Accueil🇫🇷Chercher

HĂ´tel de Lestang

L'hôtel de Lestang est un hôtel particulier, situé au no 20 rue Saint-Jacques et au no 3 rue Montoulieu-Saint-Jacques, dans le centre historique de Toulouse. Il est construit après 1593 pour l'évêque de Lodève, Christophe de Guilhon de Lestang, prélat languedocien et figure politique des guerres de Religion dans le Midi.

HĂ´tel de Lestang
L'hĂ´tel de Lestang vu de la rue Sainte-Anne.
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
Style
Renaissance tardive
Construction
après 1593 ; 1859
Propriétaire
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1947, façade sur la place Saint-Jacques ; porte sur la rue Saint-Jacques)[1]
Coordonnées
43° 35′ 39″ N, 1° 27′ 03″ E
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Toulouse
voir sur la carte de Toulouse

L'hôtel occupe un vaste quadrilatère, limité au nord par la rue Saint-Jacques, à l'est par la place Saint-Jacques, au sud par la rue Montoulieu-Saint-Jacques et à l'ouest par l'impasse Saint-Jacques. Il est remarquable pour son architecture de la Renaissance tardive, représentative des hôtels particuliers toulousains de la fin du XVIe siècle et du début XVIIe siècle. La façade sur la place Saint-Jacques peut être rapprochée des constructions contemporaines de l'hôtel de Clary et de l'hôtel de Chalvet. Il présente également sur la rue Saint-Jacques un imposant portail, pastiche de l'architecture classique du XVIIe siècle. L'hôtel est inscrit partiellement aux monuments historiques en 1947[1].

Le bâtiment est utilisé à partir du milieu du XIXe siècle par le rectorat de Toulouse. En décembre 2021, la neuvième cour administrative d'appel, créée à Toulouse, est inaugurée.

Histoire

PĂ©riode moderne

Au XVIe siècle, le terrain est occupĂ© par neuf immeubles qui appartiennent Ă  plusieurs propriĂ©taires. Peu après 1571, deux de ces immeubles passent Ă  Urbain de Saint-Gelais, Ă©vĂŞque de Comminges, ligueur acharnĂ©, nommĂ© gouverneur de Toulouse par le parlement. En 1572, il entre en conflit avec le marĂ©chal de Joyeuse : il fait sonner le tocsin, un dimanche, Ă  l'Ă©glise de la Dalbade, rassemble 3 000 hommes en armes pour chasser le marĂ©chal de Joyeuse qui se tient Ă  l'archevĂŞchĂ©.

En 1590, Christophe de Lestang (1560-1621) fait l'acquisition d'une première maison. En quelques annĂ©es, il rĂ©unit neuf parcelles pour une superficie totale de 3 000 m² et il fait commencer les travaux de son hĂ´tel particulier en 1593. Christophe de Guilhon de Lestang est issu d'une importante famille de la noblesse de robe limousine. Son père, Étienne de Guilhon (1507-1581), a Ă©tĂ© avocat au parlement de Bordeaux, lieutenant gĂ©nĂ©ral de la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Bordeaux et enfin prĂ©sident au prĂ©sidial de Brive. Son grand-oncle maternel, Jean de Selve (1475-1529), a Ă©tĂ© premier prĂ©sident au parlement de Paris. Son frère, Antoine de Lestang (1541-1617), consul de Brive, est prĂ©sident du parlement ligueur de Toulouse en 1592. Christophe se consacre quant Ă  lui Ă  la carrière religieuse : il a Ă©tĂ© nommĂ© Ă©vĂŞque de Lodève en 1580, Ă  l'âge de 21 ans. Également proche de la Ligue, il rencontre en 1591 le roi d'Espagne Philippe II pour le remercier des troupes qu'il a envoyĂ© en Languedoc. En 1594, il est nommĂ© Ă©vĂŞque d'Alet, puis Ă©vĂŞque de Carcassonne en 1604, abbĂ© d'Uzerche, de la Grasse et de Montoulieu, et conseiller d'État. Il meurt Ă  Carcassonne en 1621.

L'hôtel passe alors à son neveu, Christophe Meynard de Lestang, fils de sa sœur, Jeanne de Guilhon de Lestang, et de François de Meynard. Il le lègue en 1669 à son fils Jacques, conseiller au parlement de 1670 à 1680. À sa mort, c'est son fils Daniel Meynard de Lestang qui en hérite. L'hôtel reste ainsi dans la famille Meynard de Lestang jusqu'à la Révolution française.

Époque contemporaine

En 1857, la mairie de Toulouse achète le vieil hôtel de Lestang afin d'y installer les services du rectorat de l'académie de Toulouse et le logement du recteur. Deux ans plus tard, un portail monumental est percé sur la rue Saint-Jacques afin de servir d'entrée au rectorat. L'immeuble est par la suite restauré plusieurs fois, particulièrement en 1899 et en 1909. Les travaux les plus importants commencent en 1961, lorsque le recteur Paul Dottin décide d'agrandir les locaux du rectorat : un nouveau bâtiment est construit à l'emplacement des anciens communs. Le rectorat quitte les lieux en 2015.

En 2021, des locaux à proximité de l’hôtel hébergeront la nouvelle Cour administrative d'appel de Toulouse[2]. Elle jugera les recours déposés en appel contre les décisions des tribunaux administratifs de Montpellier, Nîmes et Toulouse.

Description

  • L'HĂ´tel de Lestang vu du peron du Palais Niel
    L'HĂ´tel de Lestang vu du peron du Palais Niel
  • La cour intĂ©rieure.
    La cour intérieure.
  • HĂ´tel de Lestang.
    HĂ´tel de Lestang.
  • HĂ´tel de Lestang, façade sur jardin.
    Hôtel de Lestang, façade sur jardin.
  • FenĂŞtre de l'hĂ´tel de Lestang.
    FenĂŞtre de l'hĂ´tel de Lestang.
  • Escalier de l'hĂ´tel de Lestang.
    Escalier de l'hĂ´tel de Lestang.
  • Le portail de la place Saint-Jacques.
    Le portail de la place Saint-Jacques.
  • Une porte.
    Une porte.

Protection

La façade de l'hôtel sur la place Saint-Jacques et la porte sur la rue Saint-Jacques sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [1].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jocelyn LermĂ© et Pierre Barthère, Histoire et patrimoine. L'hĂ´tel de Lestang, plaquette Ă©ditĂ©e par le rectorat de Toulouse, 2014 (lire en ligne).
  • Pierre Salies, « L'hĂ´tel de Lestang ou de l'AcadĂ©mie », Archistra, no 85, 1988.
  • JĂ©rĂ´me Zanusso, « Deux amateurs de jardins : Guy du Faur et Christophe de Lestang » Toulouse, une mĂ©tropole mĂ©ridionale. Vingt siècles de vie urbaine, Presses universitaires du Midi, Toulouse, 2009 (lire en ligne).
  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 12e sĂ©rie, tome III, Toulouse, 1925, p. 340-341.
  • Gustave ClĂ©ment-Simon, CĂ©lĂ©britĂ©s de la ville de Brive. Les de Lestang, les Meynard de Lestang, les Polverel, impr. HonorĂ© Champion, Paris, s. d.

Articles connexes

Lien externe

  • Ressource relative Ă  l'architecture :
  • Louise-Emmanuelle Friquart et Nathalie Prat, « Fiche d'information dĂ©taillĂ©e Patrimoine Architectural: IA31116323 », sur le site Urban-Hist, Archives de Toulouse, 1996 et 2010 (consultĂ© le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.