une des rares à avoir conservé sur son porche la devise révolutionnaire dans sa forme initiale : Unité Indivisibilité de la République - Liberté, égalité, fraternité, ou la mort[8].

Le bâtiment a longtemps été enclavé jusqu'à ce que les halles aux bouchers furent rasées pour laisser la place libre. La grande salle du conseil municipal a été conçue par Gauthier Voyer.

Les deux ailes, 1934 et 1937

Les deux ailes sont construites de 1933 à 1937, avec la première pierre posée le 13 juillet 1933 pendant le mandat du maire Armand Privé. La première achevée est l'aile gauche, en 1934 ; elle abrite les services et le cabinet du maire au premier étage. L'aile droite est terminée en 1937 avec la salle des fêtes au premier étage. Le ministre de l'Intérieur et le député-maire René Plard sont présents à l'inauguration, qui inclut un banquet pour plus de (bn) personnes y compris tous les responsables du Front populaire, suivi d'un bal pour les notabilités dans la nouvelle salle des fêtes[1].

XXIe siècle

En 2012, la façade est rénovée[1].

  • Sur un plan de 1839.
    Sur un plan de 1839.
  • Le bureau du maire.
    Le bureau du maire.
  • Escalier d'honneur.
    Escalier d'honneur.

Description

Il est en forme de U ouvert sur la rue Claude Huez qui abrite un espace vert. Sa façade principale est sur la rue Alexandre Israël.

Un grand salon d'apparat avec une tribune et une salle du conseil municipal.

  • La Salle du conseil.
    La Salle du conseil.
  • Le grand salon.
    Le grand salon.
  • Blason du salon.
    Blason du salon.

Notes et références

Notes
  1. L'incendie de 1524 détruit aussi la cloche du Beffroi, et cette année-là sa sonnerie d'appel est remplacée par celle de la cloche de l'abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains complétée par un son de trompe. Dans les années suivantes, on fait sonner la cloche de l'église Saint-Jean, puis de nouveau celle de Notre-Dame-aux-Nonnains. Le sonneur reçoit cinq sous de la municipalité. Lors de cette assemblée générale de 1524, la ville décide qu’une petite maison serait construite sur les ruines du Beffroi, pour que « Jehan Ploton, garde du Beffroi, puisse faire sa demorance doresnavant au regard à sa vieillesse et au bon service qu’il a afict par cy devant icelle ville ». C’est tout ce qui renaîtra des cendres sur la plate-forme du Beffroi.
  2. La pose de la première pierre se fait en grande pompe : le maire Joseph de Vienne (écuyer, seigneur de Saint-Benoît-sur-Vanne, conseiller du roi) la pose lors de 2 jours de festivités, avec artillerie résonnant de canons, fauconneaux, arquebuses à croc, tambours, fifres et trompettes. Les travaux débutent le lendemain, avec 21 maçons et 26 manouvriers. le 17 juillet sont déposées dans les fondations les armoiries du duc de Nevers ; et le lendemain 18, celles de M. de Praslin (lieutenant général au gouvernement de Champagne), du baron Largentier, du procureur du roi M. de la Fertey, et du maire M. de Vienne (voir L'Hôtel de Ville, sur le site jschweitzer.fr).
Références
  1. « L'Hôtel de Ville », sur jschweitzer.fr (consulté en ).
  2. Sur les Mesgrigny, voir [Socard 1866] Émile Socard, « Essai d'histoire généalogique de la famille de Mesgrigny », Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, t. 30 (tome 3 de la troisième série),‎ , p. 41-69 (voir p. 45) (lire en ligne [sur gallica], consulté en ).
  3. « Hôtel de ville (Troyes) », sur structurae.de, Structurae (consulté en ).
  4. « Monument à la gloire de Louis XIV dans l'hôtel de ville de Troyes », sculpté par François Girardon (1628-1715) en 1687 ; estampe gravée par Sébastien Leclerc (1637-1714), sur numelyo.bm-lyon.fr (consulté en ).
  5. [Souchal 1993] François Souchal, Le vandalisme de la Révolution, Paris, Nouvelles éditions latines, , 296 p., sur books.google.fr (ISBN 2-7233-0476-0, lire en ligne), p. 236.
  6. « L'hôtel de ville de Troyes »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF], sur ville-troyes.fr, Ville de Troyes (consulté en ).
  7. « Hôtel de ville », notice no PA00078272, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. « Hôtel de Ville de Troyes », sur aube-champagne.com (consulté en ).

Liens

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